Umicore et VW se marient dans les batteries de véhicules électriques
Les groupes belge et allemand ont créé une joint-venture pour fournir les cathodes des batteries des futurs véhicules électriques de VW. Une bonne nouvelle, mais qui a son revers.
La nouvelle paraît bien technique, mais elle devrait se traduire en beau chiffre d’affaires. Le groupe belge Umicore et VW ont créé une joint-venture pour fournir les cathodes des batteries des futurs véhicules électriques du groupe allemand et travailler sur le recyclage de ces batteries. Les opérations devraient commencer en 2025. L’accord vise une capacité de batteries de 160 GWh par an à partir de 2030, soit environ 2,2 millions de voitures. “C’est un transformation deal“, estime Wim Hoste, analyste financier de KBC Securities, dans une note. Pour lui, Umicore pourrait quadrupler ses activités dans les cathodes pour voitures électriques.
L’opération reflète la course à laquelle se livrent les constructeurs automobiles pour sortir des voitures électriques à des coûts raisonnables. Un élément stratégique est la cathode des batteries.
Le deal VW-Umicore a pour objectif de réduire ce surcoût, notamment en développant une cathode à haut taux de nickel, pour produire des batteries plus denses, avec peu ou pas de cobalt, chargeant plus rapidement.
Du moins bon à court terme
Le cours d’Umicore a reculé en Bourse dès l’annonce de l’accord. L’entreprise avait en même temps indiqué une réduction des prévisions de ventes de cathodes dites mid-nickel NMC, fort consommées actuellement pour les véhicules électriques, pour 2022 et 2023, car les constructeurs migrent plus vite que prévu vers les cathodes à haut taux de nickel.
Il y aura donc un léger trou d’air financier avant que la joint-venture ne produise des résultats. Certains analystes, surpris, ont critiqué la nouvelle. Pas tous. “L’annonce de la joint-venture européenne avec Volkswagen est bien plus importante”, estime Wim Hoste. Umicore s’allie au groupe automobile le plus ambitieux en Europe dans l’électrification, avec un investissement de 52 milliards d’euros sur cinq ans. En plus, “ce n’est pas une joint-venture exclusive”, a indiqué le nouveau CEO d’Umicore, Mathias Miedreich, qui a succédé à Marc Grynberg en octobre. Elle pourra fournir d’autres constructeurs.
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