Stellantis veut produire des voitures chinoises en Europe

Tianshu Xin, CEO de Leapmotor, Carlos Tavares, Zhu Jiangming fondateur de Leapmotor © Getty

Stellantis s’associe avec le constructeur chinois Leapmotor pour fabriquer des véhicules en Europe et au-delà.

Via sa coentreprise Leapmotor International, Stellantis vise à renforcer sa position sur le marché des voitures électriques en Europe et sur d’autres marchés émergents. Cette initiative repose sur la commercialisation de véhicules chinois comme la citadine T03 et le SUV C10. Ces derniers sont vendus dans neuf pays européens depuis septembre 2024, notamment via le réseau de concessionnaires de Stellantis. Lors du Mondial de l’automobile, Leapmotor International a également dévoilé un nouveau SUV familial, le B10, conçu pour les marchés internationaux.

La stratégie vise à contrer la montée en puissance des marques chinoises en Europe qui captent une part croissante du marché des véhicules électriques. Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, entend ainsi conserver une présence dans le segment des voitures électriques abordables (autour de 20 000 euros), tout en profitant de la dynamique de croissance de Leapmotor, qui a écoulé 144 000 véhicules en Chine en 2023.

Relocaliser pour contourner les droits de douanes

En parallèle, Stellantis prévoit de localiser une partie de la production en Europe d’ici 2026 pour respecter les nouvelles contraintes douanières et atteindre 40 % de valeur ajoutée européenne, le seuil fixé dans les accords post-Brexit, pour des véhicules comme le futur SUV B10. Actuellement, les véhicules comme la citadine T03 et le SUV C10 sont assemblés partiellement en Pologne à partir de kits chinois de plusieurs centaines de pièces, selon une méthode dite « semi-knock down » qui limite la valeur ajoutée européenne. L’idée est qu’à terme les composants les plus volumineux, tels que les planches de bord, les pare-chocs ou les moteurs électriques, seront fabriqués localement. Bien que cette relocalisation et ce nouveau positionnement puisse augmenter les coûts de production d’environ 2 500 euros par véhicule, elle reste la solution la plus compétitive face à la hausse des droits de douane, précise Les Echos.

Une association win-win

Cette association entre Stellantis et Leapmotor permet également à Stellantis d’accéder à des innovations chinoises à moindre coût, telles que des moteurs électriques, des logiciels et des batteries, et d’intégrer ces technologies à ses autres marques. Cela renforce sa position sur le marché des véhicules électriques, tandis que Leapmotor bénéficie d’un effet de volume grâce à l’ampleur de Stellantis, qui reste 20 fois plus grand.

Au-delà de l’Europe, Stellantis et Leapmotor ambitionnent d’étendre leurs ventes à d’autres marchés comme l’Amérique du Sud, le Moyen-Orient, l’Asie, et l’Afrique du Nord, mais excluent pour l’instant les États-Unis en raison des barrières tarifaires croissantes. Stellantis mise sur son réseau mondial d’usines pour s’adapter à la fragmentation du marché automobile international, où les grandes zones économiques se protègent de plus en plus avec des barrières douanières.

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