Un préaccord entre les deux plus grands groupes de presse quotidienne francophone, IPM et Rossel, devrait intervenir “très rapidement”. Les tractations autour d’un rapprochement “sont très avancées”, a fait savoir, mercredi, le front commun CNE/CGSLB des Editions de l’Avenir (EdA), à l’issue d’un conseil d’entreprise extraordinaire.
Il y a une semaine, le personnel des EdA, propriété du groupe IPM, avait déposé un préavis de grève. Il s’inquiétait de coupes budgétaires récentes, de la fusion imposée de deux éditions régionales, et n’était guère rassuré par l’annonce dans la presse d’un rapprochement entre IPM (L’Avenir, La Libre Belgique, La DH/Les Sports, …) et le concurrent Rossel (Le Soir, Sudinfo, …).
Les représentants du personnel ont obtenu plus d’informations, mercredi, lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire. “Il nous a été annoncé que les tractations sont très avancées et qu’une annonce de préaccord devrait intervenir très rapidement”, commente le front commun dans un communiqué signé également par l’Association des journalistes professionnels.
Pas un “petit accord”
Selon une source interne, il ne s’agirait pas d’un “petit accord” sur des aspects techniques comme cela se fait déjà avec l’impression. “Ce ne seront pas de petites synergies. C’est un grand chamboulement dans la presse quotidienne francophone”.
“Pour peu que ce préaccord passe le cap du Conseil de l’Autorité belge de la concurrence, le défi sera, en tant que représentants du personnel, de préserver au maximum l’emploi, ainsi que l’indépendance et l’autonomie rédactionnelle des différents titres”.
Une assemblée générale du personnel des Editions de l’Avenir est prévue jeudi après-midi. Le préavis de grève court jusqu’à ce que la situation soit éclaircie, précise-t-on.
Lire aussi| LN Radio dévoile une nouvelle identité
Moment clé
Les représentants du personnel se disent conscients de la situation “extrêmement compliquée” que connaît le secteur actuellement, pointant notamment la fin du mécanisme de concession pour assurer la distribution de la presse écrite (journaux et magazines), qui rend cette distribution plus onéreuse. “C’est un moment clé pour la presse quotidienne dans un marché qui n’est pas gigantesque. Mais L’Avenir pèse encore dans ce secteur avec la plus grosse part de marché de diffusion payante en Belgique francophone”, selon l’un de ses représentants.
Les journalistes du Soir ont exprimé leur soutien au personnel des EdA. “A un moment où les démocraties sont attaquées de toutes parts, où les faits ne sont parfois considérés que comme des opinions parmi d’autres, une presse libre et indépendante, forte et pluraliste, une presse qui résiste, critique, interroge et décode est, plus que jamais, essentielle”, commente la Société des journalistes professionnels du Soir.
Commentant l’évolution de l’ensemble du secteur, elle fait part de “sa vive préoccupation face aux évolutions récentes qui menacent l’avenir des médias de proximité et l’équilibre du paysage médiatique en Fédération Wallonie-Bruxelles”.