Travail adapté : “Les personnes en situation de handicap ont des compétences exceptionnelles”  

Un jobday un peu particulier aura lieu le mardi 16 avril à “L‘Atelier” en collaboration avec le Forem. L’Atelier est une ASBL namuroise active dans le travail adapté. Elle compte mettre en avant les compétences des travailleurs en situation de handicap.  

L’Atelier est une entreprise de travail adapté (ETA), reconnue par l’Agence Wallonne pour une vie de Qualité (AViQ). Elle a pour mission prioritaire de favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap par le travail. Constitué en ASBL, L’Atelier fonctionne néanmoins comme une véritable entreprise et réalise chaque jour des dizaines de missions pour ses clients, dans les domaines de l’emballage alimentaire, le montage industriel, l’entretien de parcs et jardins et le nettoyage des sols et des surfaces vitrées.  

L’ASBL organise un Job Day, en collaboration avec le Forem, le mardi 16 avril prochain dans le but de recruter une vingtaine de personnes. Pour les candidats potentiels, il s’agit d’une belle opportunité de découvrir directement l’entreprise et cet environnement de travail un peu particulier, avancent ses responsables.  

Un poste adapté à ses aptitudes et à sa situation de santé  

L’Atelier recherche des collaborateurs dans ses quatre domaines d’activités : l’emballage alimentaire, le montage industriel, l’entretien des parcs et jardins, ainsi que le nettoyage des sols et des vitres. 

Les profils des candidats sont variés. Certains collaborateurs de l’entreprise ont rencontré des soucis de santé et ne peuvent parfois plus continuer dans cette voie. L’Atelier leur offre alors, dans la mesure du possible, un poste adapté sur base de leurs aptitudes et de leur(s) difficulté(s) de santé. Il est ainsi possible que certaines personnes répondent aux critères d’éligibilité de l’AVIQ sans même le savoir, leur ouvrant ainsi la possibilité de travailler en ETA, commente l’ASBL qui donne quelques exemples concrets de situations qui, combinées à d’autres critères d’admission, illustrent cette possibilité : 

• Sortir de l’enseignement spécialisé et ne pas avoir d’expérience dans le monde du travail,  
• Rencontrer des difficultés de compréhension mais disposer d’une bonne condition physique,  
• Être victime d’un accident qui empêche d’exercer son premier métier,  
• Être atteint d’une maladie invalidante mais disposer d’aptitudes organisationnelles. 

Le service social comme premier interlocuteur  

Les conditions requises pour venir travailler à L’Atelier sont au nombre de trois : il faut être reconnu comme une personne en situation de handicap par l’AVIQ. Ensuite, il faut répondre aux critères d’éligibilité de l’AVIQ pour avoir une autorisation de travailler en ETA et enfin, prendre contact avec le service social de L’Atelier (ou une autre ETA), afin d’envisager les différents postes possibles.

L’Atelier met en avant que ce n’est pas le département des ressources humaines que le futur collaborateur rencontre en premier lieu mais le service social. “Une particularité qui permet de prendre en compte directement tous les aspects de la vie de la personne, qui bénéficie ainsi d’un accompagnement psycho-social individuel”, laissent entendre ses responsables. « Nous rencontrons systématiquement chaque candidat travailleur afin de faire le point sur sa situation et d’être à l’écoute de ses besoins. C’est très important pour nous que le travailleur se sente à sa place, en fonction de ce qu’il peut fournir comme travail », explique Caroline Haubursin, assistante sociale à L’Atelier. « Bien entendu, nous respectons le secret professionnel concernant la situation de santé de chaque collaborateur » assure-t-elle.  

Des compétences exceptionnelles pour certains métiers d’expertise 

De manière générale, pour travailler à L’Atelier, il ne faut pas nécessairement de qualification spécifique. L’entreprise met en place une organisation de travail où chaque travailleur a la possibilité de valoriser et de développer ses compétences compte tenu de ses aptitudes et de ses difficultés. Pour certains postes qui impliquent l’utilisation de machines spécifiques, comme celui d’opérateur en montage industriel par exemple, l’entreprise recherche des candidats qualifiés ou ayant une expérience avérée dans ce domaine. 

Dans le secteur ordinaire, ce sont habituellement les collaborateurs qui doivent s’adapter à l’entreprise. A L’Atelier, c’est l’inverse : c’est l’entreprise, qui s’adapte au travailleur au maximum, dans la mesure de ses possibilités, met en avant l’ASBL. L’inclusion est la caractéristique principale des ETA. Concrètement, cela passe par des adaptations de poste de travail et d’équipements, tels que la hauteur ajustable de certains postes. 

10.250 travailleurs dont 81% en situation de handicap

« Les personnes extérieures au secteur des ETA n’ont pas toujours conscience de l’expertise de nos métiers et des compétences exceptionnelles que les personnes en situation de handicap peuvent apporter à ceux-ci. Cette méconnaissance entraîne souvent des préjugés et une stigmatisation du handicap, ce qui peut dissuader les candidats de postuler au sein de notre entreprise. C’est vraiment dommage car la plupart de nos collaborateurs sont ravis de pouvoir venir travailler chez nous et grâce à cela, de se sentir utile » explique le directeur de L’Atelier Maxime Goffinet. Selon la fédération wallonne des ETA, le secteur représente 10.250 travailleurs dont 81% en situation de handicap.