Notre-Dame : un chantier colossal en 5 chiffres (en images)
Huit jours avant sa réouverture en grande pompe au public, Notre-Dame de Paris dévoile ce vendredi au monde son “éclat” retrouvé cinq ans après l’incendie dévastateur d’avril 2019. L’occasion de revenir sur un chantier aux chiffres fous
En attendant le retour désormais imminent du public, c’est à travers une déambulation du chef de l’Etat, retransmise en direct dans la matinée sur plusieurs chaînes françaises et internationales, que la cathédrale restaurée, voire reconstruite pour partie, est visible pour la première fois. Les travaux ont en effet permis de nettoyer la saleté accumulée au fil des décennies, et la “blancheur immaculée” de l’édifice catholique s’annonce éblouissante “comme jamais”.
Jusqu’ici, seules des images non authentifiées ont circulé sur X, repostées par le milliardaire Elon Musk, propriétaire du réseau social et proche du président élu des États-Unis Donald Trump. Le spectacle devrait donc offrir un contraste frappant avec la “voûte béante” et les “déchets calcinés” au soir de l’incendie, le 15 avril 2019. Les flammes avaient notamment ravagé la toiture et la charpente de ce chef-d’œuvre de l’art gothique du XIIe siècle, qui compte parmi les monuments les plus visités en Europe. La flèche de Viollet-le-Duc s’était même effondrée du haut de ses 93 mètres.
840 millions : financé par des dons
Retransmis dans le monde entier, l’incendie, dont les causes n’ont toujours pas été déterminées, avait soulevé une vague d’émotion planétaire. Les dons récoltés ont été pharaoniques : plus de 840 millions d’euros par 340 000 donateurs de 150 pays.
La famille Arnault (LVMH) et la famille Bettencourt-Meyers (L’Oréal) ont fait une offre de dons de 200 millions d’euros chacun. La famille Pinault (via la société Artemis), a donné 100 millions d’euros, tout comme le groupe Total. Le groupe JCDecaux et BNP Paribas ont donné 20 millions d’euros. La Société Générale, le groupe Axa, Sanofi et Bouygues ont chacun promis 10 millions d’euros. Les plus gros donateurs hors France sont à trouver outre-Atlantique puisque 60 millions d’euros ont été versés par des Américains. En comptant les mécènes, ils ont contribué pour 62 millions de dollars. Ils seraient plus de 40 000 Américains lambda à avoir donné de l’argent.
Le chantier de 700.000 euros (dont 150 millions rien que pour la sécurisation) a donc pu être entièrement financé par des dons. Philippe Jost, président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris précisait que «les 140 millions d’euros restants nous permettront d’effectuer des travaux de restauration en extérieur».
1200 chênes pour la charpente : un chantier hors du commun
La flèche reconstruite à l’identique a eu besoin de 70 000 pièces pour un poids de 600 tonnes et un échafaudage de près de 100 mètres de hauteur. Ce sont près de 1200 chênes qui ont été nécessaires pour reconstruire rien que la charpente, la fameuse forêt. Le tout sans faire appel au moindre clou. 1300 mètres cubes de pierres ont aussi été utilisés.
Il a fallu aussi dépolluer 450 tonnes de plomb vaporisées sur une surface de 40 000 mètres carrés.
1 500 nouvelles chaises ont été réalisées. Et l’orgue avec ses 8 000 tuyaux a été complètement démonté, nettoyé et restauré.
2000 personnes et 250 entreprises
250 entreprises,140 marchés de travaux et de prestations passés. 2.000 personnes ont contribué aux travaux, dont 1000 artisans, (charpentiers, tailleurs de pierre, sculpteurs,…). Et parmi eux aussi un Belge. L’architecte et paysagiste belge Bas Smets a conçu le nouveau parvis.
Sur le chantier ont été utilisées des techniques médiévales et des technologies nettement plus modernes telles que la modélisation numérique.
Cinq ans, une semaine
«Nous rebâtirons la cathédrale plus belle encore et je veux que ce soit achevé d’ici cinq années» annonçait Macron 24 heures après l’incendie. Pari tenu, malgré les retards liés au covid. Le public devra néanmoins encore attendre une bonne semaine pour accéder à la cathédrale: le 7 décembre, le chef de l’Etat s’exprimera à nouveau, cette fois sur le parvis, avant une cérémonie liturgique à l’intérieur pour la réouverture officielle, prélude à la messe inaugurale célébrée le 8 décembre.
15 millions de visiteurs à 5 euros ?
Avant l’incendie, Notre-Dame accueillait environ 12 millions de visiteurs par an. Après restauration, le diocèse de Paris table sur 40.000 personnes par jour et 15 millions de visiteurs par an. Une manne qui a donné des idées à Rachida Dati. Fin octobre 2023, elle a proposé de demander un prix d’entrée de 5 euros. « De quoi récolter 75 millions d’euros par an”, arguait la ministre de la Culture. La proposition est, à l’heure d’écrire ces lignes, pourtant toujours rejetée par les responsables religieux.
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