A Namur, le projet mixte lancé sur le Parc Léopold repasse par la case ‘enquête publique’
Flanqué du Collège namurois, Besix RED a détaillé ce vendredi la version retoquée de son projet de développement mixte censé faire rebattre le cœur du quartier Léopold. L’enquête publique débute ce lundi.
Promoteur immobilier, architecte et Collège communal namurois étaient en rangs serrés ce vendredi 12 janvier pour présenter et défendre les contours de la énième version remaniée de projet de reconversion mixte du parc Léopold et de ses abords, entre rue de Fer bientôt piétonne et place de la Station.
50 remarques à amender
Le foncier total atteint aujourd’hui 1,3 hectare, dont l’ancien parking Q-Park et le magasin C&A, qui seront entièrement rasés. Et de l’avis des édiles communaux, Maxime Prévot en tête, la dernière mouture déposée à l’enquête publique par Besix RED et les architectes de Viguier (F), qui remettent le travail sur le métier depuis plus de six ans, doit être la bonne.
«On ne peut laisser plus longtemps ce cloaque en l’état dans le cœur de ville. Il est grand temps de concrétiser enfin cet essai devenu vital pour la relance du commerce local. Et non, quoi qu’en disent ses détracteurs les plus bruyants, son offre commerciale, revue à la baisse avec moins de 50 nouvelles unités, ne va pas déstabiliser l’offre actuelle, évaluée à 800 commerces pour l’ensemble de la corbeille namuroise», martèle le bourgmestre.
Ce dernier remercie au passage le partenaire privé et maître d’ouvrage, qu’il soutient bec et ongles, d’avoir retiré sa demande de permis précédente, déposée en mars 2023, pour l’amender en tenant compte des plus de 50 remarques introduites lors de la précédente enquête publique.
Interrogé sur l’incidence de la prochaine échéance électorale sur le calendrier de délivrance des permis, Maxime Prévot répond tout de go: «Ce dossier est un chameau; il est devenu un véritable furoncle pour la ville et ses autorités. Quelle que soit la composition du prochain Collège communal, je le vois mal temporiser plus longtemps tant il est urgent d’assainir et de revitaliser une bonne fois pour toutes ce quartier stratégique. Et je rappelle au passage que c’est nous, à la demande des citoyens, qui avons ralenti la procédure en cours en demandant le dépôt d’un nouveau PRU (Périmètre de remembrement urbain) pour inclure sur le site un volet résidentiel».
A côté des quelque 50 unités commerciales, des vastes surfaces horeca (3.650 m2) et des espaces dédiés aux bureaux (8.400 m2), on trouve également, dans la partie la plus haute du projet mixte bordant le boulevard de Chiny, 122 unités de logement (appartements).
« On vous a compris »
Même son de cloche chez Besix RED, où l’on est pressé de concrétiser enfin l’essai et d’y mettre tous les moyens nécessaires en termes de concertation et de soutien du commerce local. Au passage, on enterre symboliquement le nom de baptême précédent, pour montrer la rupture: ne dites plus «Côté Verre», mais «Lieu d’expérience namurois ».
«Le haut de la ville de Namur a besoin d’une intervention forte et cohérente entre tous les acteurs présents pour retrouver un second souffle. Nous avons donc modifié notre projet pour répondre aux attentes des autorités, des partenaires locaux et des riverains », insiste Raphaël Legendre, le directeur général pour la Belgique.
Parmi les principaux ajustements présentés ce vendredi – sans savoir s’ils suffiront à convaincre les derniers opposants au projet – figurent la diminution du nombre de cellules commerciales, l’augmentation de la surface des cellules disponibles et le changement du mix commercial visé pour qu’il soit complémentaire à l’offre existant à proximité.
«En optant pour des cellules commerciales moins nombreuses mais plus grandes, le projet favorisera une diversité de magasins et d’enseignes non encore présentes à Namur en augmentant sa masse critique», insiste Pascal Uyttendaele, le directeur de projet.
Le projet rémanié prévoit également un réaménagement des abords afin de mieux s’harmoniser avec les nouveaux aménagements environnants, tels que la place de la Station, la place Léopold et le piétonnier. L’objectif visé, assurent les concepteurs, est d’assurer une porosité optimale entre le projet et la rue de Fer. Un vaste local à vélos public de plain-pied comprenant 385 emplacements sera également intégré en surface. L’ensemble du site prévoit désormais un total de 1.021 emplacements pour vélos, dont plus de 500 seront accessibles au public. Comme demandé par certains riverains, le projet inclut également une réduction du gabarit des logements en façade nord, rabotés d’un étage.
L’enquête publique qui débute pour un mois dès aujourd’hui et se termine à la Saint-Valentin dira si cette nouvelle version retoquée séduira les riverains et calmera les opposants au projet les plus remontés, las de se voir proposer des scénarios depuis 17 ans déjà et les plus anciennes versions – alors commerciales à 100% – déposées par Foruminvest puis City Mall.
Confiance à regagner
Conscient de la confiance à regagner, Besix RED s’engage à travailler sur le long terme (cinq ans) en partenariat avec l’Association des commerçants et le Management du centre-ville. A cet effet, un organe de consultation commune sera créé, ainsi qu’une “commission de relocalisation”. Le promoteur immobilier travaillera également en étroite coordination avec la Ville sur les matières de mobilité et de stationnement.
Dans le meilleur des cas, si l’enquête publique en cours ne débouche pas sur un nouveau recours, la procédure de demande de permis pourrait aboutir au mieux avant la fin de l’année, suivie par 42 mois de chantiers.
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