À Charleroi, la rue la plus chère culmine à 1.849€ le m². C’est presque trois fois moins que les rues les plus cotées de Namur, et cinq fois moins que les sommets atteints à Uccle. Le marché immobilier belge affiche ainsi de profondes disparités, non seulement entre les régions, mais aussi au sein même des villes, parfois d’un quartier à l’autre.
Immoweb dévoile son classement des rues les plus chères et des plus abordables dans les 12 plus grandes villes belges. Sans surprise, la Région bruxelloise reste nettement plus chère que ses régions voisines, avec un prix moyen de 3408€ le m² pour un appartement et 3242€ le m² pour une maison.
Charleroi VS Bruxelles : le grand écart
Le classement met en lumière un écart de prix croissant entre grandes villes. Même la rue la plus onéreuse de Charleroi reste plus abordable que la rue la moins chère de Bruxelles. Par exemple, la rue Germaine Dewandre plafonne à 1849€ le m² tandis que la rue de Groeninghe, à Molenbeek, affiche un prix moyen de 2206€ le m². L’an dernier, cet écart était de 183€; il s’élève désormais à 357€.
Mais l’écart devient encore plus spectaculaire quand on la compare à l’avenue des Châlets à Uccle, qui dépasse les 5600€ le m²: soit cinq fois plus.
En Wallonie, Namur tire également son épingle du jeu. La rue Saint-Jean y atteint 3174€ le m², soit un niveau de prix près de trois fois supérieur à celui observé dans la rue Germaine Dewandre. C’est d’ailleurs cette cité-cantine qui concentre les rues les plus chères de Wallonie.
À Bruxelles, entre 2200 et… 5600 euros !
Les écarts de prix ne se limitent pas aux différences entre régions: ils peuvent aussi apparaître à l’échelle locale, parfois d’un quartier à l’autre. À Bruxelles notamment, les contrastes sont saisissants.
Selon Immoweb, Bruxelles abriterait les 20 rues les plus chères du pays. L’année dernière, elle en comptait 26. Une légère amélioration donc, mais pas de quoi rétablir l’équilibre entre les grandes villes.
Les artères bruxelloises les plus onéreuses se situent majoritairement dans le sud de la commune d’Uccle – avec en tête l’Avenue des Châlets et ses 5688€ le m² – et dans le quartier des Étangs de Flagey. À l’autre extrémité de la capitale, la rue de Groeninghe affiche un prix moyen de 2206€ le m², soit plus de 2 fois moins que l’Avenue des Châlets.
Les villes flamandes affichent elles aussi des contrastes internes remarquables. À Gand, le Vogelmarkt atteint 5116€ le m², tandis que Desteldonkdorp plafonne à « seulement » 2022€ le m², soit un écart de plus de 3 000€. Même constat à Hasselt, où l’on passe de 3122€ le m² dans la Guido Gezellestraat à 1787€ le m² dans l’Egelstraat.
Un marché éclaté
Ces disparités ne traduisent pas seulement des différences de localisation ou de standing: elles reflètent aussi des inégalités économiques, des tensions sur l’offre de logements… Ainsi, dans ce paysage immobilier morcelé, la Belgique confirme son statut de marché à plusieurs vitesses.