Marché résidentiel belge: chahuté et plein d’opportunités
Les chiffres trimestriels donnant le pouls du marché résidentiel belge viennent d’être publiés par Statbel, l’Office belge de la Statistique. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’activité est particulièrement en berne au nord du pays.
Passées les généralités et les indices pondérés qui ne veulent plus rien dire tant ils mélangent tout et n’importe quoi sur le marché, les derniers chiffres publiés par Statbel donnant le pouls du marché immobilier acquisitif recèlent quelques informations particulièrement intéressantes.
Ainsi, si l’activité s’est carrément figée ces derniers mois en Flandre, avec des chutes brutales du nombre de transactions atteignant 30 voire 40% en provinces d’Anvers, de Flandres occidentale et orientale, les provinces wallonnes de Liège et surtout de Hainaut restent plus actives, hormis sur le segment de la maison avec jardin où la demande avait explosé l’an dernier. En Wallonie toujours, c’est la province de Namur qui enregistre la chute d’activité la plus importante, tous segments confondus (-16%). Le Luxembourg, particulièrement prisé ces deux dernières années par les acheteurs en quête de verdure, subit lui aussi un ressac significatif généralisé.
A échelle nationale – avec les réserves d’usage sur les moyennes qui ne veulent plus dire grand-chose -, le nombre de transactions a chuté de plus de 20% sur tous les segments, avec un pic à -29% pour les maisons 4 façades.
Des prix solidement corrigés en tous sens
Côté prix, les écarts sont également marqués selon le type de bien et la province. Ainsi, les prix médians en Brabant wallon continuent-ils de gonfler, surtout à Braine-l’Alleud et à Waterloo où respectivement 89 et 51 maisons ont changé de main depuis un an aux prix médians de 410.000 et 575.000 euros.
Sur le versant des communes wallonnes les moins chères, c’est à Charleroi qu’on enregistre une activité record, avec 487 maisons échangées au prix médian de 144.000 euros (hors frais) sur un an (Q1 2022 – Q1 2023). Mais Colfontaine (63 transactions au prix médian de 120.000 euros hors frais) et Hastière (55, 85.000 euros), moins chères encore, attirent énormément de nouveaux acquéreurs en quête de maisons à prix abordable.
Sur le segment de l’appartement, la donne est quasi identique, Namur (98 transactions) et Charleroi (86) toujours attirant le plus grand nombre de propriétaires-acquéreurs, Mons (69) et La Louvière (41) se distinguant également en termes d’activité.
Dans la capitale, les communes les plus actives sont Anderlecht (168 transactions au prix médian de 190.000 euros) et, à l’autre bout de la lorgnette, Uccle (152 transactions au prix médian de 350.000 euros). Le lecteur attentif constatera qu’on peut acquérir à Anderlecht deux appartements pour le prix d’un à Uccle.
On l’aura compris: alors que la conjoncture semble moins porteuse depuis quelques mois déjà, certaines communes où l’offre reste inférieure à la demande continuent à voir leur prix médian gonfler sans que la demande s’écroule pour autant.
D’autres, qui restent ridiculement accessibles côté prix, attirent de plus en plus d’acheteurs prêts à aller de plus en plus loin pour trouver offre à prix médian encore adaptée à des bourses moins remplies.