Trends Tendances
“Etre multipropriétaire en Belgique, c’est l’assurance d’avoir un cocktail Molotov dans les mains”
Les Belges qui détiennent plusieurs immeubles à titre privé sont dans le collimateur du fisc. L’addition est salée et peut se traduire par une taxation de 33% voire même de 50%. Explications.
Les épargnants sont aujourd’hui en quête d’un abri pour placer en sécurité leur épargne. On sait que la Bourse est dangereuse en ce moment. On sait aussi que les placements les plus sûrs comme les obligations allemandes ne donnent pas d’intérêt ou alors un intérêt négatif, et on sait également que les livrets d’épargne ne rapportent que 0.11%. Donc, sauf à investir dans l’or, l’autre placement naturel auquel les Belges pensent spontanément, c’est la brique.
Mais là aussi, il y a un nouvel élément qui vient perturber les épargnants. Cet élément, c’est le fisc. En effet, à en croire plusieurs avocats fiscalistes, l’administration fiscale a dans le collimateur – et cela depuis plusieurs mois – les Belges qui possèdent plusieurs biens immobiliers. Le fisc les traque systématiquement et cherche à taxer les loyers ou alors les plus-values immobilières en cas de revente des biens. Le taux de taxation n’est pas gratuit, c’est soit 33%, soit parfois même 50% !
Etre multipropriétaire en Belgique, c’est l’assurance d’avoir un cocktail Molotov dans les mains
Première question : pourquoi cette attaque en règle du fisc contre les multipropriétaires ? Trends Tendances répondait récemment à cette question : c’est parce que le fisc a de plus en plus d’informations sur notre patrimoine y compris nos biens à l’étranger. Ensuite parce que le fisc vise chaque année une catégorie de contribuables bien précise. Ici, ce sont les Belges qui investissent dans l’immobilier à titre privé.
Deuxième question, mais qu’est-ce qui peut bien éveiller l’attention du fisc ? Sans être exhaustif, on peut évoquer, par exemple, le fait que le contribuable a emprunté auprès de la banque pour acheter ses biens immobiliers, ce n’est qu’un critère parmi d’autres, mais le fisc n’aime pas l’emprunt bancaire, surtout si le montant emprunté est important par rapport au patrimoine du contribuable.
Comme on peut le lire dans l’enquête de Trends Tendances, cela revient à avantager ceux qui financent leurs immeubles avec une épargne personnelle ou un héritage par rapport à ceux qui osent prendre des risques en empruntant auprès de leur banque.
Et puis, l’autre question qui revient souvent est la suivante : à partir de combien d’appartements le fisc va-t-il déclencher un contrôle fiscal ? La réponse est impossible à donner, cela peut être trois, quatre ou cinq appartements. Personne ne peut vous répondre, ce qui revient dans l’enquête de Trends-Tendances, c’est que la personne qui a acheté 3 kots d’étudiants aurait souvent moins d’inquiétudes à avoir que celui qui a emprunté pour acheter 3 appartements pour les mettre en location ou les revendre après travaux.
Ce qui est certain aussi, c’est que si vous êtes un professionnel de l’immobilier ou un notaire ou un architecte, vous avez encore plus de risque d’être contrôlé. Bref, être multipropriétaire aujourd’hui en Belgique à titre privé, c’est l’assurance d’avoir un cocktail Molotov dans les mains. La seule échappatoire fiscale à ce jour, c’est de passer par la création d’une société pour y placer ses biens immobiliers, mais ça, c’est encore une autre histoire…
Les nouvelles cibles du fisc
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