Solvay limite la casse : “Je n’ai pas de boule de cristal pour dire quand la demande repartira à la hausse”
Le groupe Solvay a fait état jeudi d’un chiffre d’affaires en baisse de 11,2% au deuxième trimestre, à 3,09 milliards d’euros, dans un contexte de faible demande.
« Nous confirmons nos attentes d’une croissance organique entre +2% et -5% pour l’année 2023 et d’un cash flow de 900 millions d’euros », a déclaré la CEO de Solvay Ilham Kadri, ce jeudi en présentant les résultats du groupe à l’issue du premier semestre. Ces résultats sont sous pression en raison d’une demande toujours atone, en particulier dans les secteurs des batteries, de l’agroalimentaire, de la construction et de la production de biens de consommation. Sur l’ensemble du premier semestre, Solvay a réalisé un chiffre d’affaires de 6,25 milliards d’euros (-4,3%) et un ebitda d’1,63 milliard d’euros (+3,4%).
«La faiblesse de la demande a été en partie compensée par nos efforts pour sécuriser les prix et contrôler nos coûts », a précisé Ilham Kadri. Le groupe a réalisé au premier semestre une économie de 36 millions d’euros sur ses coûts structurels, ce qui porte à 502 millions le total des économies réalisées depuis 2019. L’objectif de réduction de maîtrise des coûts est ainsi atteint avec un an et demi d’avance.
La CEO insiste sur le fait que ces économies n’ont pas empêché la poursuite des investissements dans une série de projets innovants. Elle cite notamment les projets d’aménagement de cavités salines en Allemagne pour stocker des énergies renouvelables et de production d’hydrogène vert en Italie, ainsi que l’ouverture d’un laboratoire de microbiologie à Lyon, en vue d’améliorer les tests de durabilité et de toxicité de ses nouveaux produits.
Le second semestre sera évidemment centré sur la séparation du groupe Solvay en deux entités (Solvay et Syensqo), qui doit être validée par une assemblée générale extraordinaire en décembre, en vue d’être effective au début de l’année prochaine. Solvay se concentra sur les solutions qui améliorent la vie quotidienne, tandis que Syensqo planchera sur les innovations de rupture. Les deux entités seront cotées. Le groupe prépare cette scission, en essayant de résoudre dès à présent les éventuelles « dyssynergies » (défauts de coordination fonctionnelle) entre les deux futures entités.
Cette scission du groupe se réalisera-t-elle dans un climat économique plus serein ? Impossible à dire évidemment. « Je n’ai pas de boule de cristal pour vous dire quand la demande repartira à la hausse, explique Ilham Kadri. Le déstockage (une des explications à cette demande atone) arrivera un jour à une fin mais personne ne peut prédire quand. » Elle ajoute que la présence planétaire du groupe lui permet de dé-risquer son business quand certaines régions tournent au ralenti, comme la Chine actuellement.
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