Van Hool : qui sont les acheteurs potentiels et que veulent-ils ?

A Van Hool logo pictured outside an extraordinary works council at the Van Hool bus assembly plant in Koningshooikt, Lier, Tuesday 02 April 2024. The factory has been trying to avoid a bankruptcy, negotiating with the Flemish Government and their main creditors the banks. Inheritance law issues within the Van Hool family complicate the scenario of a quick restart after bankruptcy. BELGA PHOTO BENOIT DOPPAGNE

Qui sont les acheteurs potentiels du constructeur de bus Van Hool ? Et quelles sont leurs intentions ? Petit tour d’horizon.

Lundi, peu après la déclaration de faillite du constructeur d’autobus Van Hool, un redémarrage rapide semblait se profiler. Deux candidats potentiels, le Néerlandais VDL et l’Allemand Schmitz Cargobull, étaient en pole position pour cette reprise.

Le lendemain, les cartes ont soudainement été rebattues avec deux nouveaux candidats : l’homme d’affaires Guido Dumarey et le fonds d’investissement belge CIM Capital, fondé par Marc Van Hool. Il y a peut-être d’autres parties intéressées, mais elles ne se sont pas encore manifestées.

Alors qui veut acheter et qui promet quoi?

Offre conjointe : VDL et Schmitz-Cargobull

Le curateur désigné, Jeroen Pinoy, a exprimé l’espoir que Van Hool puisse redémarrer rapidement. “Nous parlons de jours, pas de semaines”, a-t-il déclaré. M. Pinoy a évoqué les négociations avec le constructeur néerlandais d’autobus VDL Groep (Van Der Leegte) et le fabricant allemand de remorques Schmitz Cargobull.

VDL Groep et Schmitz Cargobull ont fait une offre contraignante en tandem pour Van Hool. Le premier souhaite reprendre la division autobus et autocars de l’entreprise basée à Koningshooikt, tandis que le second vise la branche remorques par l’intermédiaire de son partenaire GRW.

Ils espèrent employer respectivement 300 à 600 et 350 travailleurs, soit rembaucher de 650 à 950 personnes sur les 2 500 qui perdront leur emploi à Koningshooikt suite de la faillite de Van Hool.

Le groupe VDL Groep est le plus connue des deux. Ce groupe industriel, dont le siège est à Eindhoven, est présent dans 19 pays et compte quatre divisions principales : la sous-traitance (y compris la métallurgie et les matières plastiques), l’assemblage automobile (connu pour VDL Nedcar à Born, dans le Limbourg néerlandais), les autobus (avec une usine à Roulers) et les produits finis (systèmes de suspension, échangeurs de chaleur, coffres de toit, etc.) En 2022, VDL a réalisé un chiffre d’affaires combiné de 5,75 milliards d’euros, un bénéfice net de 298 millions d’euros et un flux de trésorerie de 399 millions d’euros, selon le rapport annuel du groupe.

Fondé en 1892, Schmitz Cargobull est le plus grand fabricant européen de remorques. Il emploie environ 6 900 personnes, produit quelque 60 000 véhicules par an et prévoit un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros pour l’exercice 2021-2022. L’entreprise a acquis une participation de 39 % dans le fabricant sud-africain de camions-citernes et de remorques frigorifiques GRW en 2017. C’est par l’intermédiaire de GRW que Schmitz Cargobull fait une offre publique d’achat (OPA) sur Van Hool.

L’outsider: Guido Dumarey et ABC Bus Companies

VDL Groep et Schmitz Cargobull étaient les seuls acheteurs potentiels connus jusqu’à lundi matin, après le retrait de l’homme d’affaires Guido Dumarey. Mais lundi, on a appris que l’homme d’affaires de Flandre occidentale avait mis sur le tapis une nouvelle offre de reprise.

Dumarey présente son offre avec le distributeur américain de Van Hool, ABC Bus Companies Inc. Fait remarquable, la famille Van Hool, par l’intermédiaire de son holding nv Immoroc aujourd’hui également en faillite, détient une participation de 38,1 % dans ABC.

M. Dumarey est le PDG du groupe Dumarey, un fabricant de pièces automobiles présent en France, en Italie et au Royaume-Uni, qui emploie 3 000 personnes et réalise un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros.

L’entreprise West Fleming, qui vise la division autobus et autocars de Van Hool, est donc un concurrent direct de VDL. Dumarey a expliqué qu’il souhaitait conserver “tout ce qui concerne les autocars en relation avec ABC” à Koningshooikt et la production dans le nord de la Macédoine.

En outre, M. Dumarey affirme qu’il peut conserver un tiers d’emplois supplémentaires par rapport à ceux garantis aujourd’hui par VDL Groep et Schmitz Cargobull. “Il s’agit d’emplois garantis à long terme”, précise-t-il.

CIM Capital, le quatrième

De son côté, Schmitz Cargobull a été confronté mardi à un quatrième candidat acquéreur potentiel. Le fonds d’investissement anversois CIM Capital a également fait une offre pour la division remorques de Van Hool. Il l’a confirmé à Canal Z.

Il est intéressant de noter que CIM Capital a été fondé il y a une dizaine d’années par Marc Van Hool, un descendant de la famille à l’origine du constructeur d’autobus en faillite. Le fonds d’investissement, qui comprend également l’entrepreneur Marc Coucke, est connu pour renflouer les entreprises en difficulté.

CIM Capital estime avoir un avantage sur Schmitz Cargobull en misant sur “un solide ancrage à long terme dans Koningshooikt”. Le fonds considère également qu’il est réaliste de conserver “environ 600 employés”, selon Canal Z, c’est-à-dire plus que les 350 envisagés par Schmitz Cargobull.

Une “comparaison sérieuse” des offres

Le syndicat socialiste ABVV Metaal demande d’ores et déjà aux administrateurs judiciaires de comparer sérieusement les différentes offres. “Il est nécessaire de regarder non seulement d’un point de vue financier, mais aussi d’un point de vue social”, a-t-il déclaré mardi après-midi.

“Les curateurs ont la responsabilité de sauver autant d’emplois que possible”, affirme la FGTB. “Ils ont un intérêt dans l’avenir de l’industrie manufacturière en Flandre. »

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