Immobilier de luxe à Bruxelles : beaucoup d’acteurs et trop peu de biens en vitrine
Particulièrement concurrentiel et discret, le marché de l’immobilier de luxe dévoile rarement ses chiffres. Une enquête commandée par Sotheby’s Real Estate Belgium tente enfin de le faire. Et de manière objective.
Le marché bruxellois de l’immobilier de luxe est un secteur particulièrement couru: les agences de niche sont nombreuses à avoir discret pignon sur avenue. Et la concurrence exacerbée fait parfois rage; selon la commune voire le quartier ciblé, mais aussi en fonction des paliers de prix. Alors quand un rapport tente de lister et classer ces agences avec objectivité, on est tenté d’y faire référence.
C’est ce qu’a fait Sotheby’s Real Estate Belgium en se basant sur les données d’Immoweb, une des plateformes immobilières de premier plan dans notre pays, mais aussi en scrutant de près les sites web des agences de luxe opérant sur le marché bruxellois. Sont pris en compte le nombre et le type d’annonces, les prix demandés et les caractéristiques des biens.
Le rapport qui en découle donne un aperçu détaillé et nuancé du marché de l’immobilier haut de gamme dans la capitale. Et il a le mérite d’être riche en informations tant pour les professionnels de l’immobilier que pour les investisseurs intéressés par ce segment de niche dorée souvent très discret et hors marché.
Seul bémol: on notera que les agences qui pratiquent énormément de ventes ‘off market’ discrétionnaires ou ne communiquent le prix que sur demande sont défavorisées par ce classement. On ajoutera également que le segment du neuf, fertile en annonces pour les nouvelles promotions, n’est pas distingué du reste dans le recensement effectué pour l’enquête.
54% des annonces de vente concentrées sur deux communes
L’étude couvre les 19 communes de la Région bruxelloise. Elle porte sur les biens – maisons et appartements – commercialisés à la vente à plus de 1 million d’euros et sur les biens de prestige mis en location.
690 annonces publiées sont prises en compte pour établir les classements; 59% ciblent les maisons et 54% des biens répertoriés sont concentrés sans grande surprise à Ixelles et à Uccle. Le prix moyen des biens listés atteint 1,9 million d’euros.
Sur Immoweb, Victoire Properties et Latour&Petit sont les agences les plus présentes sur le segment de prix allant de 1 million à 3 millions d’euros. Sur le segment supérieur, c’est Sotheby’s Real Estate et Barnes Brussels qui sont les plus actives pour le moment.
Si l’on prend comme indicateurs de référence les différents sites internet des courtiers présents sur le segment du luxe, c’est Victoire, Engel&Volkers et Latour&Petit qui affichent le plus de biens en vitrine virtuelle. Par contre, sur le segment de prix supérieur, le trio de tête qui ressort est composé de Sotheby’s, Barnes Brussels et Victoire.
Location de luxe: vent en poupe
Le marché bruxellois de la location de luxe constitue lui aussi un segment croissant et dynamique du marché de l’immobilier résidentiel urbain. Les biens considérés comme haut de gamme offrent généralement des commodités, des finitions et des emplacements plus prestigieux que l’unité locative moyenne.
Pas moins de 652 annonces publiées ont été recensées. Celles-ci affichent un loyer moyen mensuel de 3.320 euros (hors charges) et 82% concernent des appartements. 74% des annonces sont concentrées sur trois communes: Ixelles, Uccle et Bruxelles.
Sur ce marché ciblé peu connu, trois agences sortent du lot en matière de quantité d’annonces publiées: Victoire, Vaneau-Lecobel et Sotheby’s.
Enfin, tant pour la location que pour la vente, c’est Sotheby’s qui reste pour l’instant en tête du nombre d’annonces publiées pour le segment très haut de gamme.
Afficher n’est pas conclure, mais…
On ajoutera qu’afficher un bien n’est pas conclure la transaction à coup sûr. Mais vu le manque d’offres actuellement mises sur le marché et le relatif appétit des candidats à l’achat, rares sont les toits de prestige bien évalués qui ne trouvent pas preneur même si la période de transaction s’est quelque peu allongée depuis la remontée des taux d’intérêt. «Quand on est rigoureux lors des estimations et des prises de mandats et qu‘on affiche le bien au juste prix, il part en général toujours très vite sans traîner sur les portails : le manque d’offres est tel que les toits de prestige bien évalués trouvent preneur même si la période de transaction s’est quelque peu allongée depuis la remontée des taux d’intérêt», précise Frédérique Pauporté, notaire honoraire et directrice de Barnes Bruxelles.
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