La côte belge ne devrait bientôt plus ressembler à ça
Les plages de la côte belge vont changer de visage. Elles seront plus hautes et s’étendront davantage vers la mer. À partir de 2060, c’est tout le littoral qui sera remodelé.
La côte belge prépare sa mue pour faire face aux défis posés par la montée des eaux. Toutes ses plages seront renforcées d’ici 2060 pour protéger la région contre une élévation potentielle du niveau de la mer de un à trois mètres au cours du prochain siècle.
Après avoir évalué différents scénarios, le gouvernement flamand vient d’opter pour une approche visant à élargir et à rehausser les plages. Un plan baptisé ‘zeewaarts’ (“vers le large”). Concrètement la plage s’étendra jusqu’à 100 mètres de la digue. Ce choix présente plusieurs avantages. Tout d’abord, il offre une meilleure protection environnementale en préservant les écosystèmes côtiers tout permettant la création de nouvelles dunes, considérées comme des barrières naturelles efficaces contre l’érosion. De plus, il offre une plus grande flexibilité en permettant aux autorités locales de choisir entre des dunes et des digues en fonction des besoins spécifiques de chaque zone côtière. Ce scénario de plages plus larges offre enfin de meilleures opportunités touristiques ou commerciales.
Des bâtiments ensablés et des investissements à plusieurs milliards
Cette approche n’est pourtant pas sans inconvénient. Le rehaussement des plages impliquera que certains éléments patrimoniaux, dont des bâtiments historiques seront recouverts par le sable. Sont ainsi menacés les bâtiments sur la plage de Wenduine et le King Beach à Blankenberge, où l’accès à la passerelle serait également compromis. De quoi provoquer quelques remous auprès des habitants.
De plus, le projet va demander des investissements considérables. Les premières estimations évoquent entre 2,3 et 3,8 milliards d’euros, répartis sur une période de cent ans. Des coûts qui seraient néanmoins nettement moindres que les dommages potentiels en cas d’inaction.
Un tel projet implique également des considérations stratégiques et de planification à long terme en ce qui concerne la préservation de la nature et le développement portuaire. De plus, il n’est pas idéal pour les câbles transportant l’électricité des parcs éoliens offshore vers le continent, la masse supplémentaire de sable pouvant se révéler problématique.
Un planning encore à déterminer
La côte va donc être largement réensablée. Il n’est pas encore spécifié si une plage sera traitée en une fois ou si le processus se fera en étape. On ne sait pas encore non plus quelle partie de la côte sera traitée en premier. La vulnérabilité n’est en effet pas le seul critère. “Il est possible que d’autres raisons interviennent pour commencer à un endroit donné, y compris le tourisme”, précise Edward Van Keer, du Département de la Mobilité et des Travaux Publics et chef de projet KustVisie (Vision Côtière).
Dans tous les cas, toute la côte ne pourra être traitée en même temps. Ce sera un processus progressif tout simplement par manque de ressources, de matériel et de main d’oeuvre. Selon Van Keer dans De Standaard, les véritables changements ne seront pas perceptibles avant 2060, au plus tôt. Ce n’est qu’à partir de ce moment-là que « la vue sur la mer aura changé de manière significative. Il y aura alors une dune ou une digue plus haute qu’avant. La promenade devra alors se faire un peu plus haut.”
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