Transformation numérique: des formulaires intelligents signés Penbox

Les fondateurs de Penbox: Christophe Castan, Benoît Decoene, Emile Fyon et Matthieu Sieben. © PG
Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Créée fin 2019, Penbox facilite la vie des courtiers via des formulaires client intelligents. En pleine croissance, la start-up vient de lever 1,5 million d’euros avec notamment pour objectif de s’étendre à l’étranger dès l’année prochaine.

Les technologies numériques appliquées au monde de l’assurance ont le vent en poupe. Start-up et scale- up du créneau de l’assurtech enregistrent de fortes croissances et multiplient les levées de fonds. Dernier exemple belge en date: Penbox (littéralement, boîte à stylos). Spécialisée dans les outils simplifiant le suivi administratif d’un produit vendu par un courtier (assurance et crédit), la plateforme fondée fin 2019 vient de boucler une levée de fonds de 1,5 million d’euros. Parmi les investisseurs, on retrouve deux fonds privés et un invest public bien connus de la scène tech en Belgique: Fortino, lancé par l’ancien CEO de Telenet Duco Sickinghe, The Faktory Fund, fondé par Pierre L’Hoest (ex-EVS), et le bras financier régional Finance&Invest.brussels.

L’argent récolté doit permettre à la start-up bruxelloise de passer à la vitesse supérieure. “Aujourd’hui, nous sommes principalement présents auprès des courtiers francophones, situe Emile Fyon, CEO et cofondateur de Penbox, diplômé de Solvay, qui connaît bien le monde de l’assurance pour avoir été le plus jeune directeur chez Axa Belgique, responsable pour la transformation digitale. Cette levée de fonds va nous permettre de continuer à étoffer l’offre de nos services et de consolider notre présence sur le marché du courtage en Belgique, notamment en Flandre. D’ici la fin de l’année prochaine, nous prévoyons de doubler la taille de nos effectifs pour passer de 11 à 20 personnes et de 150 à 300 clients. Notre ambition est également de s’étendre à l’étranger dès 2022, en commençant par la France.”

Deux ans seulement après avoir vu le jour sous l’impulsion de quatre copains d’université, la start-up connaît effectivement un bel essor. Malgré des débuts en plein covid qui ont vu son équipe être confinée après avoir engrangé ses deux premiers clients, elle affiche pour sa première année d’activité un chiffre d’affaires de presque 100.000 euros. C’est que sa solution Saas (pour software as a service, logiciel en tant que service) peut être utilisée dans plusieurs situations: pour rassembler des documents en vue de la signature d’un crédit hypothécaire, pour mettre à jour des données (dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent mais aussi pour s’assurer que le client est toujours bien assuré) et bien sûr pour établir un contrat d’assurance. “Collecter toutes les informations nécessaires pour pouvoir proposer une bonne couverture à un bon prix prend beaucoup de temps au courtier et au client: soit pendant le rendez-vous avec le client, soit via de nombreux échanges d’e-mails”, nous explique le jeune CEO. “Via Penbox, poursuit-il, les courtiers simplifient leur communication avec les assurés ou des prospects. Ils peuvent demander ces informations en quelques clics à leurs clients, via SMS et nos formulaires intelligents, et les clients peuvent compléter l’information quand ils le souhaitent, éventuellement en plusieurs fois. Pour une assurance auto par exemple, le courtier et son client peuvent économiser jusqu’à 20 minutes au téléphone. Dans un autre registre, notre premier client spécialisé en crédit hypothécaire a augmenté de 80% sa production de crédits, soit 36 dossiers entrés par rapport à une moyenne de 20 dossiers habituellement.” Si bien que pas moins 100.000 Belges ont été déjà été invités à utiliser Penbox pour transmettre des informations à leurs courtiers.

La start-up aide déjà plus d’une centaine de courtiers à réduire leur charge administrative.

Nouvelle dynamique

Mais ce n’est pas tout. Car fort de ces premiers chiffres très encourageants, la start-up vient également de voir sa solution être sélectionnée par Portima, qui est le partenaire informatique des courtiers et compagnies d’assurance depuis 35 ans (avec plus de 2.500 clients actifs et 11.000 utilisateurs). But: intégrer l’outil développé par Penbox dans sa plateforme. “Notre solution a été sélectionnée parmi 50 insurtechs, souligne Emile Fyon. Il y a clairement une dynamique dans le marché. Les acteurs de l’assurance sont contraints par les clients à se digitaliser pour répondre à leurs attentes. De plus en plus, ce qui compte, c’est l’expérience client et pas uniquement le produit. A la limite, on choisit le fournisseur qui permet de boucler le dossier avec moins d’e-mails échangés.” La crise sanitaire a-t-elle accéléré la tendance? “Clairement, note-t-il, les clients interagissent de manière différente avec les courtiers. Ils veulent de moins en moins envoyer d’e-mails et veulent de plus en plus une réponse rapide. En améliorant les processus de collecte d’informations, nous permettons justement aux courtiers, mais aussi aux compagnies d’assurances qui sont derrière, d’améliorer leur expérience-client. Et ce, avec des formulaires qui peuvent couvrir les trois cycles d’un produit d’assurance: la souscription, la durée de vie du contrat et la gestion du sinistre.”

Remarquée par PwC

En fait, depuis ses débuts, Penbox s’est fait remarquer. Hébergée au sein de l’incubateur Start-it du bancassureur KBC, elle obtient rapidement un subside auprès d’Innoviris avant d’être nominée au Vivium Digital Awards. Par ailleurs, son initiative pour aider les courtiers et les victimes des inondations de juillet a été relayée par Feprabel (la fédération des courtiers) et le premier assureur du pays AG Insurance. “Les courtiers dont les clients ont été les plus touchés ont reçu en l’espace de quelques jours trois fois le volume annuel de demande d’indemnisation, explique le cofondateur de Penbox. Rapidement, nous avons adapté notre plateforme aux circonstances et l’avons mis gratuitement à disposition des courtiers, ce qui a permis d’aider 300 des 30.000 sinistrés dans l’envoi de photos, de devis ou encore de rapports d’experts.”

Notons enfin que, cerise sur le gâteau, la jeune pousse a été sélectionnée en début d’année par le consultant PwC pour faire partie des 10 start-up de la fintech bénéficiant de son programme européen Scale. Sans doute aussi parce que Penbox ne résout pas seulement un problème critique dans le secteur de l’assurance. “La collecte de données client structurées avec une solution intelligente et intuitive peut aussi jouer un rôle clé dans d’autres secteurs comme les services publics, la banque ou la santé”, promet Emile Fyon.

Penbox en chiffres

· 2019, année de création

· 4 fondateurs

· 7 employés

· 150 clients

· 83.000 euros de chiffre d’affaires (2020)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content