Le nouveau visage du futur quartier Josaphat dévoilé
Le projet qui préfigure le nouveau quartier à bâtir sur la très controversée friche Josaphat, entre Schaerbeek et Evere, était dévoilé ce jeudi. Cette sortie médiatique risque de relancer les débats.
Le directeur de la Société d’Aménagement Urbain (SAU), Gilles Delforge, a enfin pu lever le voile sur les contours de la première phase d’urbanisation du site de l’ancienne gare de triage Josaphat et de ses abords. Il était accompagné par le consortium Eiffage/Axa Belgium, entouré d’une équipe de conception pluridisciplinaire.
La présentation officielle du lauréat retenu par les conseils d’administration de la SAU, de citydev.brussels, de la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale (SLRB) et du Fonds du Logement clôturait un long processus de sélection lancé fin 2017 par la SAU, propriétaire du terrain, mandatée par les trois sociétés de logements de la Région pour piloter le marché public relatif à ce projet.
509 logements programmés
Le projet présenté ce jeudi matin porte sur une surface d’environ 4 hectares. Il prévoit, au sein d’un espace vert continu d’environ 1,5 hectare, la construction de 509 logements: 246 logements privés, 135 logements sociaux locatifs gérés par la SLRB, 105 logements moyens coordonnés par citydev.brussels et 23 logements sociaux acquisitifs cadrés par le Fonds du Logement.
Malmené ces derniers temps par certains représentants Ecolo bruxellois et par plusieurs groupes de pression ou de riverains opposés au projet sans pouvoir réagir, le directeur de la SAU a profité de cette présentation officielle pour répéter qu’il se réjouissait d’enfin pouvoir montrer les vrais contours du projet «sur lequel nous travaillons depuis plusieurs années et que nous ne pouvions pas dévoiler avant l’aboutissement de la procédure de dialogue compétitif sous peine de la voir remise en question».
Passé cet aspect procédural contraignant, celui-ci s’est dit heureux de pouvoir jouer à nouveau son rôle d’assemblier du développement territorial bruxellois sur une zone régionale prioritaire sur laquelle la SAU exerce la maîtrise foncière publique. Et il persiste et signe: «Le résultat est qualitatif tant sur le plan architectural qu’environnemental et équilibré en termes de typologies de logements, d’équilibre entre construction et préservation de la nature. La friche actuelle et le talus boisé à l’ouest du chemin de fer représentent ensemble une superficie de 10,6 hectares. La zone urbanisée du nouveau quartier n’occupera qu’un tiers de cette surface», insiste-t-il, en réponse aux détracteurs du projet.
En d’autres mots, 67% de la superficie disponible vont rester en pleine terre après réaménagement, et notamment la friche conservée au nord du nouveau quartier et les espaces verts publics et privés du projet, qui représentent environ 1,5 hectare.
Projet mixte et durable
Christophe Van Ophem, le président d’Eiffage Benelux, n’a pas caché sa satisfaction de voir enfin s’achever cinq années de négociations complexes et débuter un chantier de taille et exemplaire, quoi qu’on en dise: «Dans un cadre préservé, le projet sera bas carbone, durable et très économe en eau», insiste-t-il. Lors du chantier de construction, une approche circulaire permettra notamment d’éviter l’émission de plus de 8.000 tonnes CO2 équivalent lors de la construction.
La conception sera coordonnée par une équipe mixte composée de A2RC Architects, Karbon’ architecture et urbanisme, Office Kersten Geers David Van Severen, R²D² Architectes, WALD, Biotope, Concepto, Indigo, TVK, Up and Cie, Urban Water et VK Engineering.
Outre l’important programme de logements, le projet intègre commerces, activités économiques et une brasserie avec terrasse; mais aussi des espaces conviviaux pour accueillir rencontres et événements entre riverains dans un jardin central planté d’arbres fruitiers et de jardinières pour potagers.
Enfin, pour citydev.brussels, un enjeu corollaire consistera à reprendre le développement de la zone d’activités productives adjacente au site. «Il s’agira notamment de la reconfigurer pour qu’elle s’intègre plus harmonieusement au futur quartier et que les activités qui s’y déploient répondent aux besoins de Bruxelles en terme d’emplois et de production urbaine locale», précise Nathalie Renneboog, la directrice générale en charge de la rénovation urbaine.
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