La Wallonie réforme son soutien au commerce des centres urbains en difficulté
Les villes de plus de 30.000 habitants pourront demander une aide financière à la Région wallonne pour soutenir le commerce en centre urbain. Cette aide sera conditionnée à des indicateurs de performance renforcés.
Il s’agit de l’étape finale d’une réforme entamée il y a deux ans déjà sur proposition du ministre wallon de l’Economie. Après 25 ans de flou juridique, «cette réforme offre enfin un cadre légal clair et précis au développement des centres-villes ; elle propose également un financement objectivé permettant d’engranger de réels résultats et impose un rapport d’activités annuel», motive Willy Borsus.
La réforme détaillée ce mercredi entrera en vigueur dès le 1er janvier prochain et concerne, via demande d’agrément, les villes de plus de 30.000 habitants.
Toujours 17% de cellules commerciales vides
Depuis plus d’un quart de siècle, la désertion du commerce en centre-ville pose de multiples problèmes, qui dépassent largement le seul aspect économique. Lutter efficacement contre cette désertion est un projet complexe : de nombreux facteurs entrent en jeu et sont souvent différents d’une ville à l’autre. «C’est conscient de ce défi que j’ai mis sur pied, en 2021, le Plan Horizon Proximité qui propose des mesures transversales pour redynamiser les centres-villes et les rendre attractifs. Celles-ci sont regroupées autour de quatre axes majeurs : l’économie, l’aménagement du territoire, la formation et le numérique», précise le ministre wallon.
18 centres-villes, 8.200 vitrines concernées
C’est dans le cadre de ce plan qu’a été recadré le rôle des associations de gestion de centre-ville, désormais rebaptisées «Agences de développement centre-ville» (ADCV). Onze villes et communes de plus de 30.000 habitants faisaient déjà partie de l’ancien dispositif et pourront continuer à agir dans le cadre du dispositif réformé (octroi pour six ans renouvelable). Il s’agit d’Arlon, Châtelet, Verviers, Louvain-la-Neuve, Mouscron, Tournai, Mons, Namur, Charleroi, Liège, La Louvière. Sept autres les rejoindront : Binche, Braine-l’Alleud, Courcelles, Herstal, Seraing, Waterloo et Wavre. Quant aux villes reprises dans l’ancien système et qui ne comptent pas ou plus ce nombre plancher d’habitants requis – à savoir Hannut, Dour et Sambreville -, elles bénéficieront d’une disposition transitoire de sept ans à partir de 2024 et ne devront quitter le dispositif qu’en 2031.
Financement et indicateurs de performance renforcés
Un budget annuel de 3 millions d’euros sera dédié au soutien des actions des ADCV dans les 18 centralités wallonnes actuellement agréées. La réforme répartit le financement des ADCV sur base de quatre catégories de villes : les petites, les moyennes, les grandes et les très grandes. Deux critères objectifs de financement sont alors utilisés pour déterminer ces catégories : le nombre d’usagers potentiels (nombre d’habitants complété par le nombre d’étudiants inscrits localement dans l’enseignement supérieur) et le nombre de cellules commerciales répertoriées en centre-ville. Les montants annuels octroyés selon ces critères iront de 100.000 à 180.000 euros, avec une majoration doublant quasi la mise pour les villes qui ne disposent pas d’une Aide à la promotion de l’emploi (APE).
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Autre nouveauté : le contrôle des structures locales, de leur fonctionnement et de leur efficacité sera renforcé. «Durant la période d’agrément, un rapport d’activités annuel comprenant les résultats atteints au regard des objectifs fixés devra être remis par les ADCV à la Commission d’agrément», insiste Willy Borsus.
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