Centre de conférences de la Commission européenne: Atenor doit tenir le timing
Depuis 2014, plusieurs demandes et octrois de permis d’urbanisme et d’environnement ont balisé l’évolution du projet Realex, initialement porté par Atenor sur le terrain sis rue de la Loi 99-105. Aujourd’hui élargie pour accueillir le futur centre de conférences de la Commission européenne, la parcelle concernée exige un permis de démolition qui devient prioritaire.
Initié voici près de 10 ans déjà, le projet Realex a, au cours de sa longue gestation, subi plusieurs avatars. En marge de ceux-ci, Atenor a pu acquérir deux fonciers sis rue de la Loi et jouxtant la parcelle initialement concernée par le projet. Tous deux abritent des bâtiments de bureaux inoccupés. Avec ces deux parcelles supplémentaires, le nouveau site remembré constructible s’étend désormais du n°91 au n°105 et offre une superficie au sol totale de 6.753 m².
Sur ce site agrandi, Atenor (via Leaselex) souhaite aujourd’hui développer un projet mixte pour lequel une énième demande de permis d’urbanisme et de permis d’environnement a été déposée dès novembre 2018. Cette demande a fait l’objet d’une étude d’incidence clôturée il y a deux ans. La dernière évolution du projet soumise à l’autorité publique a été revue et corrigée, et les demandes de permis d’urbanisme et d’environnement amendées ont été à nouveau déposées en août 2020.
Mais en juillet 2021, le fonctionnaire délégué a imposé au demandeur une série de conditions (article 191 du CoBAT), la plus significative consistant à supprimer la tour de bureaux surplombant le centre de conférences et à réduire la hauteur du projet global en l’alignant sur celle du centre de conférences.
La dernière demande de permis en date prévoit un immeuble de bureaux, des surfaces commerciales, un centre de conférences, la transformation d’un hôtel de maître réaffecté à de l’équipement d’intérêt collectif, ainsi que des emplacements de parking.
En novembre de la même année, Atenor a donc déposé une nouvelle demande de permis d’urbanisme modifiée réduisant la hauteur de la tour de bureaux de quatre étages pour la ramener à 114 mètres – soit la hauteur du projet initial (2014/2019) ayant déjà obtenu un permis – et répondant par ailleurs à l’ensemble des autres conditions imposées.
Recours contre la décision du fonctionnaire délégué
Le permis d’urbanisme sollicité fin 2021 a de nouveau été recalé par le fonctionnaire délégué en janvier 2022. Face à cette nouvelle décision de refus qu’il estime injustifiée, Atenor a introduit un recours au motif que la demande de permis amendée respectait les dernières impositions sollicitées par le fonctionnaire délégué, notamment dans la configuration et les gabarits de l’immeuble de bureaux.
Cette dernière demande de permis en date prévoit, après démolition partielle des constructions existantes sur le site, la construction d’un immeuble de bureaux (20.208 m²) accueillant également des surfaces commerciales (763 m²) et d’un centre de conférences destiné à la Commission européenne (26.207 m²), la transformation d’un hôtel de maître réaffecté à de l’équipement d’intérêt collectif (904 m²), ainsi que 232 emplacements de parking en sous-sol ainsi que l’aménagement d’une zone de cheminement public verdurisé (pocket park) entre la rue de la Loi et la rue Jacques de Lalaing.
Déposées le 25 avril 2022, les demandes de permis d’urbanisme et d’environnement ont été déclarées complètes par l’administration régionale et sont actuellement en cours d’instruction. Une nouvelle étude d’incidence a débuté le 3 août 2022.
Timing contraignant
Moteur du projet global, le nouveau centre de conférences destiné à la Commission européenne en remplacement de l’actuel Centre Borschette devenu obsolète fait pour sa part l’objet d’impératifs contraignants en termes de délai de livraison, et donc de durée globale des travaux à mener.
C’est pour réduire cette durée globale qu’Atenor a parallèlement introduit une demande de permis de démolition portant sur la parcelle Loi 93-97 (219r4), qui sera présentée ce 1er février dès 9 heures en Commission de concertation. “La parcelle concernée accueille un immeuble de bureaux obsolète, vide depuis 2017. Sa démolition est indispensable à la réalisation de tout projet qualitatif”, explique le porteur de projet. Celui-ci ajoute vouloir initier de manière anticipative les travaux de démolition et de désamiantage nécessaires, en ce compris les travaux connexes que ces opérations impliquent (stabilisation, soutènement, protection des ouvrages voisins, verdurisation et balisage).
Favoriser le maintien du bâti existant
De son côté, l’ARAU (Atelier de recherche et d’action urbaines) monte une nouvelle fois au créneau contre le projet et indique qu’Atenor n’apporte aucune justification, ni analyse, ni bilan carbone au choix de l’option de démolition. “La rénovation doit devenir la règle, conformément aux engagements de la Région et à la vision partagée pour le Quartier européen”, insiste Jean-Michel Bleus, chargé de mission à l’ARAU.
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