Un nouveau géant américain
Kroger, le numéro 1 américain, va racheter Albertsons, son challenger, pour 25 milliards de dollars. Ce mariage va donner naissance à un groupe plus à même de lutter avec Walmart.
N’en déplaise à l’Etat français qui avait mis son veto sur le rachat de Carrefour par un groupe québécois, la consolidation dans la grande distribution semble être une des solutions pour lutter contre le contexte inflationniste et la baisse du pouvoir d’achat des clients. Fusionner implique de pouvoir faire des économies d’échelle mais surtout de disposer d’un levier bien plus puissant dans les négociations avec les fournisseurs.
C’est d’abord dans cette optique qu’il faut appréhender la fusion annoncée vendredi entre Kroger et Albertson, soit les numéros 1 et 2 américains de la grande distribution en termes de nombre de magasins. Basée à Cincinatti, Kroger opère 2.700 magasins, principalement dans la moitié est des Etats-Unis, sous l’enseigne homonyme ou via des acteurs régionaux comme Meyer et Ralph’s. Albertsons, dont le siège est à Boise dans l’Idaho, est surtout présente à l’ouest avec 2.300 supermarchés, dont les chaînes Vons et Safeway. Les deux groupes disposent en outre de 4.000 pharmacies, de 2.000 stations-services, 66 entrepôts et 52 usines. Ils emploient ensemble 710.000 personnes et ont généré l’an dernier un chiffre d’affaires combiné de 212 milliards de dollars. Kroger va mettre 25,3 milliards d’euros sur la table, dont près de 5 milliards en reprise de dette. Leur projet prévoit aussi, afin d’éviter les redondances et d’apaiser les autorités de la concurrence, de filialiser entre 350 et 450 magasins dont ils vont se défaire à terme. Avec ce mariage dont les économies annoncées (500 millions de dollars) vont servir à faire baisser les prix, Kroger espère mieux rivaliser avec Walmart, le leader absolu du marché américain en termes de vente: 400 milliards de dollars l’an dernier.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici