Soyez l’entrepreneur de votre propre vie: six conseils pour fixer les bonnes priorités
La crise du coronavirus contraint bon nombre d’entre nous à réfléchir à nos habitudes, au travail et dans la vie privée. Trop de gens s’agitent dans un monde où tout est distraction, attentes élevées et rythme effréné. La clé pour faire les choses différemment ? L’attention.
Mien Gheysens, consultante et coach en entrepreneuriat personnel, accompagne les opérations de fusion et d’acquisitions. “Nous avons souvent tendance à subir les choses”, dit-elle. “Lorsque quelque chose ne tourne pas comme nous le souhaitons, nous rejetons facilement la faute sur les autres ou les circonstances. Or nous avons un impact bien plus important sur notre vie que ce que nous pensons.” Avec Jouw jaar vol aandacht (Votre année pleine d’attention), Mien Gheysens a rédigé un manuel pour faire preuve d’une attention accrue et fixer opportunément les priorités. Voici six conseils utiles dans cette perspective.
1. Le multitâche donne une fausse impression de productivité. Alors stop.
Surtout dans un contexte professionnel, il peut être bénéfique d’avoir plusieurs fers au feu. Or, selon Mien Gheysens, le multitâche n’apporte rien de bon : “Il faut énormément d’énergie pour mener de front plusieurs activités. Le cas échéant, chaune d’elles prend plus de temps que si nous les réalisions une par une. Le monotâche, en revanche, est à la fois plus relaxant pour le cerveau et beaucoup plus productif.” C’est pourquoi Mien Gheysens conseille de prendre l’habitude de bien finaliser les activités qui ont été entamées. Comparons ça à un ordinateur : plus il y a de fenêtres ouvertes, plus elles consomment de l’énergie. “Le monotâche permet également de fixer des priorités et de les réaliser. La tentation du multitâche est d’autant plus grande quand nous sentons des obligations envers les autres au lieu de nous concentrer sur nos propres priorités.”
2. N’éteignons pas tous les feux.
Autre effet pervers du multitâche : il devient de plus en plus difficile de distinguer les cas urgents des cas importants. “Cela a pour conséquence que nous réagissons à chaque impulsion, ne faisant plus rien d’autre qu’éteindre un par un les feux qui se trouvent sur notre route. C’est facile, nous sommes constamment occupés sans vraiment avoir à poser des choix”, explique Mien Gheysens. Pour sa part, elle a pris la décision de rester le plus possible hors ligne le matin et de ne pas répondre aux e-mails. “Un e-mail n’est qu’une liste de choses à faire complétée par les autres. S’il est vrai que répondre aux e-mails ne figure dans aucune description de poste, nombreuses sont les personnes qui passent la majeure partie de leur journée à le faire. Résultat : nous sommes occupés sans rien faire d’essentiel et cela ne procure pas beaucoup de satisfaction.” Afin de ne pas se laisser distraire, il peut être utile d’activer un auto-reply pendant les périodes de vacances. Celui-ci peut également informer nos contacts qu’on travaille sur un projet important et qu’on ne peut donc pas répondre immédiatement aux courriels.
3. Délimitons notre attention de manière stricte.
“Je ne dis pas que les gens devraient se concentrer encore plus, mais ils devraient prendre davantage conscience d’eux-mêmes et du monde qui les entoure. C’est la seule façon de découvrir ce qui est important à nos yeux et les choix que nous voulons vraiment opérer”, poursuit Mien Gheysens. “Cela signifie également que lorsque nous avons déterminé l’importance de quelque chose, il faut lui accorder toute notre attention.” Nous pensons parfois à tort que nous ne pouvons pas agir de la sorte par considération envers les collègues, quand par exemple ils viennent nous voir pour poser une question. Or, définir notre attention de manière stricte est précisément une marque de professionnalisme. On ne manquera pas de les écouter plus tard avec la même attention.
4. Envoyons-nous un rappel pour marquer une pause.
Beaucoup d’entre nous oublient de faire des pauses. “Parfois, même une micropause de quelques secondes suffit”, souligne Mien Gheysens. “Le fait d’inspirer et d’expirer trois fois seulement permet de ralentir le rythme cardiaque et fait baisser la pression sanguine. Cela contribue à réinitialiser notre corps et à désactiver le pilote automatique.” Il ne faut pas hésiter à mettre une alarme sur son smartphone pour se rappeler qu’il est temps de faire un break. “Beaucoup de gens pensent qu’ils n’ont pas le temps de s’octroyer une pause, mais le monde ne s’arrêtera pas de tourner si nous prenons quelques secondes pour respirer.”
5. Osons choisir, car choisir n’est pas nécessairement renoncer.
“Personne ne peut tout faire, et certainement pas tout, tout de suite. Pour atteindre ses objectifs, il faut faire des choix et éliminer ce qui ne mène pas à l’objectif recherché”, explique Mien Gheysens. Elle associe cela à l’échelle des valeurs, car consciemment ou inconsciemment, nous mettons nos valeurs dans la balance lorsque nous prenons des décisions. Il est plus facile de faire des choix lorsque nous connaissons nos valeurs et nos objectifs, lorsque nous savons ce qui a de l’importance à nos yeux. Mien Gheysens préconise une analyse coûts-avantages pour chaque décision : “Mesurons toujours le temps que nous voulons consacrer à un choix et l’importance que ce choix revêt pour nous. Pour les questions moins cruciales, il suffit d’opter pour le choix qui est suffisamment bon. Pas besoin de consacrer plus d’efforts et de temps à cela. De cette façon, nous créons une opportunité d’approfondir les choses vraiment prioritaires.”
6. Chaque semaine, prenons le temps de réfléchir à ce que nous faisons.
Mien Gheysens fait cela le vendredi. Elle réfléchit également à la semaine écoulée en se demandant ce qu’elle a accompli et comment, le cas échéant, elle a dévié de sa trajectoire. Elle se félicite du travail réalisé et fait un tour d’horizon des compétences mises en oeuvres pour arriver à ce résultat. En outre, elle fait des prévisions pour la semaine à venir, fixant d’emblée deux priorités. Elle décrit ce moment comme son temps de réflexion hebdomadaire. “Le manque d’autoréflexion est la principale raison pour laquelle on n’atteint pas pas nos objectifs. Nous répétons souvent les mêmes erreurs et nous nous retrouvons dans un cercle vicieux. Celui-ci peut être brisé sans difficulté en prenant du recul, en observant et en évaluant son travail ou ses actions. Cela peut sembler contradictoire, mais ce temps d’autoréflexion est souvent l’un des plus productifs, alors que nous ne produisons rien. Il nous aide à aborder plus sereinement les tâches suivantes, à garder une vue d’ensemble, à penser de manière stratégique et à rester concentré sur ce qui est important.”
Traduction : virginie·dupont·sprl
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