Trends-Tendances a analysé quelles entreprises, fondées en Belgique durant l’année 2020 marquée par l’épidémie de covid, ont créé le plus de valeur ajoutée. Le numéro un est l’entreprise française de manutention Alyzia, qui s’est implantée en pleine pandémie à l’aéroport de Zaventem.
Alyzia Belgium, la filiale belge de la société française du même nom, active comme manutentionnaire à l’aéroport de Zaventem, occupe la première place dans notre top 25 des entreprises fondées en 2020, l’année du coronavirus, et qui ont depuis lors généré le plus de valeur ajoutée. Trends-Tendances a établi cette liste en collaboration avec les bases de données financières et économiques Trends Top et Trends Business Information, sur base de la valeur ajoutée en chiffres absolus. La valeur ajoutée traduit le supplément de valeur généré par l’entreprise par son activité aux matières premières, biens ou services en provenance des tiers.

Alyzia Belgium a été fondée le 26 juin 2020. Au début de ce mois-là, Swissport Belgium, alors l’un des principaux manutentionnaires à Zaventem, avait déposé le bilan. Les Français ont comblé le vide, avec jusqu’à présent des résultats appréciables. Brussels Airlines, le principal acteur à Zaventem, est client d’Alyzia depuis 2021. D’autres clients sont Alitalia, la compagnie polonaise LOT, Qatar Airways et United Airlines. Fin mars, la licence pour les activités de manutention a été prolongée jusqu’en 2032.
Alyzia Belgium est une société rentable, bien que le bénéfice d’exploitation ait reculé lors de l’exercice 2023. Cela était principalement dû à l’indexation des salaires, souligne l’entreprise dans le rapport annuel du conseil d’administration. La forte augmentation des salaires a rendu nécessaire une renégociation des contrats avec les compagnies aériennes. Sous le poste “autres produits d’exploitation”, l’entreprise a reçu des subventions et aides publiques pour un montant de 3,9 millions d’euros. Sans ce montant, l’entreprise aurait subi une perte. Pourtant, Alyzia regarde l’avenir avec optimisme. Elle continue de recruter à Zaventem, selon les informations officielles.
L’entreprise n’a pas encore accordé d’interview aux médias belges. L’administrateur de la filiale est Meryl Sellan (43 ans), le directeur des opérations au sol et fils du fondateur Serge Sellan.
Début de cette année, Alyzia a fait parler d’elle lorsque la banque française Crédit Agricole est devenue actionnaire de l’entreprise aéronautique. Ce nouvel apport financier doit notamment permettre une expansion internationale accrue. Le groupe a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires de plus de 600 millions d’euros. Les 6.500 employés, dont 5.000 en France, ont traité les bagages de plus de 20 millions de passagers. En France, Alyzia est active dans les grands aéroports de Paris, Lyon et Nice.
L’année des soins de santé
Le secteur de la santé est fortement représenté dans le top 25 avec sept entreprises. Deux de ces entreprises sont issues d’un détachement d’activités commerciales. Opella Healthcare Belgium est une filiale du groupe médical français Sanofi. Elle est active dans la santé grand public et vend des médicaments sans prescription comme le paracétamol. Avec ce détachement, Sanofi souhaitait se concentrer sur les médicaments innovants.
Organon Belgium est également le résultat d’un détachement. La filiale du groupe coté américain Merck Sharp & Dome, spécialisée dans les médicaments pour les femmes, a également connu une croissance ces dernières années. L’entreprise possède une société sœur à Heist-op-den-Berg, où 1.000 employés conditionnent des médicaments.
Notre top 25 contient peu d’entreprises de production, mais bien des sièges sociaux d’entreprises de production qui pilotent la fabrication ailleurs.
En Wallonie, trois nouvelles sociétés ont été fondées durant l’année covid pour exploiter des maisons de repos et de soins. Ce n’est cependant pas un marché florissant. L’ASBL Seniorissim possède quatre centres à Mons et dans les environs. La société veut se positionner sur le segment haut de gamme, mais fait face à une forte concurrence. L’indexation des salaires a également perturbé les plans.
La société Care Vie à Sprimont s’en sort moins bien. Elle appartient à Curavi, qui exploite trois maisons de repos en Wallonie et une à Gand, et fait partie du groupe d’entreprises de l’investisseur flamand Christophe Desimpel. Fin 2023, Care Vie affichait une perte reportée de près de 3 millions d’euros. Fin mars de l’année dernière, une augmentation de capital de 3,75 millions d’euros a été réalisée.
En pleine crise sanitaire, deux fusions ont également eu lieu dans le secteur des soins de santé. Helan Thuiszorg, qui fait partie du groupe Helan, est le nom de la fusion entre Partena Ziekenfonds et Onafhankelijk Ziekenfonds (OZ). L’ASBL offre des services liés aux soins à domicile, les soins de maternité étant une activité importante.
X-Care a fusionné dans le courant 2020 avec la société Talent in Motion des entrepreneurs flamands Jan Van Cauwelaert et Mona Hulsmans. X-Care in Motion, le nouveau nom du groupe fusionné, fournit du personnel temporaire pour le secteur de la santé. Selon sa page LinkedIn, l’entreprise travaille avec 2.700 infirmiers et aides-soignants. Avec une participation de 85%, l’actionnaire principal est Sam Baro, également propriétaire du club de football AA Gent. Il dirige Planet Group, un spécialiste des ressources humaines.
D’Ieteren connaît des difficultés
Le top 25 contient encore d’autres sociétés issues d’une réorganisation. Ainsi, le groupe coté D’Ieteren a restructuré ses activités de garages. Celles-ci rencontrent des difficultés, comme en témoignent les chiffres du bilan de D’Ieteren Centers, un réseau de garages Volkswagen à Bruxelles et en périphérie. Mais même les garages de marques de luxe comme Bentley, Lamborghini et Porsche ne sont pas nécessairement des vaches à lait. PC Brussels a vu son chiffre d’affaires grimper fortement, mais le résultat net est passé dans le rouge en raison de la forte augmentation des coûts d’achat des voitures de luxe.
Le Groupe Louyet, autour de son CEO Laurent Louyet, notre Manager de l’Année 2024, fait mieux. Le groupe automobile figure deux fois dans notre liste avec des filiales rentables. L’entreprise familiale Louyet est le plus grand vendeur de BMW et Mini dans notre pays, et s’est également spécialisée dans les marques de luxe britanniques comme Rolls-Royce et McLaren.
Du chocolat sain aux tables de découpe
Notre top 25 contient malheureusement peu d’entreprises de production, mais bien des sièges sociaux d’entreprises de production qui pilotent la fabrication ailleurs. Empwr est un développeur et producteur mondial de barres nutritionnelles fonctionnelles, notamment au chocolat, protéinées, aux noix et aux fruits. Le siège est établi à Gand, mais les usines se trouvent au Canada, en Croatie, aux Pays-Bas et aux États-Unis. Un actionnaire important est le fonds d’investissement Waterland. L’entreprise alimentaire se prépare à des années de forte croissance.
Kongsberg Precision Cutting Systems a aussi un siège important dans la région de Gand. Elle fabrique, installe et entretient des systèmes de découpe commandés numériquement, notamment pour l’industrie de l’emballage. À Sint-Denijs-Westrem se trouvent le siège international, le centre d’expérience client et l’organisation commerciale pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. La production se fait à Brno, en Tchéquie, et le centre de recherche et développement se trouve à Kongsberg, en Norvège. C’est là que l’entreprise a été fondée en 1965.