Après avoir été remise en selle au deuxième trimestre, l’activité immobilière a rechuté cet été. Les notaires soufflent un froid relatif. Les agents, eux, sont plus optimistes sur base de repères annuels. Méthode Coué ou indices solides d’une bonne santé du marché ?
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Le mouvement haussier du printemps s’est donc révélé temporaire. Et comme pressenti dès l’été, les notaires ont constaté une baisse de quasi 6 % du nombre de transactions immobilières au troisième trimestre (par rapport au trimestre précédent).
Si c’est habituellement le cas en raison de l’effet cyclique engendré par les vacances annuelles, la rentrée de septembre n’a pas relancé la machine : les prix étaient partout en berne au baromètre d’automne. Et tout particulièrement à Bruxelles, où la baisse dépasse 8 % sur base trimestrielle.
Un refroidissement attribué à une hausse locale des prix mal digérée par les acheteurs, selon la Fédération belge des notaires : “L’année passée, le troisième trimestre avait confirmé la reprise déjà entamée avant l’été 2009, précise Bart van Opstal, président actuel de la fédération. La baisse cyclique des vacances ne s’est alors pas produite. Pour 2010, ce n’est pas le cas. Particulièrement pour juillet : la baisse d’activités a atteint près de 20 % par rapport à juin et a plombé l’ensemble du trimestre.”
Sur le front de l’activité immobilière nationale (nombre de ventes enregistrées), toutes les provinces affichent une diminution. Le Brabant wallon connaît un recul très modéré (- 1 %) par rapport à d’autres parties du pays, davantage boudées par les acheteurs. La Flandre-Orientale accuse, elle, un ressac de près de 9 % sur base trimestrielle. Quelque 10 % d’activité en moins sur un marché déjà sévèrement touché par la crise depuis deux ans, cela peut faire très mal aux professionnels sur le terrain, en termes de chiffre d’affaires et d’emploi.
Maisons : razzia sur la capitale et baisse des prix en Brabant wallon
Sur le segment des maisons individuelles, Bruxelles connaît une diminution de 6,4 % du prix moyen des maisons. Ce dernier passe de 352.705 euros à 329.996 euros, selon les notaires. “Ces maisons bruxelloises restent toutefois en hausse de plus de 15 % par rapport au prix moyen du premier trimestre de 2010”, nuance-t-on à la Fédération.
De fait, en chiffres absolus, lorsqu’on examine le Top 20 des maisons les plus chères à l’échelle du pays (prix de référence, cette fois), Bruxelles-Capitale rafle les sept premières marches et place huit communes dans le Top 10. Seules Lasne et Lathem-Saint-Martin s’intercalent dans cette “razzia capitale”.
A ce petit jeu de la maison la plus chère du moment, c’est Ixelles qui, avec un prix de référence qui flirte avec les 600.000 euros et un tissu résidentiel unique dans la capitale, remporte largement la palme.
L’analyse des provinces périphériques indique que c’est le Brabant wallon qui connaît, toujours selon les notaires, la plus forte diminution des prix (- 12,5 %) sur ce segment provincial phare. “Il s’agit là d’une correction attendue car la province avait enregistré, au trimestre précédent, la plus forte augmentation de prix du pays (+ 32,4 %)”, relativise-t-on à la rue de la Montagne.
Appartements : Waterloo, La Hulpe et Knokke dans un mouchoir de poche
Le constat de baisse des prix vaut d’ailleurs également pour les appartements, traditionnellement plus stables que ceux des maisons. Et si la Wallonie s’en sort plutôt bien, c’est grâce au Brabant wallon (+ 11,7 %), dans le vert cette fois et qui, à lui seul, compense les légères baisses enregistrées ailleurs. Comme quoi, toute évaluation sérieuse de la brique passe par la pondération.
A y regarder de plus près côté prix, le classement à mi-exercice 2010 des appartements les plus chers du pays fait ainsi apparaître, derrière Knokke-Le-Zoute (hors catégorie), Waterloo, La Hulpe et Woluwe-Saint-Pierre dans un mouchoir de poche, avec des prix de référence quasi identiques, autour des 380.000 euros.
On retrouve également dans le Top 20 quatre autres communes bruxelloises dont les valeurs de référence sont appelées à bonifier dans les prochaines années. Il s’agit d’Ixelles (300.000 euros) et, loin derrière, Woluwe-Saint-Lambert, Auderghem et Schaerbeek. C’est de toute évidence là que les investisseurs “brique” doivent concentrer leur attention pour l’instant, en regardant de près les biens à vendre dont les charges communes n’explosent pas.
Philippe Coulée