Neuf conseils pour négocier le prix d’un bien immobilier
Lorsque l’on achète un nouveau logement, on veut toujours faire la meilleure affaire. Comment bien négocier? A quoi faut-il être attentif? Quels sont les travaux à faire qui permettent de faire baisser le prix? Voici 9 conseils de Kinga Kantorska, agent immobilier.
1. Soyez attentif aux facteurs qui permettent de faire baisser le prix
“Il y a beaucoup d’éléments que vous pouvez utiliser comme un atout pour négocier le prix à la baisse. Avec les prix élevés de l’énergie, le marché immobilier accorde une attention toute particulière au PEB d’un bien immobilier. Un mauvais bulletin énergétique doit être pris en compte par le vendeur quand il fait son offre de prix, car vous allez devoir notamment faire des travaux afin de mieux isoler le bien.”
“Il en va de même pour un bien situé en zone inondable ou dont la toiture contient de l’amiante. En effet, l’acheteur doit déjà prendre en compte le coût des rénovations.” Kinga souligne que normalement un bon agent immobilier tient déjà compte de ces facteurs lorsqu’il fixe le prix demandé.
“Ne vous contentez pas, non plus, de regarder uniquement les caractéristiques techniques. Certains styles architecturaux sont également moins convoités que d’autres. Les maisons qui ont un style très marqué ne plaisent pas toujours et peuvent parfois se vendre à un prix inférieur. L’emplacement a également une influence sur le prix : une maison située à proximité d’une zone industrielle ou d’un lieu bruyant se vend souvent moins cher.”
2. N’hésitez pas à faire une offre inférieure au prix demandé
Au cours des premiers mois de l’année 2023, le nombre de ventes immobilières a baissé, même si les prix ont encore légèrement augmenté. Les vendeurs préfèrent généralement attendre un peu plus longtemps pour trouver le bon acheteur, plutôt que de baisser le prix de leur bien. Pourtant, c’est souvent payant pour l’acheteur de faire une offre bien inférieure au prix demandé.
“Si dans de nombreux cas, il est possible de sous-enchérir, encore faut-il savoir quand le faire. S’il s’agit d’un bien vraiment fort convoité, alors dans ce cas-là ce n’est peut-être pas une bonne idée. Il en va de même pour les maisons qui ont été récemment été rénovées avec soin. Dans ce cas, nous constatons toujours l’effet contraire : les gens enchérissent sur le prix demandé. Ne prenez donc pas le risque de faire une offre trop basse.
3. Une promesse d’achat ou un compromis de vente sans clause suspensive permet de négocier des avantages
“Il y a des arguments à faire valoir pour renforcer votre position au cours de la négociation, mais ils ne sont pas toujours valables. Par exemple, vous pouvez être confronté à ce que l’on appelle une promesse d’achat-vente. Il s’agit d’un contrat dans lequel les deux parties s’engagent à vendre et à acheter, mais seulement à partir du moment où une certaine condition est remplie. Cela diffère de la signature immédiate de l’acte chez le notaire.
“Par exemple, dans le cas d’une promesse d’achat-vente, la vente aura lieu uniquement si certaines conditions sont remplies. Si vous n’êtes pas sûr de pouvoir emprunter le montant requis auprès de la banque, vous pouvez mentionner l’obtention de votre prêt comme condition. Si, en revanche, vous êtes sûr de votre situation financière en tant qu’acheteur, et que vous ne demandez pas de conditions suspensives, vous êtes en position de force pour négocier. Vous pouvez jouer de cette situation, surtout si l’autre partie veut vendre le bien rapidement.
4. Faites des recherches approfondies
“Je ne commence jamais à négocier le prix d’un bien sans avoir fait au préalable des recherches approfondies. Quels sont les défauts ? Y a-t-il déjà eu des fuites ? Dans quel état sont les tuiles du toit ? Qu’est-ce qui a déjà été réparé dans le passé ? L’évacuation des eaux est-elle en ordre ? Est-ce que toutes les rénovations ont obtenu une autorisation ? L’agent immobilier et le propriétaire ne vous diront pas spontanément tout cela lors d’une visite, mais par expérience je sais que vous obtiendrez généralement une réponse honnête si vous posez des questions précises et ciblées”.
“Il ne faut pas non plus présumer trop vite des informations que l’on pense déjà avoir en sa possession. Si vous lisez dans l’annonce de vente que le bien n’est pas situé dans une zone inondable, il n’y a pas de mal à vérifier cette information auprès du voisinage lorsque vous vous rendez sur place. C’est ce que j’ai fait un jour en demandant à la boulangerie voisine ce qu’il se passait en cas de fortes pluies. Même une carte des eaux n’est pas toujours aussi parlante”.
5. Établir une bonne relation avec le vendeur
“Il est important de garder à l’esprit que l’achat d’un bien immobilier est une rencontre entre l’acheteur et le vendeur. J’ai déjà eu l’occasion, au cours de ma carrière, de trouver un bien formidable en tant qu’agent immobilier de l’acheteur, mais à cause de l’attitude du vendeur, cela n’a pas vraiment fonctionné et la vente n’a pas eu lieu.”
6. Ne vous laissez pas emporter par votre enthousiasme
“Il arrive parfois que l’on entre dans une maison et que l’on soit directement sous le charme. Dans ce cas, il faut vraiment contrôler ses émotions et garder un esprit critique. Mais il y a d’autres situations où il faut garder la tête froide. Une journée portes ouvertes, où plusieurs couples viennent visiter une maison en même temps, est quelque chose de terrible pour moi. Je préférerais qu’une telle visite soit organisée avec des créneaux horaires différents pour les rendez-vous. Si les couples viennent tous en même temps, on peut vite se sentir sous pression et risquer d’aller trop vite. Veillez à vous concentrer et à poser à l’agent immobilier les questions que vous souhaitez. Surtout, ne vous laissez pas emporter.”
7. Envisager une indemnité d’occupation
“Il arrive que les vendeurs souhaitent continuer à vivre dans la maison pendant un certain temps après la vente. Parce qu’ils sont encore en train de construire une nouvelle maison, par exemple. Il n’est pas surprenant qu’ils veuillent vendre l’actuelle pour des raisons financières, mais dans ce cas, vous devez convenir avec eux d’une indemnité d’occupation. Il s’agit d’une sorte de loyer mensuel que le vendeur paie à l’acheteur pour continuer à occuper le bien pendant encore un certain temps “.
L’indemnité d’occupation peut correspondre par exemple au montant de la location de biens immobiliers similaires dans la région. Le montant doit être évalué et indiqué dans l’acte d’achat. Celui-ci stipulera également la date de la fin de l’occupation. Il est également important de se mettre d’accord sur la question de la prise en charge les coûts et les frais après la vente et qui indemnisera des éventuels dommages. Sur la base de ces accords, l’acheteur et l’acquéreur doivent veiller à ce que les assurances nécessaires soient prises.
8. Utiliser correctement la plateforme de vente aux enchères Biddit
Dans le cas d’une vente publique, c’est Biddit, la plateforme de vente en ligne des notaires belges, qui est choisie. En tant qu’agent d’achat, Kinga en a déjà fait l’expérience. “Demandez tous les documents nécessaires, informez-vous sur les frais supplémentaires dans les conditions de vente et faites les recherches nécessaires, comme vous le feriez pour une vente classique. Visitez la maison. Il est important de garder à l’esprit qu’une offre sur Biddit est contraignante, alors ne vous laissez pas emporter par votre enthousiasme lorsque vous enchérissez.
9. Demandez l’aide d’un agent immobilier
“Les gens connaissent souvent les agents immobiliers pour les ventes, mais moins le principe de se faire accompagner d’un agent immobilier pour un achat. Il s’agit d’une personne qui aide les acheteurs tout au long du processus d’achat. Je joue ce rôle dans Blind Gekocht, mais aussi dans ma propre société. Je fais ma propre évaluation du bien pour l’acheteur et je vérifie dans quelle mesure la valeur réelle correspond au prix demandé. Sur la base de ces informations, j’examine l’offre avec l’acheteur. Cela commence par la recherche de la maison de leurs rêves et cela se termine chez le notaire.
“Mon conseil se résume souvent à une chose : sachez ce que vous achetez. Si vous n’avez pas le temps vous-même, si vous ne savez pas par où commencer, un agent immobilier pour l’achat d’un bien peut vous aider. En Belgique, ce rôle n’est pas encore très connu, mais cela commence à changer. Toute personne à la recherche de la maison de ses rêves est invitée à demander les conseils nécessaires sur le rôle que peut jouer un courtier en achat.
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