Un milliardaire allemand monte à 10% du capital de Lufthansa et cela intrigue
Le milliardaire allemand Klaus-Michael Kühne, propriétaire du géant de la logistique Kühne+Nagel, est devenu le deuxième plus grand actionnaire de Lufthansa sans dévoiler ses intentions pour le premier groupe européen du transport aérien.
Après avoir acquis 5% début mars, l’homme d’affaires de 84 ans, dont la fortune est estimée à plus de 30 milliards d’euros, a doublé sa participation qui a atteint 10% le 8 avril, selon une information aux marchés financiers publiée lundi. Il est ainsi le plus grand actionnaire privé derrière l’État allemand, qui détient encore 14% après avoir sauvé la compagnie aérienne de la faillite au début de la pandémie de Covid-19.
À la Bourse de Francfort, vers 15H00 GMT (17H00, heure de Bruxelles), le titre prenait 2,83% à 7,15 euros.
La société financière Kühne Holding AG, basée en suisse, contrôlée par M. Kühne et qui détenait le 31 décembre 53% des actions de Kühne+Nagel, sera un “partenaire stable, fiable et à long terme”, a assuré son CEO Karl Gernandt dans un communiqué.
L’investissement “complète très bien le portfolio existant qui rassemble plusieurs participations indépendantes” dans le secteur de la logistique, a déclaré M. Kühne, une des personnes les plus riches d’Allemagne.
À l’origine de sa fortune, Kühne+Nagel avait été fondé à Brême par son grand-père August Kühne avec son associé Friedrich Nagel en 1890. Le siège social de l’entreprise est en Suisse, à Schindellegi dans le canton de Schwyz à la fiscalité avantageuse, au sud du canton de Zurich. M. Kühne, qui détient aussi 30% du capital de l’armateur de Hambourg Hapag-Lloyd, est entré dans l’entreprise familiale en 1958 avant d’en prendre la direction. Il est aujourd’hui président honoraire.
Le milliardaire n’a pas détaillé ses intentions. Mais son groupe logistique est un des principaux clients de Lufthansa Cargo, la branche fret du groupe allemand. Pour le quotidien Handelsblatt, une entrée au conseil de surveillance “ne serait pas étonnante” mais “on ne peut que spéculer sur les motivations” derrière l’entrée au capital.