Louer un logement à prix décent en Belgique: mission impossible en 2025?


Le marché locatif belge est en crise: pénurie de logements, afflux de candidats-locataires, hausse constante des prix… Peut-on encore trouver un loyer raisonnable? Et comment maximiser ses chances de décrocher un logement décent?
En Belgique, le nombre de biens mis en location diminue, tandis que la demande explose. En moyenne, chaque logement attire 34 candidats-locataires, un chiffre qui grimpe à 80 dans les grandes villes comme Bruxelles ou Liège. Résultat: les loyers augmentent, poussés par cette tension croissante sur le marché. Selon le baromètre annuel de Federia, les loyers bruxellois et wallons ont enregistré une hausse d’environ 5% en 2024. En parallèle, certains facteurs viennent aggraver la situation: mise en œuvre de l’ordonnance contre les loyers abusifs, baisse des permis de bâtir, incertitudes réglementaires… De quoi décourager les propriétaires et investisseurs et renforcer encore cette pression locative. Face à la flambée des loyers et à la raréfaction des biens, est-il encore possible de trouver une location abordable en Belgique?
Loyer abordable: 5 conseils pour maximiser vos chances
Ici, pas de recette-miracle, juste quelques conseils d’experts pour trouver un logement décent dans votre budget.
1. Vérifiez vos attentes VS votre budget
Vous souhaitez une terrasse, une cuisine toute équipée, une douche à l’italienne, un bon PEB? Bien entendu, tous ces éléments vont naturellement augmenter le prix du loyer. Pour faire baisser le loyer, il faudra décocher certains éléments sur votre listes de souhaits. Ne négligez pas pour autant vos besoins les plus importants.
2. Prêtez attention à la localisation
Si vous ne savez pas faire une croix sur vos attentes, alors éloignez-vous des zones à forte pression locative. Les loyers des appartements et maisons dans les centres-villes seront bien plus élevés que dans les petits villages. Jetez un œil en périphérie ou dans les quartiers en reconversion, peut-être y trouverez-vous votre bonheur.
3. Négociez
Vous jugez votre loyer excessif? Vous pouvez tout à fait négociez auprès de votre propriétaire et vous accorder sur une révision du loyer. Mais retenez que le propriétaire soulèvera de nombreux éléments pour justifier le prix demandé. À vous d’apprécier ces éléments à leur juste valeur et d’avancer des contre-arguments. Expliquez lui simplement pourquoi il a tout intérêt à vous choisir vous comme locataire, quitte à baisser légèrement son loyer. Mais retenez bien que, sauf abus réel contestable devant les autorités compétentes*, le montant du loyer est librement déterminé par le bailleur sur le marché privé.
*À Bruxelles, une ordonnance a été mise en œuvre pour lutter contre les loyers abusifs. Dépasser de 20% son loyer de référence ou présenter des défauts de qualité pourra mener à une révision du loyer.
4. Privilégiez les périodes creuses
Eh oui, même le marché locatif est saisonnier. Si vous voulez trouver des offres plus abordables, éviter les « heures de pointe ». À savoir le début de l’été mais surtout le début de l’année académique. Dans les villes estudiantines, à l’heure où tous les étudiants partent à la recherche d’un logement, c’est là que la concurrence est la plus forte. Vous aurez non seulement plus de difficulté à trouver votre bonheur, mais les prix ne seront plus vraiment compétitifs. Et en plus, vous aurez moins de marge pour négocier votre loyer. L’idéal? Planifiez donc votre recherche au printemps ou au milieu de l’automne.
5. Optez pour la colocation
Comme dirait l’adage: diviser pour mieux régner. Partager un loyer à plusieurs, mais aussi les charges, c’est s’assurer de dépenser moins tous les mois. Car entre un logement à une ou deux chambres, la différence est souvent mince. Et vous y gagnerez certainement à la fin du mois.
À Namur, par exemple, les parents-solos pourront bientôt goûter aux joies de la vie en habitat partagé. Le concept? Occuper un logement privé et partager des espaces communs avec un groupe de personnes au sein d’une même maison. Une autre forme de cohabitation qui permet de se partager toutes sortes de frais.
Un appartement à moins de 600 euros en ville, encore possible?
Louer un appartement à moins de 600 euros par mois, est-ce encore possible en Wallonie ou à Bruxelles? Pour le vérifier, nous avons épluché les annonces dans quatre grandes villes belges: Namur, Charleroi, Liège et Bruxelles. Résultat? Il devient de plus en plus difficile de trouver un logement décent à un prix abordable.
À Namur, par exemple il faudra souvent miser sur une colocation ou du coliving pour obtenir une chambre à ce prix-là. Ou un bien de moins de 50m², au PEB moyen et situé dans une zone moins attractive. Et même en s’éloignant de la ville, les offres restent similaires: plus chères, à se partager, ou plus étroites. En résumé, difficile de trouver votre bonheur à ce prix dans la capitale de la Wallonie.
À Charleroi, même constat: les deux pages d’annonces sur Immoweb sont dominées par des chambres à partager, ou des studios basiques, sans grande surprise. Un véritable appartement individuel à ce prix reste l’exception.
Bonne surprise à Liège, où plusieurs logements à louer pour moins de 600 euros apparaissent encore dans les recherches. L’un d’entre eux, bien que biscornu, possède même un petit espace extérieur. Liège semble donc plus accessible aux petits budgets que Namur ou Charleroi. Sans doute grâce à la quantité d’offres, plus importante.
Inutile de rêver: à Bruxelles, 600 euros suffisent rarement pour louer un studio, encore moins un appartement. À ce tarif, on trouve essentiellement des chambres en coliving ou des kots étudiants. Et là encore, le choix de la localisation est plutôt limité: la plupart des annonces se situent dans la commune de Schaerbeek.
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