Vincent Crahay (Belourthe): Répartir les risques entre différents marchés et canaux

Comment dresser les perspectives de son entreprise quand personne ne peut dire si les personnes et les marchandises circuleront normalement d’un pays à l’autre dans les six mois à venir ? Treize chefs d’entreprise et deux consultants tentent d’éclairer cette navigation à vue.

“Dans l’agroalimentaire, les masques et l’hygiène des mains, on connaissait cela avant le Covid”, rappelle Vincent Crahay d’entrée de jeu quand on lui demande comment il compte gérer son entreprise avec les incertitudes liées à la crise sanitaire actuelle. L’homme dirige la société Belourthe active notamment dans la production de céréales infantiles. “On gère la crise au jour le jour et au fur et à mesure car elle n’est pas terminée, dit-il. Ce qui est sûr cependant, c’est que nous continuerons demain à communiquer de façon plus proche avec nos collaborateurs. Nous resterons à leur côté, sur le terrain, en n’hésitant plus à les remercier pour leur implication.”

Au début de la crise, l’entreprise qui dispose de deux usines (l’un en Belgique, l’autre au Portugal) a connu un vent de panique. Avec une forte augmentation de l’absentéisme à la clé. Les gens avaient peur. “Nous avons beaucoup dialogué à ce moment-là. En tant qu’entreprise agroalimentaire, nous étions considérés comme une entreprise stratégique, notre personnel s’est donc finalement très impliqué, se réjouit Vincent Crahay. Sentiment d’adhésion aidant, nous avons ensuite notre retrouvé notre taux d’absentéisme normal, soit quasi inexistant. Sur nos deux sites, où travaillent 200 membres du personnel, nous n’avons connu aucun cas positif.”

Au final, la crise n’a eu que peu d’impact sur le business de Belourthe. “Le plus gros problème que nous connaissons porte sur l’approvisionnement en matières premières pour ce qui a trait à l’emballage, avec des délais qui se sont allongés fortement, précise le dirigeant wallon. Jusqu’à présent, nous avons toujours privilégié les approvisionnements en Europe. D’autant que demain, nous voudrions être encore plus local.”

La société implantée à Hamoir exporte 95% de sa production. Et celle-ci est destinée à de nombreux marchés via des canaux de distribution différents. “C’est plus difficile à gérer au jour le jour mais, en temps de crise, cette diversification peut vous sauver”, sourit l’homme d’affaires.

D.J.

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