Wanty veut engager 100 personnes en 2023

Christophe De Caevel
Christophe De Caevel Journaliste Trends-Tendances

Le tsunami de faillites post-covid n’a pas eu lieu. Au contraire, pourrait même-t-on dire. Les entreprises belges ont fait preuve de résilience. Quelques portraits le démontrent. Pour le groupe Want, la tension sur le marché de l’emploi est a priori un signe de bonne santé de l’économie. Du moins tant que les pénuries de main-d’œuvre ne viennent pas freiner la croissance de l’entreprise.

Les crises successives n’ont pas enrayé la progression du taux d’emploi. A tel point que le recrutement devient un enjeu majeur pour les entreprises qui doivent parfois modérer leurs ambitions de croissance pour des raisons d’effectifs. “Nous constatons une mobilité accrue sur le marché du travail, souligne Christophe Wanty, CEO du groupe familial. Les collaborateurs savent qu’il y a une guerre des talents et ils prêtent une plus grande attention à certaines opportunités qui s’offrent à eux. Parfois, cela nous permet d’attirer de bons profils, parfois cela va dans l’autre sens.”

Le groupe de construction Wanty a lancé une opération avec le Forem en vue de recruter une centaine de personnes cette année. Il est loin d’être le seul à multiplier les initiatives pour attirer la main-d’œuvre nécessaire. Des grands noms de la pharma comme GSK ou IBA ont aussi organisé des jobdays pour trouver chacun 100 collaborateurs, et début juillet, le groupe Lidl reprend la formule pour des emplois dans son centre logistique.

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“Je suis un partisan à 200% de la formation en alternance.” Christophe Wanty

“Avant, pour recruter, il suffisait de publier une petite annonce, se souvient Christophe Wanty. Aujourd’hui, il faut activer différents leviers. Nous investissons beaucoup – par exemple à travers l’équipe cycliste – pour augmenter la notoriété du groupe et son capital sympathie.

La société a également développé la Wanty Académie (avec le Forem et l’IFAPME) qui forme en entreprise des jeunes sans emploi. Elle accueille aussi des stagiaires issus des formations d’ingénieur industriel ou de bachelier en construction. “Je suis un partisan à 200% de la formation en alternance”, résume Christophe Wanty, qui n’hésite pas à proposer d’emblée un contrat aux stagiaires les plus performants. Sur le long terme, il espère que la réforme fiscale permettra d’augmenter le “salaire poche” des travailleurs et de creuser ainsi la différence par rapport aux allocations sociales.

Plus de 1.500 travailleurs

Le recrutement est crucial pour le groupe Wanty, qui pèse aujourd’hui 275 millions de chiffre d’affaires et plus de 1.500 travailleurs. “Notre philosophie, c’est d’effectuer un maximum de tâches en interne, explique notre interlocuteur. Cela nous permet une grande maîtrise de nos prix et de nos chantiers sans devoir dépendre de sous-traitants. C’est pour cette raison que nous avons continué à engager, même pendant les périodes de crise.”

Actuellement, les plannings sont remplis au maximum. “Nous avons même un peu trop de travail”, concède le CEO de Wanty, qui craint en revanche un ralentissement dans les prochaines années. Du côté des marchés publics, “c’est le calme plat”, dit-il, que ce soit simplement en raison du cycle électoral ou plus structurellement, à cause de l’état des finances publiques.

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“La concrétisation de plans de relance se fait attendre, conclut le CEO. Entre l’annonce d’un dossier et sa mise en adjudication, pas mal de temps peut s’écouler. Si 2023 est une bonne année, en revanche je m’inquiète pour 2024.” Heureusement, Wanty a diversifié ses activités et travaillera pendant plusieurs années à l’assainissement des anciens sites d’ArcelorMittal à Liège. Les chantiers dans le domaine de l’énergie et de la fibre optique ne devraient pas non plus connaître de ralentissement. Et Wanty pourra donc continuer à engager.

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