On en sait plus sur WAT, le futur incubateur start-up au cœur de Bruxelles

Volta pourrait bien être le projet bruxellois le plus ambitieux dans le microcosme de la tech. © Twyce / CoArchi

Un incubateur de plusieurs milliers de mètres carrés au cœur d’Ixelles sur une ancienne centrale électrique pour accueillir les entrepreneurs du numérique. Joli symbole pour ce projet à 25 millions initié par Thibaud Elzière, star du digital franco-belge, qui verra le jour en 2027.

C’est confirmé. Ce que Trends-Tendances et La Libre écrivaient en avril vient d’être confirmé par son initiateur. Enfin ! Cela fait 15 ans qu’il évoque son souhait de développer une initiative pour l’écosystème belge de la tech. Thibaud Elzière passe à l’acte. Déjà reconnu pour son parcours à succès dans le monde des start-up (il a revendu Fotolia et fondé eFounders/Hexa qui a propulsé 3 licornes) voilà qu’il confirme son intention de lancer un grand espace de plusieurs milliers de mètres carrés pour les start-up (objectif : 150) au cœur d’Ixelles.

Baptisé, au gré des bruits de couloirs en Volta, du nom de la rue où le projet sera situé (à Ixelles, à deux pas des campus de l’ULB et de la VUB), le grand incubateur voulu par Thibaud Elzière se nommera finalement WAT. Joli colin d’œil au site industriel emblématique dont il est question puisqu’il s’agit d’une ancienne centrale électrique. Potentiellement tout un symbole puisque dans ce lieu désaffecté viendraient s’installer des entrepreneurs belges et européens qui dessinent le monde de demain. Le projet, baptisé Volta, vise à transformer ce bâtiment en un énorme incubateur de start-up. L’investissement s’élèvera à 25 millions d’euros, pour le rachat d’un lieu et son réaménagement. Et l’ouverture est espérée pour 2027.

https://www.wat.com/#location

“hub de start-up”

Une belle manière, pour Thibaud Elzière, de montrer qu’il s’investit pleinement dans l’écosystème belge de la tech où il est actif au travers de son start-up studio Hexa et de ses investissements en tant que business angel. Car si tout le monde s’accorde à féliciter l’incroyable succès de Thibaud Elzière dans l’univers du digital (il est à l’origine d’une quarantaine de start-up, dont trois licornes), certains regrettent parfois de ne pas le voir plus impliqué dans l’écosystème belge.

Pourtant, l’entrepreneur, également l’un des business angels les plus actifs de sa génération en France, n’a jamais caché son souhait de faire de Bruxelles un endroit qui vibre pour le digital. Cela fait quinze ans qu’il réfléchit à une initiative forte, fédératrice, capable de structurer le paysage local. Et là, il voit grand. Il pourrait s’agir du projet bruxellois le plus ambitieux dans le microcosme de la tech, très bien accueilli par les pro du digital, tout comme des acteurs régionaux.

WAT voudra, sans nul doute, devenir autre chose que le 91e espace de coworking bruxellois à côté des Silversquare, BeCentral, etc. Ce que l’on sait déjà c’est que l’endroit sera exclusivement réservé aux start-up et qu’il y aura forcément des connexions avec l’écosystème Hexa, le studio que l’entrepreneur a lancé avec Quentin Nickmans et qui, au travers de ses boîtes, a initié pas moins de 2000 jobs, essentiellement en France et aux États-Unis pour l’instant. WAT hébergera forcément des start-up ou futures start-up d’Hexa (qui prévoit d’arriver à 30 créations de boîtes par an d’ici 2030) et des start-up dans lesquelles le business angel investit en son nom. Avec un slogan très explicite (« empowering entrepreneurs »), WAT prévoit de ne pasête qu’un lieu partagé. Comprenant Catering, salle de sport, salle de conférence et de multiples espaces de bureau et de coworking, WAT se voit comme un « Hub d’innovation en Europe ».

Double ambition

https://www.wat.com/#location

L’ambition de WAT serait double : fédérer les talents locaux -qui souvent s’expatrient faute de soutien structurant – et attirer des profils internationaux. Notamment en jouant la carte du « plus gros ». Car, de l’avis d’un observateur spécialiste : « la prime est au plus gros, selon l’adage du winner takes it all. L’ambition de Thibaud Elzière est certainement de se positionner comme le lieu emblématique en Belgique pour tout ce qui se fait dans la tech. Imaginons que de grands noms de la tech mondiale passent en Belgique, l’idée serait que leur arrêt se fasse chez WAT. Dans ce cas, le pari serait réussi. »

Reste que pour l’instant, la capitale de la tech s’est plutôt construite… à Gand où les « mafias » de Netlog et de Showpad / In The Pocket ont fait des petits. Et un lieu emblématique y est né, fondé par Louis Jonckheere: le WinterCircus,  un écosystème dynamique regroupant des start-up de la tech, des événements et un programme d’activités. Sans oublier l’organisation depuis quelques années d’un événement inspirant d’envergure en Flandre, sous l’impulsion de Jurgen Ingels (serial entrepreneur à succès devenu investisseur): Supernova. Cette année, l’événement a notamment attiré Oprah Winfrey ainsi que des dizaines de spécialistes de la tech et des affaires. L’année passée, Supernova avait déjà fait salle comble en « bookant »… Barak Obama.

La course à la taille et à l’exceptionnel ? En coulisses, les avis sont partagés. Certains laissent entendre une « saine concurrence », d’autres une « émulation » pour booster sa propre initiative. D’autres encore se demandent l’impact que pourrait avoir un tel espace sur les 90 autres coworking de Bruxelles? En tout cas, tous s’accordent pour applaudir l’ambition de ces initiatives qui, chacune, pourraient trouver un public différent, mais qui valoriseront toutes d’une manière ou d’une autre, la Belgique numérique…

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