Prendre en compte les économies d’énergie dans le remboursement d’un emprunt
L’explosion des prix de l’énergie a poussé de nombreux Belges à faire des travaux ou à opter pour du neuf. Encore faut-il obtenir le feu vert financier pour procéder aux travaux ou rénovations indispensables à ces gains énergétiques.
Pour 8 entreprises sur 10 (81 %), effectuant de nouvelles constructions, le fait de réaliser des économies d’énergie est le critère le plus important pour leurs clients. Il en est de même pour 78 % pour les entreprises du secteur de la rénovation. Voilà ce qu’il ressort d’une récente enquête d’Embuild, la fédération de la construction, à laquelle 277 entreprises de construction et d’installation ont participé.
Nouvelle construction ou rénovation, même combat
Sans surprise, pour un peu plus de la moitié des répondants (52 %), la principale raison qui les pousse à mener une rénovation énergétique est l’envolée des coûts du gaz et de l’électricité. « C’est une tendance qui avait déjà commencé à se manifester, mais elle a vraiment éclaté depuis la crise énergétique », explique Niko Demeester, CEO d’Embuild.
En rénovant, les Belges espèrent donc surtout économiser de l’énergie et donc de l’argent. Sauf qu’avec la remontée des taux d’intérêt et la frilosité des banques à accorder des crédits hypothécaires, il n’est pas toujours aisé de trouver une aide pour financer ce genre de travaux. D’autant que les entreprises qui gèrent ces gros oeuvres ont également bien souvent dû augmenter les montants demandés. La faute aux prix des matériaux de construction, qui ont flambé à l’instar de ceux de l’énergie, mais aussi les coûts salariaux et la hausse de la TVA sur les rénovations (et démolitions) de 6 à 9%.
Tenir compte d’une rénovation avenir lors de l’octroi d’un prêt ?
Pour Niko Demeester, ces rénovations sont «une bonne chose pour le climat, bien sûr » mais il insiste sur le fait que « les particuliers et les pouvoirs publics, les banques doivent tenir compte de ces frais lors d’une demande ou l’octroi d’un prêt »
Lors de l’achat d’un logement, on utilise souvent l’intégralité du crédit emprunté pour financer l’achat du bien en question. Avec pour conséquence qu’il n’y a que peu ou plus de ressources pour une rénovation énergétique. Pourtant c’est justement à ce moment-là qu’il est plus facile de réaliser les travaux nécessaires pour une bonne isolation des lieux, l’installation d’un système de chauffage adapté, ou le placement de panneaux solaires accompagnés de leur accumulateur. Même quand on est animé des meilleures intentions écologiques, l’aspect financier vient donc souvent compliquer les choses.
C’est pourquoi, selon Embuild, la capacité d’emprunt des acheteurs devrait être extensible pour ceux qui souhaitent acheter et rénover un logement ancien. « C’est possible en prenant en compte la valeur du logement après la rénovation énergétique ou en appliquant le principe « loan + energy to income », au lieu du principe « loan to income ». Ainsi, en plus des revenus, les économies réalisées sur les factures d’énergie sont incluses dans la capacité de remboursement », conclut Niko Demeester, CEO de la fédération de la construction.
Reste à savoir si cette proposition verra le jour bientôt ? « Actuellement nous en discutons principalement avec Febelfin (la fédération du setceur financier) et les banques. Nous espérons que cette proposition pourra être mise en application d’ici 6 mois à un an » précise encore Sven Nouten, responsable Presse d’Embuild.
* une enquête d’iVox auprès de 2000 Belges pour le compte d’Embuild
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