Carte blanche
Un “plan de relance” pour l’événementiel disent-ils…Vraiment ?
La surdité sélective est probablement la pire des choses que nous ayons à déplorer, depuis mars 2020 ! Cette approche d’une politique sourde à tout débat avec les acteurs de terrain quant aux conditions à définir pour relancer nos activités. Ce “tant attendu” plan de relance qui apparait aujourd’hui comme le “caillou dans la chaussure” de ceux à qui on tente de faire croire que les jours heureux sont à nos portes !
Oui, les affaires reprennent … c’est indéniable ! Lentement mais sûrement, nos entreprises reçoivent quelques demandes d’informations, quelques projets d’événements MICE conditionnés à un futur qui reste pour le moins incertain. Alors malgré tout le positivisme possible, ne nous demandez pas de célébrer cette reprise. Ne nous demandez pas d’applaudir ceux qui nous ont “vendu” un soi-disant plan de relance ayant un “goût de trop peu”.
Quelques protocoles sanitaires, aussi instables qu’une rangée de drapeaux face au vent. “C’est faux”, nous dit-on, “Tout est clair” !
Ah bon ! Prenons un cas concret alors et mettons-nous à la place d’un organisateur d’événement, juste pour 30 secondes:
Un événement professionnel à Namur, regroupant 300 professionnels de tout le pays qui assistent à un congrès : un petit QR code, qu’on appelle C.S.T. … et c’est bon, on revient à 2019 !
Le même événement, regroupant le même public issu de tout le pays, mais à Liège … et là, ça se complique; un Arrêté de police du Gouverneur définit des conditions plus restrictives !
Et si d’aventure, la décision était prise de réunir ce même public à Bruxelles … pour le même événement … eh bien là, les conditions et les mesures sont encore une fois différentes qu’à Namur et à Liège ! Pourtant nous sommes à Bruxelles, Capitale de l’Europe pour laquelle on serait en droit d’espérer des mesures précises et uniformes.
En Flandre, peut-être ? Là, c’est assez simple : comme nos amis flamands ont mieux adhérés à la campagne de vaccination … tout citoyen, Wallon, Bruxellois, Flamand, retrouve sans aucune restriction le monde d’avant COVID !
Ne nous demandez pas d’applaudir ceux qui nous ont “vendu” un soi-disant plan de relance ayant un “goût de trop peu”.
Et nous qui pensions que le risque était lié à la personne et non à la latitude à laquelle elles se regroupaient ! Donc, les mêmes personnes qui décident de se réunir à Gand ne pourraient contaminer accidentellement qui que ce soit, vaccinées ou pas vaccinées d’ailleurs, puisque jusque 500 personnes en Flandre, il n’est plus nécessaire de prendre en compte la moindre mesure préventive … et tout cela simplement parce qu’elles sont à Gand et pas à Liège !
Il est vraiment très instable, ce risque, vous ne trouvez pas ?
Imaginez que vous êtes un organisateur d’événements … êtes-vous en pleine confiance ? Ces mesures vous semblent-elles cohérentes et prennent-elles en compte de manière efficace le risque pour la sécurité des participants à votre événement, en Belgique ? Vraiment ?
Six mois pour devenir pleinement autonome, quelles que soient les conditions épidémiologiques durant la phase de relance économique du secteur, cela doit suffire ! Et que nous donne t’on comme plan pour redémarrer ?
Fin juin, on se félicite : “Le plan été” est finalisé, on peut reprendre nos activités, nous disent-ils ! Bon, en juin pas plus de 50 personnes … en juillet pas plus de 200 personnes … et puis on ne respecte plus le fameux “plan été” ! On restera jusque 200 personnes jusque fin septembre, finalement … Et pour la suite, on devrait passer à 500 personnes, mais avec des conditions différentes selon la région du pays !
Le “plan été” décidé par nos autorités était clair : dès le mois de septembre, les activités événementielles devaient pouvoir reprendre, sans restriction et partout dans le pays ! Sauf si le nombre de lits occupés en U.S.I. dépassait les 500 patients … Et puis, badaboum, ce qu’on a décidé en juin n’est plus d’application ; on oublie … et on rebat toutes les cartes de la relance. On se retourne vers les taux de vaccination par région ! Bruxelles et la Wallonie sont à la traîne … et organiser un congrès professionnel est, dès lors, plus compliqué dans la capitale de l’Europe que dans une ville de province !
Pour les festivals, et seulement “pour les événements de grande ampleur ; il est hors de question que cela devienne un outil applicable ailleurs que dans le cadre de grands événements” (sic déclarations des autorités), on met en place un Covid Safe Ticket … une version locale du Pass sanitaire européen. C.S.T. applicable aux 40000 visiteurs des festivals … mais pas aux 1000 personnes qui y travaillent ; le droit du travail n’a pas été pris en compte et il est dès lors impossible d’imposer cette mesure à toutes les personnes présentes à l’événement !
Fin septembre, alors qu’aucun événement MICE ne s’est tenu pendant l’été car COVID ou pas COVID, il n’y en a jamais durant la période de vacances d’été, on accorde une prolongation des aides (droit-passerelle et chômage CORONA) jusque fin décembre ! “Mais soyons clairs, il n’y aura aucune prolongation de ces aides au-delà du 31/12” … Au moins une chose qui est claire, dans ce plan de relance !
Nous voilà bien… vous êtes un professionnel du secteur de l’événementiel … applaudissez-vous ce pseudo plan de relance qui est sensé sauvegarder 80.000 emplois dans le pays ? Vraiment ?
Depuis février 2021, le 25 février pour être tout à fait exact, les professionnels du secteur demandent de travailler à un véritable plan de relance qui encourage la remise en route de ce secteur dont les retombées économiques directes et indirectes sont reconnues par tous. Un volet sanitaire bien évidemment, mais aussi un volet socio-économique, un volet juridique, un volet de communication vers les prescripteurs d’événements. Restent les questions suivantes :
Comment va-t’on communiquer vers les prescripteurs pour les rassurer sur les conditions de la relance et sur le fait que leurs événements peuvent s’organiser en toute sécurité ? Quelles mesures vont permettre de maîtriser quels risques, durant l’automne et l’hiver 2021 ?
Comment va-t’on encourager les prescripteurs et organisateurs à planifier les événements, avec quels incitants et quelles garanties en cas d’aggravation soudaine de la situation épidémiologique en fin d’année ?
Comment va-t’on encourager les prescripteurs et organisateurs à planifier les événements, avec quels incitants et quelles garanties en cas d’aggravation soudaine de la situation épidémiologique en fin d’année ?
Comment va-t’on redonner le goût et l’envie d’entreprendre et de se réunir, après des mois de communication anxiogène et négative ?
Comment va-t-on faire prendre conscience que les événements digitaux sont des “Ersatz” d’événements, faisant passer les relations humaines au second plan ? Et comme disait A. Einstein : “Je redoute le jour où la technologie dépassera nos relations humaines : le monde engendrera une génération d’idiots”.
Comment va-t’on recréer les emplois qui ont quitté le secteur depuis 16 mois ? Quels incitants vont être envisagés pour recréer le tissus-social et consolider l’image qu’avait notre pays en termes d’organisation d’événements ?
La surdité sélective de nos décideurs, nous ne pourrions l’applaudir … et pour cause : il nous reste 3 mois de rab … sans plan de relance … avec des protocoles aussi instables que notre avenir, pour nous relancer, recréer la trésorerie de nos entreprises par nous-mêmes : inutile de compter sur les aides wallonnes : nous attendons encore toujours l’aide 12, annoncée le 4 avril 2021 par le gouvernement wallon ! C’est ça aussi notre réalité … Et nous devrions applaudir et saluer le travail effectué pour sauver nos entreprises et relancer notre secteur ? Vraiment ? Soyons un peu sérieux …
Notre dernier appel du pied du 25 février 2021 (oui, nous avions déjà adressé une mise en garde en octobre 2020, à travers une première note aux gouvernants) reste une porte ouverte à nos gouvernants :
Bruxelles est la seconde destination mondiale, en termes d’événements institutionnels ! Juste derrière Singapour …
Bruxelles est la capitale d’une Europe qui ne demande qu’à communiquer à travers des conférences internationales, congrès et séminaires qui sont indispensables à la relance économique du pays.
La Belgique a l’honneur d’abriter le siège de pas moins de 2.500 associations internationales ! Elles doivent pouvoir reprendre leurs activités rapidement et efficacement !
Le tissus HORECA de la capitale de l’Europe s’est développé tenant compte de l’activité générée par les événements MICE ! Les hôtels de la capitale sont vides, les restaurants ferment les uns après les autres, faute d’activité !
Alors, n’est-il pas urgent de se pencher sur un vrai plan de relance ?
Le secteur MICE n’est-il pas le premier à être en mesure de guider les autorités dans le développement de stratégies à mettre en place pour enfin relancer la machine ?
Mesdames et Messieurs les Ministres et Secrétaires d’Etat, qu’attendez-vous de nous ?
Qu’on applaudisse, qu’on remercie faussement la mise en place des quelques mesures qui font office de plan de relance ?
Certainement pas … et au risque de vous déranger, nous n’avons pas (encore) le coeur à cela !
Il n’est pas trop tard, mais il est grand temps de se dire les choses, franchement et positivement.
Alors voilà notre message : “Nous restons à votre entière disposition pour vous aider à élaborer un plan de relance concret et efficace de nos activités. Il est temps de faire redémarrer la machine et de l’assistanat, passer aux incitants, encourager la prise de risque et le goût d’entreprendre. Notre secteur n’est rien sans les initiatives de nos clients, les prescripteurs d’événements institutionnels et associatifs, d’événements d’entreprises, culturels ou sportifs”.
Christophe Samyn, Président de l’ASBL “restartMICE”
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