Alpes: l’immobilier de luxe a augmenté de 23 % en cinq ans

Les termes station de ski ou station de sports d’hiver sont dépassés. C’est la conclusion du dernier Alpine Property Report du cabinet international de conseil immobilier Knight Frank. Les régions de montagne européennes attirent désormais des touristes en toute saison, ce qui rend l’immobilier d’altitude rentable toute l’année. Parallèlement, un nombre croissant de résidents permanents s’y installent.

Selon Knight Frank, cette transformation a débuté pendant la pandémie. L’essor du télétravail a rendu la vie à plein temps en montagne plus attrayante. Une enquête menée auprès de personnes aisées révèle que 73 % envisagent de s’installer dans les Alpes.

Le changement climatique joue également un rôle : face aux vagues de chaleur en Europe du Sud, les zones montagneuses plus fraîches apparaissent comme une alternative séduisante. Cela crée toutefois une polarisation du marché : les amateurs de ski privilégient les stations plus enneigées et en altitude, tandis que les randonneurs, cyclistes et amateurs de bien-être se tournent vers des lieux plus diversifiés comme Chamonix, Megève ou Zermatt. Près de la moitié des acheteurs déclarent prendre en compte la résilience climatique dans leur décision d’achat.

Mais l’acheteur d’aujourd’hui ne recherche plus seulement les pistes de ski. La demande augmente pour des centres de bien-être destinés aux retraités, des resorts d’aventure pour amateurs de sensations fortes, ou encore des villes familiales avec de bonnes écoles. Knight Frank cite à ce titre l’agrandissement de l’école internationale de Verbier, en Suisse.

L’effet JO sur les prix

L’indice immobilier alpin de Knight Frank a progressé de 3,3 % sur un an et de 23 % en cinq ans. Cet indice porte sur l’immobilier de luxe dans les trois principaux pays alpins: France, Italie et Suisse. Andermatt, en Suisse, signe la plus forte hausse (+14,6 %), suivie de Davos (+10,5 %) et Cortina d’Ampezzo (+10 %).

Pour Cortina d’Ampezzo, Knight Frank évoque un effet « Jeux olympiques » :  la « Reine des Dolomites » accueillera, avec Milan, les Jeux olympiques d’hiver de 2026. L’agence estime d’ailleurs que le potentiel de croissance reste élevé, les prix de l’immobilier de prestige y étant encore 30 à 40 % inférieurs à ceux de marchés comparables comme Saint-Moritz.

Des écarts de prix considérables

Le village suisse de Gstaad reste la destination alpine la plus chère. Selon Knight Frank, les prix du haut de gamme y varient entre 42 800 et 47 300 euros le mètre carré. Saint-Moritz et Courchevel 1850 complètent le podium. À l’inverse, parmi les destinations les plus abordables, on trouve Morzine, Les Gets et Champéry.

Les stations de ski les plus chères

Prix de l’immobilier de prestige en euros par mètre carré

Pour les investisseurs aventureux à la recherche de marchés en développement, Zakopane, la « capitale hivernale de la Pologne », représente une opportunité : les prix de l’immobilier de prestige y oscillent entre 4 500 et 6 500 euros/m².

Dans le nord de l’Europe, Hemsedal et Trysil (Norvège) ou Åre et Sälen (Suède) affichent encore des prix bien inférieurs à 10 000 €/m². En Allemagne, la région Schliersee–Spitzingsee–Tegernsee, près de Munich, séduit les acheteurs avec des prix allant de 8 000 à 12 000 €/m² pour les biens haut de gamme.

Enfin, pour ceux qui préfèrent les pays alpins traditionnels, St. Anton et Kitzbühel en Autriche restent des valeurs sûres, même si les prix y atteignent déjà 12 000 à 17 000 €/m².

Les stations de ski les plus abordables

Prix de l’immobilier de prestige en euros par mètre carré: