Des tonnes de fruits et légumes parfaitement comestibles, mais avec des défauts esthétiques, finissent à la poubelle. Thomas Schiltz a estimé qu’il fallait faire les choses autrement et a fondé, à l’été 2024, Waste Warriors, afin de mener des actions originales contre le gaspillage alimentaire.
Thomas Schiltz a goûté pour la première fois à l’entrepreneuriat chez Swapfiets Belgique, l’entreprise à l’origine des abonnements de vélos. “Même si j’étais employé là-bas, j’avais beaucoup de liberté pour développer des idées, se souvient-il. Cela a attisé en moi le désir de lancer un jour quelque chose de manière indépendante, autour de la durabilité.” C’est ce qu’il a fait à l’été 2024, avec la création de Waste Warriors.
Avec Waste Warriors, Thomas Schiltz sauve des fruits et légumes rejetés par les supermarchés à cause de leurs imperfections. “Nous en faisons de délicieux produits comme des soupes, des jus et des biscuits. Nous les vendons via notre site web ou les offrons à des banques alimentaires. Lutter contre le gaspillage alimentaire à travers des projets sympas, tout en soutenant les groupes vulnérables : telle est notre mission”, explique-t-il.
Sans faire la morale
Même s’il ne s’est pas toujours avéré facile de sensibiliser les gens au gaspillage alimentaire, Waste Warriors a rapidement obtenu de beaux résultats. “Depuis janvier, nous avons déjà sauvé plus de 20 tonnes de fruits et légumes, dont six tonnes de potirons écartés que nous avons données aux banques alimentaires. Notre objectif était de 10 tonnes, mais six représentaient déjà une énorme victoire pour une entreprise aussi jeune.” Peu après, une collaboration a vu le jour avec Foodbag : 40.000 poires et 13.000 pommes ont été transformées en jus pomme-poire. “Ce type de partenariat donne énormément d’énergie, s’enthousiasme Thomas Schiltz. C’est là qu’on se rend compte qu’on est sur la bonne voie.”
La sensibilisation reste cependant un défi. “Beaucoup de gens pensent que le gaspillage alimentaire est un problème si gigantesque qu’ils ne peuvent rien faire à leur échelle, dit Thomas Schiltz. C’est précisément pourquoi nous voulons montrer ce qui est possible, à travers des actions positives et percutantes, sans faire la morale ou pointer du doigt. Sur notre compte Instagram, on sent que cela parle aux gens : ils réagissent, partagent nos actions, réfléchissent avec nous. Cela me donne confiance. Car au final, c’est le consommateur qui rend le changement possible. Plus il y a de gens qui adhèrent à notre mission, plus notre impact est grand.”
“Travailler sur quelque chose qui a réellement du sens : c’est ce que je souhaite à tout le monde.” – Thomas Schiltz (Waste Warriors)
Grandir avec une vision
Thomas Schiltz a une vision claire pour l’avenir. “Je veux croître, non pas pour devenir riche, mais parce qu’ensemble, nous pourrions sauver encore plus de nourriture. Si je peux sauver des milliers de kilos de fruits et légumes à moi seul, imaginez ce que nous pourrions faire avec toute une équipe. C’est pourquoi je vais bientôt lancer la Wastebox, une formule d’abonnement qui permettra aux consommateurs de recevoir chaque trimestre des produits confectionnés à partir d’aliments sauvés.”
“Ne restez pas coincés dans le doute, conseille Thomas Schiltz aux aspirants entrepreneurs. Bien sûr, il faut bien réfléchir avant de lancer une entreprise, mais à chaque problème, il existe une solution. Entreprenez avec une vision, et non dans un but lucratif, et allez-y. Depuis que je travaille sur Waste Warriors, je me sens plus libre et plus heureux que jamais. Travailler sur quelque chose qui a réellement du sens : c’est ce que je souhaite à tout le monde.”
Josefien De Bock
