Start-up: pourquoi les levées de fonds sont en berne

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Christophe Charlot
Christophe Charlot Journaliste

Les observateurs évoquent une “prudence accrue des investisseurs”…

Lever des fonds est devenu difficile pour les start-up. Les conditions du marché se sont totalement détériorées. Selon nos confrères de L’Echo, à peine 300 millions d’euros ont été levés par les jeunes pousses de la tech et des biotechs depuis début 2023. Un montant en chute libre puisque, sur la même période l’an dernier, ce montant s’élevait à 864 millions… Ces chiffres à la baisse n’ont rien d’étonnant: les observateurs évoquent une “prudence accrue des investisseurs” actuellement – même si, selon un expert du secteur, “beaucoup de levées de fonds de sauvetage ont lieu en coulisses et ne sont pas communiquées”.

“Beaucoup d’investisseurs gardent des fonds pour venir en aide à leurs participations qui vont moins bien.”

Est-ce à dire qu’auparavant, les investisseurs ne faisaient pas attention quand ils entraient au capital de jeunes pousses? “Cela a été la folie, c’est vrai, et notamment en 2021, admet Frank Maene, managing director du fonds belge Volta Ventures. Les investisseurs jetaient l’argent aux start-up. L’usage du cloud et des softwares explosait alors qu’en parallèle, les taux d’intérêt étaient très bas. Donc pas mal d’investisseurs misaient sur les start-up.” Et parfois de manière très peu regardante… “Il y avait une forme de fear of missing out et les investisseurs ne voulaient pas passer à côté de dossiers potentiellement porteurs, témoigne Thibaut Claes, invest manager chez Wallonie Entreprendre. Parfois certains se contentaient de due diligence vraiment limitées…”

Aujourd’hui, la baisse drastique des niveaux d’investissement s’explique par le contexte global du marché: “nombre d’investisseurs se montrent prudents aussi parce qu’ils surveillent leur portefeuille et gardent des fonds pour venir en aide à leurs participations qui vont moins bien”, continue Thibaut Claes.

Certaines start-up préfèrent aussi réduire les dépenses, travailler leur rentabilité et décaler leur levée de fonds, étant donné qu’un marché peu favorable fera fondre leur valorisation, parfois de 50% voire plus. D’autant qu’il y a la question de la dilution. “Une start-up dont la valorisation a fondu de 100 à 50 millions d’euros n’ effectuera pas de levée trop importante pour permettre aux fondateurs qui le veulent de limiter leur taux de dilution”, analyse Frank Maene.

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