Un coach 2.0 pour améliorer le bien-être de vos employés
Pour s’attaquer à l’absentéisme, Wellways fait le pari de conscientiser davantage d’employés et d’employeurs au bien-être au travail, mais aussi en dehors. Pour atteindre cet objectif, l’agence de ressources humaines recourt à la plateforme française Ignilife, un véritable coach 2.0.
“Bonjour, moi c’est Amy. Ravie de vous rencontrer, nous allons passer pas mal de temps ensemble ! “, lance cette jeune femme aux cheveux roux. Amy n’est cependant pas faite de chair et d’os. C’est l’avatar d’Ignilife, une plateforme qui entend améliorer le bien-être de vos employés.
” Mon job : vous soutenir, vous encourager, mais aussi pointer vos bonnes comme vos mauvaises habitudes “, poursuit le personnage. Elle nous invite ensuite à compléter un formulaire : genre, poids, taille, état de santé, alimentation, nombre de verres d’alcool consommés par semaine, nombre de cigarettes grillées, sommeil, stress, soutien familial, équilibre entre vie privée et vie professionnelle, etc. Au terme de ce rapide contrôle 2.0, la plateforme propose une série de résultats classés suivant différentes thématiques : émotions, soutien social, cognitif, addictions, nutrition, activité physique, suivi médical, etc. Nous obtenons une bonne note : 8/10. Seule ombre au tableau : le sommeil. La plateforme conseille d’en parler à son médecin traitant. Points d’attention : le stress et l’anxiété.
Une fois le diagnostic établi, l’employé peut essayer d’atteindre une série d’objectifs en participant à des quêtes : bouger au travail pour lutter contre la sédentarisation, acquérir les bases pour manger sainement, ou encore diminuer sa consommation de tabac. Avec cette célèbre maxime en tête : ” Mieux vaut prévenir que guérir “.
Avec Ignilife, Wellways fait donc le pari de conscientiser des travailleurs qui, jusque-là, se souciaient moins de leur santé.
” Ce questionnaire a été validé par des experts, des médecins et des spécialistes “, explique Dimitri Vermeylen. L’homme n’est pas un avatar. Il est à la tête de Wellways, une agence belge spécialisée dans les ressources humaines. Elle aide les entreprises à prendre soin de leur ” capital humain “. En réalité, cet outil a été développé par une société française, Ignilife. Wellways utilise cette plateforme comme outil de diagnostic.
De plus en plus d’entreprises se soucient du bien-être de leurs employés, avec certaines actions bien visibles : des cours de yoga, des séances de jogging, une cantine bio, des espaces de détente avec kickers, voire une salle pour faire une micro-sieste, etc. Une culture du bien-être déjà bien présente dans ces sociétés, mais qui manque souvent sa cible, selon Dimitri Vermeylen et Valérie Wattenbergh, senior strategist corporate santé et bien-être au sein de Wellways. ” Nous allons bien souvent toucher des personnes qui sont déjà intéressées par le sport ou qui ont envie de manger mieux, mais nous n’allons jamais toucher la population qui en a besoin “, explique Valérie Wattenbergh. Si une entreprise achète une table de ping-pong, la plupart des joueurs sont déjà intéressés par ce sport, voire le pratiquent déjà. Dès lors, pourquoi investir pour ces employés ? Pour Dimitri Vermeylen, il est important d’investir dans des actions qui vont avoir un réel impact : motiver ce collègue à se mettre, lui aussi, au ping-pong. Avec Ignilife, Wellways fait donc le pari de conscientiser des travailleurs qui, jusque-là, se souciaient moins de leur santé. Et ainsi voir diminuer le taux d’absentéisme au travail et augmenter la productivité de leurs clients.
Un espion à la solde de l’employeur ?
Dans cet esprit, il est par exemple possible de synchroniser les données d’une montre ou d’un bracelet connecté capable de mesurer le sommeil, l’hydratation, l’alimentation, les distances parcourues, les calories absorbées ou brûlées, etc. S’il le souhaite, l’employé peut partager ces données avec un médecin ou un psychologue. La plateforme récolte donc pas mal d’informations liées à la vie privée. En complétant ce questionnaire, en ajoutant ces trackers, une question lancinante : mon employeur peut-il accéder à ces informations ? ” Elles appartiennent totalement à l’employé, tempère Valérie Wattenbergh. Elles sont protégées et sont anonymisées. Le responsable en ressources humaines de l’entreprise n’a pas de vision individuelle sur quoi que ce soit. Il aura une vision des tendances. ” Ces datas sont en effet agrégées dans le rapport que la plateforme remet au responsable des ressources humaines. ” Et s’il y a moins de 10 répondants dans un groupe-cible, les datas ne vont pas apparaître, poursuit Dimitri Vermeylen. Nous allons aussi demander à une femme si elle est enceinte. ” Cela permet d’étoffer le bilan de santé de l’employée. Mais admettons qu’elle ne l’ait pas encore annoncé, cette information pourrait-elle arriver jusqu’au clavier de son manager ? ” Ces données ne sont pas incluses dans les résultats “, tient à rassurer Dimitri Vermeylen.
Sur base de ces tendances, Ignilife identifie des risques et en informe l’employeur. ” Cette plateforme numérique n’est qu’une partie de notre offre “, poursuit-il. Une fois ce diagnostic 2.0 établi, Wellways propose de compléter les quêtes proposées par la plateforme par du coaching individuel, en nutrition ou pour arrêter de fumer par exemple. Elle propose aussi des conférences, des formations, des workshops, etc.
Lancée en janvier 2018, Wellways est la propriété du fonds d’investissement CAREvolution. L’agence rassemble une équipe d’une quinzaine de personnes : coachs, psychologues, nutritionnistes, etc., et fait aussi appel à un réseau de professionnels dans ces mêmes spécialités. Un employé basé à Arlon ne doit ainsi pas courir jusqu’aux sièges de l’agence, à Bruxelles ou à Gand, pour une séance de coaching.
Il est difficile d’évaluer le montant des prestations de l’agence de ressources humaines, tant l’accompagnement veut être le plus personnalisé possible. L’entreprise cliente s’acquitte d’abord d’une licence pour l’utilisation d’Ignilife, calculée suivant le nombre d’utilisateurs. Ensuite, plusieurs formules existent en fonction des services choisis (coaching, conférences, workshops, etc.). Wellways a déjà pu convaincre des clients comme Delhaize, Levi’s, Europabank, et Lhoist.
Cette approche est cependant fort centrée sur l’employé. Bon nombre de burn-out, de bore-out (un épuisement par l’ennui, Ndlr), de dépressions et autres maladies professionnelles sont aussi dues à l’organisation de l’entreprise elle-même : cadence en hausse, manager incompétent, manque de reconnaissance, etc. Le travailleur n’a pas de prise sur ces éléments. Pour y répondre, Wellways propose également des ateliers où les employés peuvent émettre une série de solutions, sans la présence de leur manager, pour améliorer l’organisation de leur entreprise.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici