La BNB demande aux banques d’être prudentes dans l’octroi de prêts hypothécaires. Même si les prix ont baissé en début d’année et que les Belges sont assis sur un monceau d’économies.
Crédit hypothécaires : pourquoi la prudence est de rigueur…
La Banque nationale de Belgique appelle les banques à être prudentes lorsqu’elles octroient des crédits hypothécaires. En effet, si l’explosion d’une bulle immobilière n’est pas à l’ordre du jour, les prix de l’immobilier ont fortement augmenté ces dernières années et des biens peuvent être surévalués, a averti la BNB à l’occasion de la présentation d’un rapport sur le secteur immobilier.
Selon la Banque nationale, les conditions de prêts doivent être renforcées là où c’est nécessaire. “L’analyse du marché des prêts hypothécaires résidentiels en Belgique suggère que le maintien de la qualité élevée actuelle des portefeuilles de prêts hypothécaires belges nécessite une vigilance accrue des banques et des autorités afin de garantir la poursuite de l’application de critères d’octroi de crédit conservateurs et une évaluation adéquate du risque des nouveaux prêts hypothécaires”, écrit notre banque centrale dans sa dernière Financial Stability Review.
Il n’est ainsi pas exclu que, “parmi les prêts récemment octroyés, un nombre significatif d’emprunteurs aient allongé la maturité de leur prêt, rehaussé le montant emprunté et/ou augmenté la part de leur revenu consacré au remboursement du crédit jusqu’à des niveaux pouvant impliquer un risque accru de pertes futures pour les banques, par rapport aux prêts octroyés précédemment, prévient encore la BNB. Par conséquent, il se peut qu’une partie des prêts hypothécaires les plus récents s’avèrent plus vulnérables à la détérioration des revenus et des conditions du marché de l’immobilier.”
“Le marché hypothécaire belge, en particulier, est resté assez dynamique jusqu’à présent, soutenu par des conditions de financement favorables et par différents incitants fiscaux, prolonge Luc Coene, gouverneur de la Banque nationale, dans son avant-propos. Contrairement à la situation observée dans plusieurs autres pays de l’UE, la hausse des prix de l’immobilier n’a pas réellement fléchi et les autorités devront surveiller étroitement les développements en cours sur le marché, ainsi que l’évolution des critères d’octroi appliqués aux nouveaux crédits hypothécaires.”
… Mais une rigueur mesurée, au vu du considérable “bas de laine” du Belge
Les prix de l’immobilier ont baissé au début de l’année, a néanmoins souligné Luc Coene, qui ne s’attend dès lors pas à de gros problèmes.
Reste à savoir si tous les consommateurs seront en mesure de rembourser leur prêt. Là aussi, la BNB se veut rassurante, la différence entre les revenus disponibles et le montant des mensualités liées au crédit restant à un niveau acceptable.
Par ailleurs, les Belges sont assis sur une véritable montagne d’économies et le ratio entre le montant du prêt et la valeur du bien ne suscite pas d’inquiétude. “A l’heure actuelle, il n’y a pas de gros problèmes mais, si le chômage augmentait encore, cela pourrait devenir difficile pour certaines personnes”, a de son côté souligné Mathias Dewatripont, directeur à la BNB.
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