Trente ans, l’âge idéal pour lancer sa start-up
L’entrepreneuriat est en pleine explosion chez les ” digital natives “. A 30 ans, ils combinent talent, dynamisme, goût du risque et expérience professionnelle. La combinaison parfaite pour lancer sa start-up.
Le chemin entrepreneurial est de plus en plus arpenté par les jeunes. ” Les universités et les hautes écoles soutiennent énormément les jeunes créateurs d’entreprise, et cela porte ses fruits “, explique Sam Sluismans, partner et expert start-up chez Deloitte. A l’ULB, Solvay a créé le Start.LAB, un incubateur pour jeunes entrepreneurs, qui a notamment lancé Emna Everard (Kazidomi). L’Ichec a une structure similaire, tout comme l’Ephec. Le Yncubator soutient aussi les entrepreneurs étudiants et les jeunes diplômés à Louvain-la-Neuve.
Toutes ces initiatives stimulent l’esprit d’entreprendre, dès la vingtaine. Du côté de 1819.brussels, qui rassemble les services régionaux de soutien à l’entrepreneuriat, on constate un réel engouement pour la création d’entreprise dans la génération des digital natives : ” L’entrepreneuriat est en pleine explosion chez les jeunes, observe Virginie Losson, en charge de l’entrepreneuriat jeune au 1819. Brussels. Entre 2017 et 2018, le nombre de jeunes entrepreneurs est passé de 5.000 à 6.300 .” Cette progression se marque aussi dans les statistiques concernant le nombre d’indépendants. D’après une étude du SNI (Syndicat neutre pour les indépendants) datant de fin 2019, les jeunes entrepreneurs sont de plus en plus nombreux. Les moins de 30 ans constituent plus de 11% du nombre total d’indépendants en Belgique. Entre 2008 et 2018 (derniers chiffres disponibles), leur nombre a progressé de 26% (contre 20% tous âges confondus). Quant aux trentenaires indépendants, ils sont désormais plus de 240.000, soit une progression de 10% en 10 ans. ” Ces dernières années, les entrepreneurs ont bénéficié d’une visibilité accrue, remarque Elise Carton, manager et scale-up driver chez PwC Belgique. Les solutions innovantes et les cycles de financement réussis ont souvent été mentionnés dans les médias. Cela a permis de sensibiliser davantage les gens à l’entrepreneuriat comme voie de carrière potentielle. L’idée d’entreprendre est devenue plus attrayante. ”
On le sait aussi, les premiers projets des entrepreneurs ne sont pas toujours les bons. Il faut parfois subir un échec avant de rebondir sur une autre idée, qui sera peut-être plus aboutie. L’expérience acquise dans la vingtaine peut servir dans la trentaine. Selon une étude américaine du National Bureau of Economics, les chances de réussite des entrepreneurs sont assez faibles en dessous de 25 ans, mais elles progressent rapidement ensuite, pour culminer vers 35-40 ans. Cela coïncide avec l’âge moyen de créateurs de start-up européens, qui est de 35 ans, d’après une enquête réalisée en 2018 par la Commission européenne.
Quels sont les atouts des jeunes créateurs de start-up ? ” Les jeunes ont tendance à être plus ouverts à la prise de risques, ils sont motivés, ils font preuve d’agilité et de flexibilité. Ils adoptent une approche rafraîchissante pour gérer les équipes et motiver les gens – en particulier des équipes plus jeunes. En outre, les jeunes générations sont souvent plus douées pour la technologie ; elles sont capables d’identifier les limites des solutions actuelles “, énumère Elise Carton.
Dernier avantage essentiel du trentenaire : il affiche une ou plusieurs expériences professionnelles sur son C.V. Après ses études, il a travaillé une dizaine d’années dans une entreprise traditionnelle ou déjà dans l’entrepreneuriat. ” On parle parfois de la ‘règle des 10.000 heures’, selon laquelle il faut faire une tâche, un job, pendant 10.000 heures avant de devenir bon “, évoque Elise Carton. Un(e) trentenaire créateur (créatrice) de start-up a déjà potentiellement plusieurs dizaines de milliers d’heures au compteur, ce qui lui donne un avantage compétitif au moment de lancer sa boîte.
30 ans
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