Qijco, le Vinted du bricolage

Marine Emmery s’est engouffrée dans une niche laissée libre : à la manière de Vinted pour les vêtements, sa plateforme appelée Qijco permet d’acheter, de vendre ou de louer des outils. Après trois mois d’existence, le concept a trouvé son public.

Certains se sont déjà trouvés face à ce problème : au décès d’un proche, que faire avec son atelier et ses outils alors que l’on n’est pas bricoleur ou que l’on possède déjà tout l’attirail à la maison ? Marine Emmery, employée à la Loterie Nationale et diplômée en management et développement web, s’est trouvée il y a peu dans un cas de figure similaire lors de la retraite d’un proche laissant derrière lui un garage rempli d’outils inutilisés. Ce fut le déclic pour concrétiser une idée qui lui trottait dans la tête depuis le covid : imaginer une plateforme à la Vinted pour vendre et louer des outils et des équipements, neufs ou d’occasion, en quincaillerie, plomberie, jardinage, construction, etc.

“Il n’y avait encore rien de ce genre en Belgique ou même dans l’ensemble des pays de l’Union européenne, explique-t-elle. Il y avait une place à prendre. Dans le même temps, la plateforme s’inscrit dans l’air du temps : elle évite du gaspillage, permet de donner une nouvelle vie à des outils et favorise la réutilisation, la réparation et le recyclage des matériaux et équipements de construction. Nous sommes parfaitement en phase avec les objectifs européens en matière d’économie circulaire.”

300 membres

Au bout d’un an et demi de développement dont elle s’est chargée elle-même, Qijco.be a été mise en ligne au mois de mai dernier. Qijco est un acronyme de quincaillerie, jardinage, construction et outillage avec un i pour lier le tout. Le nom se prononce à la flamande : keiko.

“J’ai tout financé sur fonds propres, souligne-t-elle. Cela m’a surtout coûté du temps mais l’un dans l’autre, le lancement de la plateforme a engendré 7.000 euros de frais. Les débuts sont prometteurs puisqu’à fin juillet, j’avais déjà 300 membres pour 150 annonces. Ce sont jusqu’ici des particuliers mais les professionnels commencent aussi à arriver. Les 100 premiers membres sont les plus compliqués à gagner. Dans ce genre de marketplace, il faut amorcer la pompe pour que le nombre d’objets à vendre ou à louer génère un flux suffisant.

Jusqu’ici, les catégories les plus en vogue sont la plomberie, l’outillage et la construction. La plateforme est disponible en quatre langues. Je vais me concentrer sur la Belgique et le Benelux avant de m’étendre en Europe. C’est un projet que j’ai patiemment préparé sur base d’une stratégie réfléchie et d’études de marché.”

Une commission ou pas !

Evidemment, comme d’autres marketplaces, Qijco se rémunère à la commission. L’acheteur ou le “locataire” paie une commission de 9 % en sus du prix de vente ou de location. Quelle ne fut pas notre surprise de constater que cette commission sautait si la transaction avait lieu de la main à la main…

“Je comprends votre étonnement, sourit Marine Emmery. Mais c’est un choix stratégique. L’absence de commission dans ce cas sert à doper le site et à créer une communauté. C’est le premier objectif. Dans un avenir proche, nous allons introduire de nouvelles fonctionnalités payantes : annonce à la une, mise en avant temporaire, abonnements mensuels, etc. Au bout de trois mois, les transactions sont équitablement réparties entre le paiement sur le site avec commission et la remise en mains propres. Cela me rassure. (rires) Ceci dit, nos études de marché l’avaient prédit…”

7.000 euros – Le coût total du lancement de la plateforme.

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