Unilever veut séparer sa division glaces, des milliers d’emplois menacés

Le géant anglo-néerlandais de l’hygiène et de l’alimentaire Unilever a annoncé mardi vouloir séparer sa division glaces du reste du groupe. Il souhaite également supprimer 7.500 emplois dans le monde.

Selon le groupe, la division glaces ne s’intègre pas opérationnellement avec les autres activités. Unilever compte dans son portefeuille plusieurs marques de glaces connues, notamment Magnum, Ben & Jerry’s, Carte D’or et Cornetto. “Une scission” de la division glaces “est la voie de séparation la plus probable” mais “d’autres options seront envisagées afin de maximiser les rendements pour les actionnaires”, a précisé Unilever dans un communiqué.

Le groupe a également annoncé un programme de restructuration. Il souhaite économiser 800 millions d’euros sur les trois prochaines années et environ 7.500 emplois seront supprimés dans le monde.
“Ces propositions feront l’objet d’une consultation”, précise Unilever, qui indique que ses coûts de restructuration seront d’environ 1,2% de son chiffre d’affaires ces trois prochaines années, en légère hausse par rapport aux précédentes projections.

Relancer la performance

Unilever compte ainsi doper sa croissance et ses marges, dans le cadre d’un plan stratégique dévoilé en octobre pour relancer sa performance. Unilever, connu aussi pour les savons Dove, les déodorants Axe ou les soupes Knorr, répercute depuis des mois l’envolée des coûts face à l’inflation élevée. Le groupe avait prévenu cet été que les hausses des prix allaient s’atténuer. Il avait expliqué l’an dernier vouloir se focaliser sur 30 marques “motrices” qui représentent conjointement 70% des recettes du groupe, et viser une croissance du chiffre d’affaire sous-jacent de 3 à 5%.

La division glaces d’Unilever a réalisé un chiffre d’affaires de 7,9 milliards d’euros en 2023. Mais le groupe avait qualifié le mois dernier de “décevante” la modeste croissance affichée par ce segment d’activité, lors de la publication d’un bénéfice net en baisse de 15% l’an dernier pour l’ensemble du groupe. Les glaces “présentent des caractéristiques distinctes par rapport aux autres activités opérationnelles”, fait valoir Unilever, citant notamment “une chaîne d’approvisionnement et de points de vente prenant en charge les produits surgelés” ou encore “une plus grande saisonnalité”.

Unilever, qui espère finaliser la scission d’ici fin 2025, avait aussi été marqué en 2021 par un litige avec sa filiale américaine Ben & Jerry’s, qui estimait que la vente de ses glaces dans les colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est n’était pas “compatible” avec ses “valeurs”, un conflit “résolu” en décembre 2022 par un accord confidentiel.

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