Wirecard : des membres du cabinet d’Angela Merkel convoqués devant le Parlement
Des membres du cabinet d’Angela Merkel sont convoqués fin août devant les députés allemands pour s’exprimer sur l’affaire Wirecard, vaste scandale de fraude comptable de près de 2 milliards d’euros, qui met sous pression le gouvernement.
Deux sessions extraordinaires de la commission des finances du Bundestag, la chambre basse allemande, sont prévues le 31 août et le 1er septembre, a indiqué mercredi à l’AFP Lisa Paus, élue des Verts, porte-parole de cette commission. “La liste des questions à poser est longue, de même que celle des institutions que nous souhaitons encore entendre”, a-t-elle affirmé.
Deux responsables au sein de la Chancellerie, Lars-Hendrik Röller, conseiller économique, et Johannes Geismann, actuel coordinateur des services secrets et ancien secrétaire d’Etat aux Finances, seront invités à s’exprimer devant les députés. La ministre de la Justice, Christine Lambrecht, et des représentants des organes de régulation financière allemands, la Bafin et la FIU, de l’État de Bavière et de la Banque centrale allemande, la Bundesbank, sont également convoqués.
Le scandale Wirecard, qui met à mal la réputation de la place financière allemande, a éclaté fin juin avec la révélation que 1,9 milliard d’euros inscrits dans les comptes de la société de paiements en ligne n’existaient pas. “Nous étudierons la question de la responsabilité politique” dans cette affaire, a indiqué Mme Paus.
L’affaire a pris une tournure politique ces dernières semaines, l’opposition estimant que le gouvernement aurait pu agir plus tôt pour éviter le scandale.
Fin juillet, les ministres de l’Économie et des Finances, Peter Altmaier et Olaf Scholz, ont déjà été interrogés par le Bundestag. Un rapport avait révélé quelques jours plus tôt que le ministère des Finances avait été informé dès février 2019 des soupçons pesant sur Wirecard, par le régulateur financier Bafin.
Malgré une enquête diligentée “dans toutes les directions”, par la Bafin, aucune procédure n’avait été engagée contre la société. Au contraire, Wirecard avait bénéficié du soutien de la chancelière Angela Merkel en septembre 2019 lors d’une visite à Pékin, alors que l’entreprise voulait s’implanter en Chine.
Pour Berlin, Angela Merkel n’avait à l’époque “aucune connaissance d’irrégularités” au sein de la société.
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