Jusqu’à 14.000 euros par mois : les vrais salaires du secteur immobilier en 2025

Statuts multiples, écarts de rémunération considérables et pénurie de profils stratégiques,… le secteur immobilier pourrait être l’un des plus exposés à la nouvelle obligation de transparence salariale prévue en 2026. Kingsley, cabinet de recrutement spécialisé, publie un guide sectoriel qui révèle l’ampleur des écarts. Il appelle les acteurs du marché à anticiper cette transformation culturelle et organisationnelle.
Basé sur l’analyse de plusieurs centaines de profils en Belgique, le Guide des Salaires Real Estate 2025 de Kingsley met en lumière des différences de rémunération considérables selon les fonctions, les statuts et l’ancienneté dans le secteur immobilier belge.
À titre d’exemple : un développeur immobilier salarié avec 8 à 15 ans d’expérience gagne entre 5.000 et 6.000 euros brut/mois, tandis qu’un indépendant avec un poste équivalent peut facturer jusqu’à 700 euros/jour, soit près de 14.000 euros/mois : un écart supérieur à 100 %. Un chef de projet construction démarre à 3.300 euros brut/mois en début de carrière et peut atteindre 7.500 euros après 15 ans, soit une progression de +127 %, bien au-dessus de la moyenne nationale. Un directeur technique peut quant à lui prétendre à 10.000 euros brut/mois.
Les fonctions émergentes – BIM, ingénierie durable, techniques spéciales – bien qu’encore en retrait en termes de salaires, font l’objet de revalorisations rapides, portées par la pénurie de profils et les exigences croissantes en durabilité, rapporte le cabinet Kingsley.
Un marché sous pression
Le guide souligne aussi plusieurs tendances de fond. Les salaires restent dynamiques, malgré un marché immobilier plus prudent. Dans le haut de gamme (Asset Managers, Investment Managers), les hausses atteignent encore +5 à +10 % par an. Les profils techniques sont en pénurie chronique. Les entreprises rivalisent d’avantages extra-légaux pour les attirer (voiture de société, télétravail, bonus, flexibilité horaire, etc.). Bruxelles reste le marché le plus internationalisé, Anvers conserve un potentiel de hausse malgré les défis de mobilité, tandisque Liège émerge dans les fonctions résidentielles.
2026 : une transparence des salaires obligatoire qui ne s’improvise pas
À partir de 2026, les entreprises devront publier leurs grilles salariales et les écarts entre collègues sur des fonctions comparables, conformément à la directive européenne sur la transparence salariale. Dans un secteur aussi hétérogène que l’immobilier – avec ses profils salariés, freelances, ou consultants, ses projets uniques et ses carrières sinueuses – l’exercice pourrait s’avérer particulièrement délicat. « La transparence salariale ne s’improvise pas. Elle suppose une vraie réflexion sur les critères de valorisation, une structuration des grilles et une préparation des managers », rappelle Malik Gourara, CEO de Kingsley.
« Bien menée, elle peut renforcer la confiance, l’engagement et la culture d’entreprise », ajoute-t-il. L’intention réglementaire est claire : réduire les inégalités de genre, favoriser l’équité perçue et créer des environnements de travail plus justes. Mais sans un travail de fond, cette exigence pourrait au contraire créer de la frustration, des incompréhensions ou des tensions internes, surtout dans un marché tendu.
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