Les acteurs du coliving veulent une réglementation bruxelloise

Youri Dauber: “Notre activité ne participe pas à la hausse des loyers.” © BelgaImage
Christophe Charlot
Christophe Charlot Journaliste

Constatant les fausses idées sur la tendance du coliving et subissant une taxe annuelle jugée disproportionnée, le patron du principal acteur belge du secteur se fend d’une carte blanche pour remettre les pendules à l’heure.

Mal compris, le coliving? Youri Dauber, cofondateur et CEO de Cohabs, scale-up bruxelloise employant 72 personnes, veut remettre la tendance en perspective et fustige les incohérences. C’est que depuis le lancement de Cohabs voici sept ans, l’entreprise doit avancer sans cadre régulatoire clair dans la capitale. Alors que dans d’autres villes, comme Londres, les opérateurs doivent obtenir une licence et se conformer à quelques règles sécuritaires, à Bruxelles, le coliving ne rentre dans aucune case spécifique.

Résultat: les communes taxent chacune selon leurs propres règles. Et parfois de manière disproportionnée, juge Youri Dauber qui cite en exemples Bruxelles-Ville et Etterbeek qui imposent désormais une taxe annuelle de 1.520 euros… par chambre. “Cela représente 25% du loyer net moyen”, se plaint le patron de Cohabs. Surtout que depuis son lancement, la scale-up veut atteindre un millier de chambres à Bruxelles. De quoi plomber totalement l’activité de l’entreprise.

Youri Dauber regrette les idées fausses qui circulent sur le coliving. Parmi elles, le fait que ce type d’activité pousserait les loyers à la hausse. “Il n’en est rien: le loyer moyen d’un appartement à Bruxelles, en 2022, était de 1.100 euros. Comment argumenter qu’un secteur qui ne représente que 2.350 chambres au total (avec les différents acteurs, Ndlr) sur un parc global de 475.619 logements et dont le loyer moyen est de 650 euros puisse avoir un impact haussier sur le prix moyen des loyers?”

Tout compris

Le CEO conteste aussi l’idée que son activité ne concerne que des chambres de luxe pour un public d’expatriés aisés. “36% de nos membres (clients, Ndlr) sont des locaux”, insiste le cofondateur de Cohabs, qui rappelle la mutualisation de certains services pour, justement, diminuer le montant des frais demandés. Dans le loyer, tout est compris: eau, électricité, wifi, usage des machines à laver ou du lave-vaisselle, et même le café…

La scale-up plaide pour un cadre réglementaire clair au niveau de la Région de Bruxelles-Capitale ainsi qu’une taxation proportionnée (de l’ordre de 4 à 5%) permettant au coliving de se développer en toute harmonie dans notre capitale. Comme partout ailleurs.

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