Lorsque Soetkin Van Causbroeck s’est installée à Bruxelles, ses parents lui ont demandé si elle allait devenir comme Tante Fin ? Celle-ci, qui tenait une droguerie dans la capitale dans les années 1950, a inspiré le nom de l’entreprise de Soetkin.
Avec Tante Fin, Soetkin Van Causbroeck propose des créations florales naturelles et des impressions en aquarelle dans un style qui se moque des conventions. “Je veux utiliser les fleurs telles qu’elles sont vraiment : capricieuses, saisonnières et parfois un brin indisciplinées.”
L’entrepreneure n’a pas suivi de formation de fleuriste. Son amour pour les fleurs s’est développé naturellement et elle n’a jamais été attirée par le secteur traditionnel de la fleuristerie. “Quand j’ai commencé à faire des compositions florales, je ne me sentais vraiment à ma place nulle part, dit-elle. Trop de plastique, de déchets, de ‘joli parce que c’est comme ça que ça se fait’.”
Elle a choisi une autre voie : écologique, locale et en harmonie avec la nature. À Schaerbeek, elle est devenue une fleuriste écologique, avec des bouquets champêtres dont la composition change selon la saison. Elle propose aussi des impressions en aquarelle pour les mariages. “Mes impressions dégagent aussi une élégance sauvage et naturelle”, trouve Soetkin.
“Je ne rêve pas d’un grand empire. Ma créativité reste le point de départ.” – Soetkin Van Causbroeck (Tante Fin)
Une grande école d’apprentissage
Les premières années chaotiques de Tante Fin furent riches en apprentissage. Dans son appartement de Schaerbeek, Soetkin a commencé avec des fleurs sur son balcon et préparait ses commandes sur la table de la cuisine. Une boutique éphémère a suivi à Vilvorde, même si elle a vite compris qu’avoir un magasin fixe n’était pas pour elle. “Je préfère travailler par projet, par exemple autour de mariages, dit-elle. Cela donne plus de liberté créative et correspond mieux au rythme des fleurs de saison.”
Tante Fin déménagera bientôt à Zemst, où Soetkin Van Causbroeck aménagera son atelier et un jardin de fleurs. “À mon propre rythme, étape par étape. Je ne rêve pas d’un grand empire.”
La fleuriste a aussi appris à poser des limites : “travailler avec passion rend tentant de toujours dire oui”. Elle fixe désormais des prix justes pour son travail et délégue certaines tâches. “Comme la comptabilité, qui n’est pas mon point fort. Je peux diriger mon énergie vers ce que je sais vraiment bien faire.” Grâce à des cours en ligne, des sessions de coworking et des échanges avec d’autres entrepreneurs, elle affine constamment ses compétences.
Soetkin Van Causbroeck conseille de rester soi-même à ceux qui voudraient se lancer. “Ce qui vous rend unique attire justement les clients. Développez votre propre style à votre rythme. Entourez-vous des bonnes personnes, qu’elles soient des professionnels, ou des amis vous rappellant que vous êtes sur la bonne voie.”
Josefien de Bock