Folle semaine pour Vandemoortele qui devient le leader mondial des produits de boulangerie surgelés

Grosse semaine pour Vandermoortele qui enchaîne les acquisitions. Le groupe agroalimentaire belge acquiert le spécialiste de la boulangerie, viennoiserie et pâtisserie surgelées Délifrance.
Le groupe agroalimentaire belge Vandemoortele franchit une étape majeure en rachetant Délifrance, spécialiste français de la boulangerie, viennoiserie et pâtisserie surgelées. Cette acquisition, réalisée auprès de la coopérative céréalière française Vivescia, permet à Vandemoortele de devenir numéro un mondial du secteur, avec un chiffre d’affaires estimé à 2,4 milliards d’euros pour cette activité. L’ensemble du groupe, incluant également les huiles et matières grasses, atteindra ainsi un chiffre d’affaires global de 3,7 milliards d’euros, soit presque deux fois plus que l’année précédente.
Une dynamique d’acquisitions soutenue
Ce rachat s’inscrit dans une stratégie d’expansion accélérée pour Vandemoortele, qui multiplie les opérations de croissance externe. Déjà cette semaine, le groupe belge avait annoncé l’acquisition de la division margarines et salades à tartiner de Bunge en Europe, un accord représentant 450 millions d’euros de chiffre d’affaires. Ces deux acquisitions successives témoignent de l’ambition de Vandemoortele de renforcer sa position sur ces marchés stratégiques.
Délifrance, filiale à 100 % de Vivescia Industries, est l’un des leaders européens de la boulangerie surgelée, avec un chiffre d’affaires de 930 millions d’euros et 14 sites de production. L’entreprise est particulièrement présente en Europe et en Asie, où elle fournit ses produits à la grande distribution, aux services de restauration et aux boulangeries artisanales. Cette complémentarité géographique et sectorielle est un atout majeur pour Vandemoortele, qui se concentre principalement sur la vente de produits sous marques de distributeur (MDD), tandis que Délifrance opère sous sa propre marque dans des secteurs comme l’hôtellerie et la restauration.
Une montée en puissance sur la scène internationale
Avec cette acquisition, Vandemoortele dépasse ses principaux concurrents, dont Aryzta, Bridor, Landmann, Harry Brot et Europastry, devenant ainsi le premier acteur mondial de la boulangerie surgelée. Bien que l’écart avec Aryzta soit mince, cette opération permet à Vandemoortele de distancer nettement la société flamande La Lorraine, dirigée par l’entrepreneur Guido Vanherpe.
La complémentarité entre les deux groupes est aussi sectorielle : Délifrance est particulièrement bien implantée au Royaume-Uni et en Asie, des marchés où Vandemoortele est moins présent. En revanche, Vandemoortele possède une position plus forte sur le marché américain. De plus, Délifrance excelle dans la viennoiserie, la pâtisserie et le snacking, notamment en Italie, où Vandemoortele était historiquement plus orienté vers les margarines et matières grasses.
Une transformation profonde pour un groupe familial
Ce mouvement stratégique illustre la transformation profonde de Vandemoortele, un groupe familial originaire d’Izegem, en Flandre occidentale. Historiquement connu pour ses huiles et margarines, Vandemoortele avait cédé en 1999 sa principale activité de raffinage d’huiles à Cargill, conservant toutefois la marque Vandemoortele pour la commercialisation d’huiles alimentaires en Belgique.
Depuis deux décennies, l’entreprise s’est repositionnée autour de deux axes : les huiles et margarines d’une part, et la boulangerie surgelée d’autre part. L’entrée sur ce marché remonte à 1997 avec un investissement dans les donuts, suivi d’une étape décisive en 2007 avec l’acquisition de Panavi, alors leader français de la boulangerie surgelée. Bien que cette acquisition ait entraîné des difficultés financières, obligeant Vandemoortele à vendre son joyau Alpro pour rééquilibrer sa situation, elle a jeté les bases de l’expansion actuelle.
En 2024, le groupe avait déjà renforcé sa position avec le rachat de deux entreprises italiennes, Dolciaria Acquaviva et Lizzi, marquant une volonté claire de consolider sa présence sur le marché européen de la boulangerie surgelée.
Une consolidation financière sous contrôle
Malgré cette frénésie d’acquisitions, la direction assure que la santé financière du groupe reste solide. Selon Marc Croonen, directeur des ressources humaines chez Vandemoortele, le niveau d’endettement demeure “dans une zone de sécurité”. L’intégration des différentes entités et l’absorption des coûts liés aux acquisitions sont désormais les priorités du groupe.
La finalisation de l’acquisition de Délifrance est prévue pour fin 2025, sous réserve des approbations réglementaires des autorités de la concurrence. Une fois cette étape franchie, Vandemoortele devrait afficher un chiffre d’affaires consolidé de près de 4 milliards d’euros, consolidant sa place parmi les géants mondiaux de l’agroalimentaire.
Pour l’exercice 2024 Vandemoortele a réalisé un chiffre d’affaires de près de 2 milliards d’euros Son EBITDA a augmenté de 40 millions, atteignant 256 millions d’euros, tandis que le résultat d’exploitation, indicateur clé des performances après amortissement des investissements en capital, s’est établi à 174 millions d’euros.