Perspectives boursières: 5 signaux pour repérer un changement de cap
Avec l’accumulation des mauvaises performances boursières, les investisseurs pourraient éventuellement oublier que, pas plus que les haussiers, les marchés baissiers ne durent pas. Comment reconnaître les signes d’un changement?
Avec le malaise actuel qui plane sur les marchés financiers, les investisseurs ne peuvent plus faire la sourde oreille : il est temps de chercher de nouvelles opportunités. Comme l’a dit Daniel Crosby dans une interview accordée à Trends l’année dernière, les mots les plus vrais et les plus exacts dans le monde de l’investissement sont “Ceci aussi passera”. En moyenne, un marché baissier dure un peu moins d’un an. Le projet actuel dure depuis neuf mois, et donc dans un avenir proche, il pourrait lui aussi prendre fin.
C’est également ce que pensent les analystes de Bank of America. Ils ont dressé une liste de déclencheurs, des signaux, qui pourraient annoncer la fin du marché baissier des actions aux Etats-Unis. Une liste pour les pêcheurs de fond en bourse, en d’autres termes.
Cinq signes
Un premier signal est que l’inflation se rapproche de l’objectif à long terme de la Fed, à savoir 2 %. Actuellement, l’inflation aux États-Unis est de 5 à 6 %, nous en sommes donc loin. Mais une tendance systématique à la baisse et une éventuelle rupture de la barrière magique des 3% pourraient constituer un premier élan pour la reprise des marchés boursiers. Les prévisions de l’inflation pour les cinq prochaines années sont déjà inférieures à 3%. Un signal supplémentaire sera donné lorsque la Fed parlera à nouveau de “croissance économique” et abandonnera progressivement sa focalisation monomaniaque sur l’inflation. Lorsque Powell utilisera à nouveau l’inflation et la croissance dans la même phrase, cela sera le signe que le vent est en train de tourner.
Un deuxième aspect à surveiller est le tassement du marché du travail américain. La situation reste très tendue, avec un taux de chômage de seulement 3,7 %, deux offres d’emploi pour chaque demandeur d’emploi et une augmentation des salaires de 5 % en moyenne. Mais les analystes de Bank of America s’attendent aux premiers signes d’affaiblissement, avec l’arrêt d’embaucher dans les entreprises et une hausse du chômage. Le pic de chômage qui s’ensuit alors et la reprise des embauches dans les entreprises sont les signes d’un regain d’optimisme entrepreneurial et donc d’un cycle boursier à la hausse.
En outre, une stabilisation des prévisions pessimistes des analystes annoncera un retournement de situation. Jusqu’à présent, les bénéfices des entreprises continuent de surprendre positivement, mais les analystes voient les trimestres à venir comme des périodes sombres et revoient sérieusement à la baisse leurs prévisions. Cela situe le sentiment des analystes à son plus bas niveau depuis la crise sanitaire. Jusqu’à présent, les marchés boursiers ont surtout chuté en raison de la baisse de la valorisation. La chute des bénéfices n’a été prise en compte que dans une mesure très limitée. Un ralentissement et une baisse des prévisions des analystes sont à prévoir pour les mois à venir, après quoi l’optimisme pourra reprendre les rênes du marché boursier.
Un quatrième élément déclencheur est l’affaiblissement du roi-dollar. Il est actuellement extrêmement élevé par rapport aux autres monnaies. Cela est dû à l’augmentation des taux d’intérêt aux Etats-Unis et à l’aversion de prendre des risques sur les marchés financiers, ce qui a poussé tout le monde à se réfugier dans les obligations d’État américaines. Quand le cycle des taux d’intérêt de la Fed ralentira, cela annoncera aussi un arrêt de la position de force du dollar, ce qui redonnera l’envie de prendre des risques sur les marchés financiers. Là, enfin, les actions auront à nouveau le vent en poupe.
Un dernier signal à surveiller est le VIX, l’indice de volatilité du marché boursier, ou le baromètre de la peur. Lors des précédentes crises boursières, le VIX a toujours culminé au-dessus de 40, avant que les marchés ne touchent le fond et ne se rétablissent durablement. Au cours de l’année écoulée, il a été supérieur à 35 à quelques reprises, mais jamais plus. La volatilité doit atteindre un nouveau pic avant que nous n’entrions dans une période boursière plus calme et ascendante, selon les analystes américains.
Selon eux, ces signaux vont se matérialiser dans les mois à venir et le moment est venu de faire travailler les liquidités en douceur et de constituer des positions en actions.
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