Une moitié des PME belges n’a jamais entendu parler de la facturation électronique obligatoire

Un peu partout en Europe, la facturation électronique devient obligatoire entre entreprises. En Belgique, la date butoir est fixée au 1er janvier 2026. Où en sont les entreprises belges ?
Fini le temps où la petite PME envoyait sa facture en pièce jointe par e-mail, au format Word ou PDF. Désormais, les factures doivent contenir des données structurées selon des formats précis. En effet, la facturation électronique, ou e-facturation, repose sur des fichiers numériques créés selon une norme internationale, permettant leur lecture et leur traitement par la plupart des logiciels de facturation.
Obligatoire à partir du 1er janvier 2026, ce système vise à faciliter l’intégration des factures entrantes et sortantes dans les systèmes comptables des entreprises. Il permet notamment de vérifier la conformité des documents et d’assurer une transparence accrue ainsi qu’un meilleur suivi des paiements.
Comme nous l’expliquions récemment, les factures devront être transmises sous forme de fichiers XML, au format UBL, via le réseau sécurisé PEPPOL (la plateforme choisie par le gouvernement pour l’échange de factures). Ce réseau européen fermé et sécurisé permet de suivre en temps réel le traitement d’une facture.
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Où en sont les entreprises belges ?
La facturation électronique n’est pas une nouveauté. On en parle depuis plusieurs années et l’échéance du 1er janvier 2026 est connue depuis longtemps. Pourtant, il semble que les entreprises belges aient davantage joué les cigales que les fourmis en la matière.
Selon une récente enquête* réalisée par Horus Software, une entreprise familiale liégeoise fondée en 2016 et spécialisée dans le développement de logiciels comptables, l’envoi de factures par e-mail, accompagné d’un fichier Word ou PDF, reste courant.
« Il est vraiment minuit moins cinq pour bon nombre de nos PME, alerte Benjamin Tailleur, COO chez Horus Software, surtout quand on sait qu’un quart (26 %) d’entre elles utilisent encore Excel pour établir leurs factures. Une sur cinq les produit encore en PDF (21 %) ou en Word (19 %) ! Il reste donc un fameux sprint final à accomplir. »
Les francophones moins bien informés
À huit mois de l’échéance, seules 34 % des PME belges utilisent un outil de facturation électronique. Ce chiffre tombe même à 29 % du côté francophone. La principale cause de ce retard semble être… la méconnaissance.
L’enquête d’Horus révèle que la plupart des dirigeants de PME ont découvert cette obligation par l’intermédiaire de leur comptable (47 %) ou de leur réseau professionnel (32 %). Plus inquiétant encore : près d’une entreprise sur quatre (23 %) a été informée via une communication officielle du gouvernement.
Par ailleurs, les francophones apparaissent nettement moins bien informés. Plus de la moitié (51 %) des dirigeants n’ont jamais entendu parler de cette obligation.
Pourtant…
Les avantages de la facturation électronique sont reconnus. Plus de sept dirigeants sur dix (70 %) estiment qu’elle simplifiera la gestion administrative. Et deux tiers (66 %) pensent même qu’elle leur fera gagner du temps.
Malgré tout, les opinions restent partagées. Un peu plus d’un tiers des PME belges (37 %) y sont favorables, un autre tiers (38 %) y sont opposées, et 25 % restent indécises.
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