Résidences secondaires: fin confirmée de l’avantage fiscal, sans exception

Evolution des prix de l'immobilier a la vente ou a la location. Vue sur les maisons et appartements du quartier View on the roofs, the houses and appartments in Etterbeek, evolution of the price. 05/03/2019
© BELGAIMAGE
Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

La déduction fiscale des intérêts liés aux prêts contractés pour l’achat d’une résidence secondaire sera complètement supprimée, a confirmé le ministre des Finances Jan Jambon (N-VA) au journal flamand De Tijd. Pas de traitement de faveur, donc, même pour les prêts déjà en cours… Les dates d’application de la mesure ont également été précisées.

Alors que 2024 signait déjà la fin du bonus logement fédéral pour les résidences secondaires, le nouveau gouvernement s’attaque désormais au dernier avantage fiscal encore en place pour ces emprunts. La déduction des intérêts liés aux prêts contractés sera ainsi bel et bien supprimée.

Cette suppression ne prendra cependant effet qu’à partir de l’année prochaine. Vous pourrez donc encore bénéficier de la réduction d’impôt pour les revenus de 2024, qui seront déclarés en 2025.

Résidence secondaire: déduction fiscale des intérêts

Lorsque vous contractez un prêt pour l’achat ou la construction d’une résidence secondaire, vous pouvez déduire fiscalement les intérêts payés sur ce prêt. Cette déduction permet aux propriétaires de réduire leur revenu net imposable et, par conséquent, de payer moins d’impôt sur leurs biens immobiliers.

Avec la réforme annoncée, cette possibilité disparaîtra entièrement, impactant directement la fiscalité des résidences secondaires.

Un manque à gagner

Cette suppression représente une perte significative pour les propriétaires d’une résidence secondaire. « En pratique, il s’agit du revenu cadastral indexé x 1,4. Cette déduction résulte en un avantage au taux de la tranche la plus élevée selon laquelle les revenus sont imposés. Ceci correspond facilement à 45% ou 50% (+ les centimes additionnels communaux) », détaille le Guide-Épargne. « Ainsi, si vous devez payer 4.000 euros d’intérêts sur votre prêt, vous pouvez facilement économiser 2.000 euros d’impôts sur base annuelle. »

Fin définitive, sans exception

Deux questions restaient néanmoins en suspens: qui sera concerné par cette suppression, et à partir de quand?

À l’annonce de cette décision, deux options se sont révélées possibles:

  • Extinction: l’avantage fiscal ne s’appliquerait plus aux nouveaux prêts, mais que les personnes ayant déjà emprunté conserveraient cet avantage.
  • Suppression: plus personne ne pourrait bénéficier de l’avantage fiscal, même ceux ayant déjà contracté un prêt.

Selon une clarification provenant du cabinet du ministre des Finances Jan Jambon, il s’agit bel et bien d’une suppression totale qui a été retenue. « La déduction des intérêts fédéraux pour l’achat d’une deuxième, troisième ou quatrième habitation sera en effet supprimée. Il ne s’agit pas d’une mesure sympathique. On peut fulminer contre elle, mais il faudra bien nettoyer le terrible budget que nous a laissé le gouvernement Vivaldi », avait déclaré le ministre. Des propos confirmés par son cabinet auprès du journal flamand De Tijd. Pas d’exception, donc: tous les propriétaires de seconde résidence verront cet avantage disparaître.

Un trou dans le budget 2025?

Quant à la date d’application de cette mesure, elle ne sera a priori pas introduite avec effet rétroactif. L’avantage fiscal ne disparaîtra pas avant l’année prochaine, soit à partir de la déclaration fiscale 2026 (revenus et dépenses de 2025). Un délai supplémentaire qui engendrera un déficit supplémentaire de 210 millions d’euros dans les plans budgétaires de cette année, précise encore de Tijd.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content