La Norvège, pour ceux qui en ont assez de la mer et de la plage

La Norvège a beaucoup à offrir aux amateurs de calme et de plein air. Les résidences de vacances n’y sont pas excessivement chères. En revanche, il est parfois difficile de s’y rendre sans encombre.

Les destinations de vacances nordiques sont de plus en plus populaires auprès des Belges, selon Interhome. Les derniers chiffres de réservation de ce spécialiste des maisons de vacances mon­trent une augmentation de 29 % au Danemark et de 19 % en Norvège. D’après Interhome, les conditions météorologiques extrêmes dans le Sud ont dissuadé de nombreux voyageurs belges l’année dernière.

Ce n’est pas seulement pour les vacances d’été que les gens se tournent vers le nord ; les pays scandinaves gagnent également en popularité pour les séjours au ski. Valentijn Hubers, d’Alpendreams, spécialiste de la vente et de la location de résidences de vacances en… Autriche, en fait l’expérience. “Nous existons depuis 2006 et nous nous sommes toujours concentrés sur l’Autriche, explique-t-il. Récemment, nous avons ajouté la Norvège à notre catalogue. Cela est dû à notre propre intérêt pour ce pays, mais nous répondons également à l’enthousiasme croissant de nos clients. Les agences de voyage constatent depuis long­temps que les gens ont de plus en plus tendance à opter pour des vacances aux sports d’hiver dans le Nord. Il est donc naturel de s’attendre à une augmentation de la demande de maisons de vacances dans cette région.”

Le changement climatique joue-­t-il un rôle dans cette tendance ? “En partie oui, répond Valentijn Hubers. Même si je pense que les liens entre l’impact du changement climatique et les possibilités de skier sont parfois très exagérés. Je vis en Autriche depuis 11 ans maintenant, et pendant toutes ces années, j’ai pu parfaitement skier chaque hiver. Mais cette couverture médiatique joue peut-être un rôle dans le fait que les gens veulent aussi skier dans le Grand Nord. Or, en Norvège, vous vivez une expérience hivernale complète : traîneaux à chiens, pêche sur glace, vastes forêts enneigées, aurores boréales… En outre, la Norvège, ce pays de plein air, est aussi un endroit merveilleux tout le reste de l’année.”

Constructeurs de cabanes

Le couple d’entrepreneurs flamands Anke Appel et Geert Hannon, propriétaires de feel­athome in & outdoor living, ont découvert les charmes de la Norvège en 2012. “C’était nos premières vacances en famille en dehors des destinations classiques, explique Geert Hannon. Nous avions loué trois cottages dans trois régions afin de découvrir un peu le pays. Et cela s’est très bien passé.” Si bien que la famille s’est également rendue en Norvège pour les vacances d’hiver. “C’est à ce moment-là que l’étincelle a vraiment pris, poursuit-il. Nous sommes des passionnés de sports d’hiver. Et nos enfants ont adoré skier là-bas. En plus, il y a rarement des embouteillages aux remontées mécaniques.”

Après quelques autres vacances d’hiver en Norvège, le projet d’acheter leur propre refuge de montagne s’est concrétisé en 2015. “Nous savions alors très bien dans quelle région nous vou­lions acheter : dans le triangle Hemsedal-­Gol-Geilo. Hemsedal et Geilo sont les numéros 1 et 2 des stations de ski norvégiennes. Mais c’est aussi une région de vacances très agréable pendant les autres saisons. C’était important pour nous, car nous voulions financer la plus grande partie ou la totalité du projet avec les revenus locatifs.”

Au lieu d’acheter une propriété existante, ils ont finalement choisi d’en faire construire une nouvelle. Pour ce faire, ils se sont associés à un constructeur de cabanes local qui a subdivisé le terrain. “Ils ont également fourni tous les services publics, précise Geert Hannon. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de vouloir s’occuper de tout cela soi-même. Le processus peut être très long et, en tant qu’étranger, il est toujours un peu plus complexe.”

Pour ceux qui souhaitent louer leur logement de vacances, le “ventre” du sud de la Norvège est l’endroit idéal. “Depuis le Benelux, la Norvège est un peu plus éloignée que les pays traditionnels de sports d’hiver, souligne Valentijn Hubers. Il s’agit donc d’un voyage conséquent en voiture. D’un autre côté, en avion, vous pouvez être dans votre maison de vacances en cinq heures environ.”

Geert Hannon confirme. “Et cette sensation de vacances commence toujours par le trajet en voiture depuis Oslo, dit-il. C’est une route magnifique, sans feux de circulation, sans embouteillages.”

Geert Hanon et Anke Appel ont également fait construire une deuxième maison de vacances sur l’île de Senja, dans le nord de la Norvège. “C’est un endroit unique pour se détendre, déclare-t-il. Il y a 8.000 personnes qui vivent sur une superficie équivalente à la moitié de la province d’Anvers. Je n’ai certainement pas besoin de dresser un tableau. Il faut en fait deux vols pour cette destination, mais depuis Bruxelles, on peut se rendre dans le nord de la Norvège en 10 heures.”

Une couronne norvégienne bon marché

La Norvège est connue pour être un pays coûteux. Mais est-ce aussi un pays où l’immobilier est cher ? Cela ne semble pas être le cas. Les statistiques sur les prix montrent des niveaux conformes à ceux de l’immobilier en Belgique. “Dans les grandes villes – Oslo, Bergen, Stavanger – les prix sont toutefois beaucoup plus élevés”, explique Geert Hannon. Les prix des refuges de montagne varient considérablement en fonction de l’emplacement, de la taille et de la finition. Ils commencent à 325.000 euros et vont jusqu’à 1,5 million d’euros.”

Valentijn Hubers estime le prix d’entrée d’un refuge à 300.000 euros. “Notre offre ne commence qu’à partir de 600.000 euros et nous opérons principalement dans le segment de prix compris entre 850.000 euros et 1,5 million d’euros. Il s’agit alors de propriétés très luxueu­ses avec quatre à cinq chambres, souvent équipées d’un sauna.” L’offre d’Alpendreams se situe autour de trois zones de sports d’hiver : Geilo, Kvitfjell et Oppdal.

Valentijn Hubers ajoute que la faiblesse actuelle de la couronne norvégienne offre une opportunité d’achat intéressante pour les résidents des pays de la zone euro. “C’est vrai, répond Geert Hannon, mais du point de vue de l’investisseur, cela implique évidemment un risque de change.”

Le processus d’achat est proche de celui auquel nous sommes habitués en Belgique, explique-t-il : “Les banques y jouent un rôle un peu plus important. Elles exécutent un certain nombre de tâches réservées au notaire en Belgique. Les banques attendent une contribution propre d’au moins 30 % et de préférence un peu plus.”

En Norvège, un taux de TVA élevé de 25 % s’applique aux nouvelles constructions. Pour les propriétés et les terrains existants, en revanche, une taxe de transfert de seulement 2,5 % s’applique. Le terrain s’avère également relativement bon marché dans une Norvège peu peuplée. “Dans les deux cas, nous avons payé 65.000 euros pour notre terrain”, explique Geert Hannon. Pour des parcelles de 1.000 et 1.500 m². Ce prix comprend également le raccordement à tous les services publics. Autre conseil : convenez d’un prix fixe avec le cons­tructeur. Il arrive que le travail soit très inefficace dans les chantiers. De plus, les artisans sont très chers en Norvège. Vous pouvez facilement payer un élec­tricien 120 euros de l’heure.