Transformation de bpost: “Nous avons fait le bon choix stratégique”

Chris Peeters bpost
© Belga

La transformation de bpost d’une simple entreprise postale en un acteur logistique commence à s’accélérer. “Nous avons fait le bon choix stratégique”, a assuré le CEO Chris Peeters vendredi, en marge de la publication des résultats financiers du groupe, défendant l’acquisition de l’opérateur logistique français Staci. Bpost s’est également mieux préparé à d’éventuelles grèves futures pour éviter un impact aussi lourd, de 6 millions d’euros, que celles qui l’ont touchée en février dernier.

“La transformation en profondeur que nous menons est indéniablement essentielle et nécessite du temps. Ce trimestre, nous en voyons les premiers signes concrets”, avait commenté le patron de bpost dans un communiqué de presse. Elle se déroule d’ailleurs mieux que prévu, selon lui. “Nous avons fait le bon choix stratégique et nous sommes sur la bonne voie. Sur un marché concurrentiel, nous avons fait preuve de résistance”, a-t-il souligné lors d’une conférence de presse.

Bpostgroup a fait état vendredi d’un résultat d’exploitation (ebit) en recul de 42% au premier trimestre 2025, à 41,6 millions d’euros (-28,2 millions d’euros). La contribution positive de l’entreprise française de logistique Staci, rachetée au second semestre 2024, n’a pas compensé plusieurs vents contraires comme les nouveaux contrats de distribution de la presse, la pression sur les revenus en Amérique du Nord et les grèves à Bruxelles et en Wallonie qui ont touché l’entreprise postale en février.

Le total des produits d’exploitation du groupe s’est élevé à 1,12 milliard d’euros, en hausse de 12,7% ou 125,9 millions d’euros, mais grâce à une contribution de 199,0 millions d’euros de Staci. Les revenus liés à la distribution de la presse ont, eux, reculé de 18,6 millions d’euros et ceux du courrier de 9,7 millions d’euros, où les volumes sont en recul de 8%. “Cette tendance à la baisse est d’ailleurs structurelle et se maintiendra encore pendant un certain temps”, a prévenu Chris Peeters.

Quant aux revenus liés aux colis, ils sont stables, malgré une baisse des volumes de 2,1% due au mouvement de grève de février. Sans ces actions, le marché des colis serait resté en croissance, a noté le patron.

L’impact des grèves et les mesures prises

Revenant sur ces grèves, menée durant environ deux semaines en février, et leur impact de 6 millions d’euros, le CEO a qualifié ce montant d’inédit. “Nous n’avons jamais vu cela. Nous espérons que c’était un record absolu que nous n’atteindrons plus jamais.”

Bpost a notamment perdu un important volume de colis, avec 1 million de paquets qui ont été déviés vers d’autres opérateurs. S’ajoutent à cela des clauses de pénalité qu’ont fait valoir certains clients car l’entreprise postale n’avait pas atteint un certain niveau de qualité en ne délivrant pas les colis à temps. Les 6 millions englobent également les coûts supplémentaires qu’il a fallu débourser pour résorber au plus vite les retards de tri et de livraison, avec notamment l’engagement de travailleurs intérimaires.

Pour éviter de telles grèves à l’avenir, bpost s’est engagée à améliorer et préserver un bon dialogue social avec les syndicats, a expliqué Chris Peeters. L’objectif est de ne pas laisser un conflit local prendre des proportions nationales. L’entreprise a aussi mis en place un plan de continuité des opérations, afin d’avoir un impact minimal lorsque des grèves ont lieu ou sont annoncées. Elle souhaite ainsi garantir la distribution du courrier et des colis à tout moment.

Une ambition logistique internationale malgré les incertitudes

Interrogé sur le cours de bourse de bpost au plus bas, malgré un temporaire rebond vendredi matin, le patron a à nouveau insisté sur la transformation en cours au sein du groupe pour en faire un acteur logistique international. Il espère que cela portera ses résultats à moyen terme, lorsque certaines incertitudes actuelles sur différents dossiers auront disparu. Pour la première fois depuis longtemps, l’entreprise postale partagera d’ailleurs ses perspectives sur le moyen terme (et non plus seulement à l’horizon d’une année) lors d’un Capital Markets Day le 3 juin prochain.

Partner Content