Wimzzi, l’Airbnb des artisans belges

Caroline Lallemand

Wimzzi est une nouvelle plateforme en ligne dédiée à l’artisanat local belge, créée par deux expertes du numérique. Son objectif : offrir aux artisans du Royaume une vitrine virtuelle tout en permettant aux consommateurs de faire des achats responsables et durables.

En ligne depuis juin dernier, la plateforme Wimzzi propose des produits, principalement non alimentaires, tels que des objets de décoration, des bijoux, des produits de soin, des vêtements et accessoires ou encore des jouets. À ce jour, elle compte plus de 200 artisans inscrits pour environ 2.000 références. “Nous avons toujours été sensibles à la consommation locale et au soutien des artisans. Nous avons constaté qu’il existe peu d’alternatives pratiques qui rassemblent l’offre disponible, notamment dans des secteurs comme la décoration ou les vêtements. Beaucoup se tournent vers des géants comme Amazon, alors que cela ne correspond pas à leurs valeurs”, expliquent Laetitia Dangoisse et Jing-Jing Tu, les deux fondatrices de la plateforme.

La digitalisation, un frein pour l’artisan

La digitalisation est un obstacle pour de nombreux artisans, souvent limités par le temps et le manque de ressources financières. “Nous leur offrons une solution clé en main qui leur permet de créer leur e-shop en seulement 10 minutes”, indiquent les deux entrepreneuses. Plutôt que de comparer leur projet à Etsy, la plateforme américaine spécialisée dans les produits artisanaux, vintage et créatifs, elles leur préfèrent la comparaison avec Airbnb. “Chaque artisan garde le contrôle de sa boutique virtuelle, tandis que nous gérons la sécurisation des paiements et la mise en relation, ce qui garantit simplicité et sécurité pour tous”, précise Laetitia Dangoisse.

Laetitia Dangoisse et Jing-Jing Tu, les deux fondatrices de Wimzzi.

Transparence

La plateforme privilégie la transparence et veille à ce que les prix reflètent le véritable coût de fabrication. Chaque article affiche clairement son lieu de fabrication, symbolisé par un petit drapeau. “Nous évitons à tout prix le dropshipping (modèle commercial où le détaillant vend des produits qu’il ne stocke pas, ndlr) et vérifions rigoureusement la provenance des produits.” Si un artisan ne se conforme pas à la charte éthique de Wimzzi, il est refusé.

Un modèle freemium est proposé, avec une commission modeste – moins de 10% des ventes réalisées – afin de ne pas grever la marge des artisans déjà réduite. Ces derniers peuvent aussi faire le choix d’un abonnement mensuel et bénéficier d’options supplémentaires. “Notre modèle de base est gratuit car nous voulons qu’il soit accessible à tous, y compris aux petits acteurs de l’artisanat belge”, précise Laetitia Dangoisse.

Pas de dropshipping

Avec un capital de départ venant de fonds propres – 10.000 euros doublés via crowdfunding –, Wimzzi représente pour le moment un side project pour ses fondatrices, toutes deux travaillant à temps plein en tant qu’expertes de l’expérience client. “Le reste du développement a été financé sur base d’un prêt société, réalisé auprès de nos sociétés respectives”, ajoutent les deux entrepreneuses qui espèrent commencer à générer des revenus d’ici deux à trois ans.

Actuellement davantage présent à Bruxelles et en Wallonie, Wimzzi prévoit d’étendre son réseau en Flandre et au-delà, notamment vers le nord de la France. Dans un second temps, la plateforme proposera des produits alimentaires.

10.000 euros de fonds propres investis dans le projet par les deux entrepreneuses.

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