Spotify, l’Astérix européen qui tient tête aux Gafam
Après 16 années passées dans le rouge, le géant suédois Spotify dégage enfin son premier bénéfice net en 2024, soit 1,1 milliard d’euros. Le leader mondial du streaming musical compte désormais 675 millions d’utilisateurs actifs dans le monde et veut encore grandir. De quoi redonner de l’espoir à l’industrie technologique européenne…
Enfin. C’est le premier mot qui s’impose d’emblée pour commenter le résultat 2024 du géant Spotify. Après 16 années de bons et (pas toujours) loyaux services, le leader mondial du streaming musical affiche enfin le premier bénéfice de son existence: 1,1 milliard d’euros en 2024 (contre une perte de 532 millions un an plus tôt) sur un chiffre d’affaires de 15,7 milliards (+18% par rapport à 2023).
Le nombre d’abonnés payants – qui représentent l’essentiel des recettes de Spotify – a progressé de 11% l’année dernière pour atteindre 263 millions de consommateurs sur un total de 675 millions d’utilisateurs actifs dans le monde, soit plus que la somme de ses concurrents réunis, Apple Music, YouTube Music et Amazon Music. Bref, une belle réussite suédoise à l’heure où l’Union européenne se désole de ne pas avoir de champion numérique pour tenir tête aux Gafam… Spotify démontre le contraire !
Deux défis majeurs
Lancé à Stockholm le 7 octobre 2008 par Daniel Ek et Martin Lorentzon, le service de musique en ligne Spotify a peiné à se faire une place dans le paysage technologique mondial, mais il s’est finalement imposé au fil des années en réussissant deux défis majeurs : convaincre les maisons de disques de prendre résolument le virage numérique après des années de piratage dévastateur et surtout convaincre le grand public d’embrasser l’offre pléthorique de Spotify de façon gratuite avec de la publicité au programme musical, ou payante sans aucune pub cette fois.
Seize ans plus tard, le double pari est réussi et Spotify affiche enfin un bénéfice net. Un ‘‘exploit’’ qui a aussi été accompli après une sacrée cure d’austérité dans l’entreprise (2.300 personnes licenciées en 2023, soit un quart de ses effectifs) et une augmentation significative de ses tarifs auprès des abonnés payants. Un mal nécessaire pour être enfin dans le vert.
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