Thermo Power: la chaleur ne se perd plus

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Des scientifiques de l’UCLouvain ont développé un système durable qui permet de récupérer la chaleur perdue pour produire de l’électricité. Leurs travaux sont valorisés au sein de Thermo Power, une start-up lancée par le studio BXVentures.

De nombreux processus industriels émettent de la chaleur qui se perd dans l’atmosphère. Il est possible d’utiliser cette chaleur pour produire de l’électricité pour autant que l’on dispose d’une partie froide (de l’eau ou de l’air). Il se crée alors un courant via la différence de température entre le chaud et le froid, courant qui permet de générer de l’électricité. Plus cette différence de température est grande, plus l’électricité produite est importante. Tel est le concept scientifique à la base de Thermo Power, une start-up récemment créée et qui valorise les travaux dans ce domaine de chercheurs de l’UCLouvain. La beauté du module imaginé tient dans sa durabilité.

“Jusqu’ici, cette idée se heurtait à la rareté des matériaux nécessaires pour produire de l’électricité, explique Olivier Thirifays, managing director de Thermo Power. L’UCLouvain a mis au point un module qui utilise des matériaux simples et locaux et autorise une mise à l’échelle facile. On utilise aussi des produits dérivés d’une autre production, comme des chutes de fer ou d’aluminium, par exemple. Il y a donc de la circularité, non seulement, dans le module développé mais aussi dans la réutilisation de la chaleur perdue. Aujourd’hui, nous sommes entre la phase du prototype et le déploiement. Nous discutons avec diverses entreprises industrielles de différents secteurs. Il est un peu tôt pour en parler car les discussions ne sont pas terminées. Mais le module imaginé permet, en fonction de l’électricité produite, de rendre autono­mes des capteurs, de remplir les besoins du site via une réinjection immédiate ou de stocker via des batteries.”

Un modèle particulier

Thermo Power n’est pas une spin-off de l’UCLouvain. Elle a été fondée et financée par le studio BXVentures selon un modèle qu’il a déjà développé avec ULiège et deux universités canadien­nes (McGill et Sherbrooke). L’UCLouvain n’est pas dans l’actionnariat.

“Nous avons créé un partenariat avec l’université, confie Olivier Thirifays, qui est aussi cofondateur de BXVentures. Ce partenariat intègre l’intéressement aux résultats et la valorisation des travaux de l’UCLouvain. Le but est de créer une relation durable qui porte sur des contrats de recherche et différentes thématiques. Ce modèle a l’avantage de gagner du temps, de sortir rapidement une technologie parfois pas simple à mettre sur le marché vu les seuils de maturité compliqués à atteindre et de laisser les chercheurs se concentrer uniquement sur leur travail.”

BXVentures, en plus de valoriser la propriété intellectuelle de l’UCLouvain, a donc financé la start-up et a engagé du personnel pour la faire tourner. A ce jour, 500.000 euros ont été investis, en ce compris la petite levée de fonds auprès de BW Invest qui est monté dans le capital. Un tour de table de série B devrait suivre bientôt. Pour poursuivre le développement de son modèle de collaboration, BXVentures prépare aussi sa propre levée de fonds.

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